NICOSIE, 15 Avril (AFP). — Des heurts ont opposé lundi des militaires britanniques basés à Chypre à des villageois, dans le plus sérieux incident du genre depuis l’indépendance de Chypre en 1960, a affirmé mardi la presse chypriote.
Selon la presse, des villageois du sud de Chypre ont forcé un poste de police d’une base britannique et libéré deux Chypriotes arrêtés par des policiers de la base.
Dans un communiqué adressé mardi à l’AFP à Nicosie, la base britannique d’Episkopi a confirmé l’incident. Ces heurts ont été déclenchés, selon le communiqué, par l’arrestation lundi d’un villageois, Angelos Panaretos, accusé d’avoir agressé un officier britannique et proféré des menaces contre la base.
Selon le quotidien Cyprus Mail, Panaretos, 39 ans, a été arrêté chez lui par des policiers britanniques sous l’accusation d’avoir attaqué un officier britannique qui l’interrogeait sur la construction, sans autorisation, d’une maison dans son village, Trachoni, sous contrôle de la base.
Episkopi est l’une de deux bases britanniques souveraines maintenues à Chypre depuis son indépendance en 1960. Les deux bases sont situées à Dekhelia et Akrotiri, dans le sud de l’île, où sont stationnés 4.100 militaires britanniques.
L’arrestation a provoqué la colère des villageois qui ont assailli le poste de police et libéré deux frères de la personne interpellée, arrêtés alors qu’ils tentaient de s’opposer aux policiers britanniques venus chercher leur frère, selon le quotidien.
Citant des villageois, Cyprus Mail affirme que l’un des frères Panaretos, Marios, a été blessé à la tête, battu ainsi que d’autres villageois par les policiers britanniques.
Selon le communiqué de la base, qui n’a pas fait état de blessés, les deux frères seront traduits devant un tribunal de la base. Des barrages routiers ont été érigés sur les voies d’accès à la base, a indiqué un porte-parole britannique à l’AFP.
Un sondage, publié en février, avait révélé que 69% des Chypriotes-grecs voulaient la fermeture des deux bases, dont le maintien, selon eux, est nuisible au pays.
Ce sondage a été publié une semaine après une manifestation d’écologistes qui protestaient contre la tenue de manœuvres militaires britanniques dans la péninsule d’Akamas, un site protégé, dans le sud-ouest de l’île.