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Actualités - CHRONOLOGIE

Cédant à la pression des militaires Erbakan renvoie les fonctionnaires islamistes

Le gouvernement du premier ministre islamiste turc Necmettin Erbakan a cédé, hier, à la pression des militaires, ordonnant que les fonctionnaires fondamentalistes soient renvoyés de l’administration.
Lors d’une réunion à Ankara avec les gouverneurs des 80 provinces du pays, le ministre de l’Intérieur Meral Aksener leur a ordonné «de renvoyer de la fonction publique ceux qui sont mêlés à des activités religieuses subversives», selon l’agence Anatolie.
C’est la première mesure importante prise concrètement pour appliquer un plan imposé par les militaires pour mettre un frein à l’islamisation rampante du pays.
Mme Aksener a également demandé aux gouverneurs de fermer les écoles religieuses fonctionnant illégalement, qui, selon elle, «prennent au piège des jeunes innocents et
tentent de leur imposer leur idéologie au nom de l’islam».
«Nous ne pouvons permettre à ces groupes qui, en réalité, n’ont rien à voir avec l’essence de l’islam et visent à recruter en masse pour servir leur idéologie, d’opérer au sein de la structure de l’Etat», a dit Mme Aksener.
Selon un analyste, cette décision devrait permettre de désamorcer la tension entre l’armée et le gouvernement à dominante islamiste de M. Erbakan, à propos de la dérive islamiste observée récemment dans le pays.
Mme Aksener appartient au Parti de la juste Voie (DYP, droite) du ministre des Affaires étrangères Tansu Ciller, partenaire dans la coalition de celui de la Prospérité (Refah, islamiste) de M. Erbakan.
Le Conseil national de sécurité (MGK), dominé par les militaires, avait dicté au gouvernement le 28 février 18 mesures à prendre contre les islamistes radicaux.
D’abord peu enclin à s’exécuter, M. Erbakan avait fini par signer les résolutions du MGK, sous la pression de l’armée et alors qu’on pouvait craindre qu’un pourrissement de la situation ne conduise à un coup d’Etat.

Le plan des militaires

Toutefois, jusqu’à hier, le gouvernement n’avait encore presque rien fait de concret pour mettre en œuvre les résolutions du MGK, qui prévoyaient l’expulsion des extrémistes islamistes de l’appareil de l’Etat et la fermeture des écoles religieuses illégales.
En principe, le MGK, où siègent le chef de l’Etat, le premier ministre, les principaux ministres et les cinq plus hauts chefs militaires, est un organe consultatif mais ses décisions sont d’ordinaire appliquées à la lettre.
Le plan exigé par l’armée comprend également des limitations à l’enseignement islamique, une interdiction de toute propagande pro-charia (loi coranique) à la radio et à la télévision et des restrictions de l’habillement islamique.
L’armée, qui a pris le pouvoir par trois fois au cours des dernières années après trois coups d’Etat, se considère comme la gardienne de la laïcité de l’Etat.
Le gouvernement Erbakan, en place depuis juin 1996, est le premier à dominante islamiste depuis que la Turquie est devenue une république laïque en 1923 sur les cendres de l’empire ottoman.
Le MGK doit se réunir de nouveau fin avril et devrait alors examiner les mesures prises par le gouvernement pour appliquer les résolutions de février.
M. Erbakan n’a fait aucun commentaire immédiatement après l’annonce par son ministre de l’Intérieur que les islamistes radicaux seraient licenciés de la fonction publique.
M. Erbakan a quitté Ankara hier soir pour l’Arabie Séoudite afin de participer au traditionnel pèlerinage musulman, le Hajj.
Le gouvernement du premier ministre islamiste turc Necmettin Erbakan a cédé, hier, à la pression des militaires, ordonnant que les fonctionnaires fondamentalistes soient renvoyés de l’administration.Lors d’une réunion à Ankara avec les gouverneurs des 80 provinces du pays, le ministre de l’Intérieur Meral Aksener leur a ordonné «de renvoyer de la fonction publique ceux...