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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise en Israël La police recommande à la justice d'engager des poursuites contre Netanyahu

VLa crise politique est ouverte en Israël. La police a annoncé hier en soirée avoir recommandé à la justice d’engager des poursuites contre le premier ministre pour fraude et abus de confiance. La nouvelle a été confirmée par le ministre de la Sécurité intérieure Avigdor Kahalani, également responsable de la police, qui a affirmé à la radio publique que ses services proposaient au procureur de l’Etat une mise en accusation de M. Benjamin Netanyahu.
Coup sur coup, on a eu droit, tard dans la nuit, à deux prises de position: le Shass a brandi la menace d’élections anticipées et le chef du parti travailliste Shimon Pérès a affirmé qu’il «suspendait» ses velléités de rejoindre l’actuel premier ministre pour former un gouvernement de coalition.
«Si M. Arié Déri est poursuivi en justice, le Shass quittera la coalition et le gouvernement, devenu minoritaire, tombera», a affirmé un responsable du parti Shass.
M. Kahalani a confirmé que ses services ont recommandé l’ouverture de poursuites judiciaires contre le ministre de la Justice Tzahi Hanegbi, le directeur général de la présidence du Conseil Avigdor Lieberman et un influent parlementaire de la coalition au pouvoir, Arié Déri.
M. Netanyahu s’est immédiatement réuni dans son bureau avec ses proches conseillers et son avocat personnel Yaakov Weinroth, a-t-on indiqué de sources politiques.
La décision de suivre ou non les recommandations de la police revient maintenant au procureur de l’Etat, Mme Edna Arbel, qui doit arrêter sa décision dans les jours qui viennent. Elle a promis de le faire avant lundi soir, début de la Pâque juive.
La révélation de l’implication du premier ministre donne une ampleur inattendue au scandale politique qui secoue Israël à propos de la nomination controversée, en janvier dernier, d’un obscur avocat de Jérusalem au poste clé de procureur général et conseiller juridique du gouvernement.
Même si la justice repoussait les recommandations de la police et décrétait un non-lieu, soulignent la presse et les milieux politiques, le mal est fait et le scandale pourrait conduire à un remaniement du gouvernement, voire à sa chute et à des élections anticipées.
En tout état de cause, le chef du gouvernement ne pourra être entièrement blanchi et si le dossier est fermé, il le sera «faute de preuves suffisantes» et non «par manque de culpabilité», selon le bureau du procureur de l’Etat.
«Les prochaines 48 heures seront décisives», a affirmé, sous le couvert de l’anonymat, un des enquêteurs, en référence à la décision que doivent prendre Mme Arbel et le conseiller juridique du gouvernement Eliyakim Rubinstein.
Certes, la justice peut repousser les recommandations de la police et décréter un non-lieu. Mais même dans ce cas de figure, le compte à rebours a commencé pour la classe politique israélienne, estime la presse.
Selon le quotidien «Maariv», la possibilité que le premier ministre sorte lavé de tout soupçon est désormais à écarter. Car même s’il n’y avait pas de poursuites judiciaires, mais seulement des «réprimandes» publiques pour les personnes impliquées, le mal serait fait dans l’opinion.
«Le procureur de l’Etat finira par ployer sous les pressions et présenter des actes d’accusation contre le premier ministre et ses acolytes», soutient le «Maariv», en prévoyant alors la chute du gouvernement et de nouvelles élections.
Pour que ce scénario n’ait pas lieu, il faudrait, estime-t-il, que MM. Hanegbi, Déri et Liberman acceptent de s’en aller en silence. «Le tremblement de terre pourra alors être évité et l’option d’un gouvernement d’union nationale reviendra sur le tapis, M. Shimon Pérès devenant le blanchisseur de Bibi» (M. Benjamin Netanyahu).
«Qu’on ne s’y trompe pas, affirme l’éditorialiste du quotidien «Yédiot Aharonot». Les recommandations de la police annoncent un tremblement de terre».
M. Netanyahu est au pouvoir depuis son élection au suffrage universel direct le 29 mai dernier, à la tête d’une majorité de droite hostile au processus de paix, mené par Israël avec les Arabes depuis 1991.
Le scandale tourne autour de M. Déri, le chef du parti ultra-orthodoxe Shass, soupçonné par la police de «tentative de chantage». Il aurait subordonné son appui au gouvernement à la nomination de Me Roni Bar-On, un militant du Likoud de M. Netanyahu, au poste de procureur général. M. Bar-On aurait alors pu blanchir M. Déri de vieilles accusations de corruption pour lesquelles il est en procès.
MM. Hanegbi et Lieberman sont soupçonnés, quant à eux, «d’abus de confiance» pour avoir induit le Conseil des ministres en erreur sur les qualités de M. Bar-On. M. Netanyahu serait pour sa part accusé de s’être laissé manipuler.
La police avait remis mardi ses conclusions à la justice dans un rapport de 995 pages qui résume trois mois d’enquête et les interrogatoires de 60 personnes, dont M. Netanyahu.
La police avait ouvert une enquête après des révélations de la télévision publique, qui avait fait éclater le scandale le 22 janvier. M. Bar-On avait pour sa part démissionné dès le jour de sa prise de fonctions, sa nomination ayant suscité l’indignation des milieux politiques et judiciaires.
VLa crise politique est ouverte en Israël. La police a annoncé hier en soirée avoir recommandé à la justice d’engager des poursuites contre le premier ministre pour fraude et abus de confiance. La nouvelle a été confirmée par le ministre de la Sécurité intérieure Avigdor Kahalani, également responsable de la police, qui a affirmé à la radio publique que ses services...