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Actualités - CHRONOLOGIE

Heurts brefs mais violents avec les forces de l'ordre Des manifestations tentent de prendre d'assaut l'ambassade d'Allemagne à Teheran (photo)

L’Iran a continué à se montrer intraitable hier après les accusations de terrorisme d’Etat émises par un tribunal de Berlin, tout en semblant confiant dans le fait que les Européens ne prendraient pas d’autres sanctions plus dures.
Des heurts brefs et violents ont opposé deux à trois cents manifestants qui tentaient de forcer l’important dispositif de forces antiémeutes déployé depuis plusieurs jours autour de l’ambassade d’Allemagne à Téhéran.
Les manifestants, venus à l’appel d’organisations universitaires radicales, ont lancé des pierres en direction de l’ambassade aux cris de «Allah Akbar» (Dieu est grand) et en se déclarant prêts pour le «Jihad» (guerre sainte).
Dimanche, des dizaines de milliers de personnes avaient défilé devant l’ambassade d’Allemagne à Téhéran ainsi que dans d’autres villes pour protester contre le verdict incriminant le régime «au plus haut niveau» dans l’assassinat d’opposants en 1992 dans un restaurant berlinois.
Le Parlement iranien avait, dimanche également, réclamé des sanctions économiques et une révision des relations politiques avec l’Allemagne.
«Cette protestation nationale est un avertissement pour l’Allemagne et d’autres pays qui doivent réaliser que le peuple iranien ne tolérera aucune insulte envers son système sacré», écrivait hier le journal de langue anglaise Iran New.
Jomhouri-Islami (proche des intégristes) a pressé le gouvernement de «prendre ses responsabilités» et de réduire les relations économiques avec Bonn. «Il n’est pas dans notre intérêt de maintenir le niveau actuel des relations avec l’Allemagne. Bien que les Allemands aient fait de gros profits chez nous ils n’ont pas montré de respect pour nos valeurs», a ajouté le journal.
Le quotidien conservateur Qods a affirmé que l’Iran «grâce à sa ferveur révolutionnaire a toujours contré les menaces des Etats-Unis et des Européens, et ce sera le cas encore une fois».

Intérêts économiques

Le gouvernement iranien a fermement critiqué la décision des pays de l’Union européenne de rappeler leurs ambassadeurs et de suspendre le«dialogue critique» avec l’Iran en signe de solidarité avec l’Allemagne.
Il a toutefois semblé convaincu que ce geste des Européens n’aurait pas de conséquence durable, et que la crise pouvait être surmontée sans que l’Iran n’ait à faire de concessions notables.
L’Iran, estime-t-on dans certains cercles gouvernementaux, a réussi au cours des années passées à maintenir de bonnes relations avec les Européens malgré l’affaire de la fatwa condamnant à mort l’écrivain britannique Salman Rushdie et l’opposition de Téhéran au processus de paix israélo-palestinien.
L’Allemagne, font valoir les responsables iraniens, a de gros intérêts économiques en jeu en Iran, et a déjà résisté fermement par le passé aux pressions américaines pour isoler la République islamique.
«Le sentiment général est que ni l’Allemagne ni le reste de l’Union européenne ne cherchent une confrontation totale avec l’Iran», selon le journal anglophone Kayhan International.
«Tout en adoptant une ligne dure envers l’Allemagne, nous devons éviter toutes mesures violentes», a ajouté le quotidien.
Le journal modéré Akhbar a repris l’argument avancé la veille par le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Velayati, qui avait affirmé que les mesures diplomatiques de l’Europe étaient «symboliques et temporaires».
Le chef de la diplomatie allemande, Klaus Kinkel, a tenu dimanche des propos plutôt apaisants, en déclarant que l’Allemagne et l’Iran «parleront de nouveau ensemble un jour ou l’autre».
M. Kinkel a également souligné que prendre des sanctions économiques contre Téhéran, comme le demandent les Etats-Unis, serait s’engager dans «la mauvaise direction».
Le message a été rapidement reçu à Téhéran, où Iran News écrivait en Une lundi: «Les Allemands ont fait savoir clairement qu’ils voulaient éviter toute escalade dans la crise avec l’Iran».
L’Iran a continué à se montrer intraitable hier après les accusations de terrorisme d’Etat émises par un tribunal de Berlin, tout en semblant confiant dans le fait que les Européens ne prendraient pas d’autres sanctions plus dures.Des heurts brefs et violents ont opposé deux à trois cents manifestants qui tentaient de forcer l’important dispositif de forces antiémeutes...