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Actualités - ANALYSE

L'opposition parlementaire apporte son grain de sel à la polémique

Des députés, dont les sympathies pur le gouvernement sont plutôt limitées se disent «surpris que M. Hariri ait poursuivi son périple, d’abord à Moscou puis quatre longs jours au Canada, comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait rien le concernant directement sur la scène locale, comme si le chef de l’Etat n’avait pas parlé et comme si les municipales, question d’intérêt national évident, ne méritaient pas qu’il interrompe son voyage pour revenir en discuter avec le président de la République et avec le président de la Chambre...».
Ces parlementaires qui jettent donc le bouchon très loin, et qui en demandent plus que les hraouistes eux-mêmes, dont aucun n’a réclamé le retour précipité du chef du gouvernement, se justifient en laissant entendre que «M. Hariri a choisi à dessein son timing de visites officielles à l’extérieur pour s’éloigner, afin d’éviter de se retrouver plongé au cœur de la crise qu’il a provoquée, en espérant que pendant son absence les «amis communs» s’arrangeraient pour calmer un peu le jeu, de façon à ce qu’à son retour il n’ait pas à essuyer le souffle de la tempête...».
Critiquant ensuite les justifications fournies par la présidence du Conseil au sujet du retrait du projet d’amendement de la loi 1977 sur les municipales, ces députés se demandent «s’il est possible de croire que M. Hariri a mis tant de temps pour s’apercevoir tout à la fois de la gravité du problème et des lacunes majeures que comportait le texte. Pourtant le Conseil des ministres avait planché sur le projet au cours de multiples séances successives et le chef du gouvernement avait parallèlement dirigé en personne plusieurs réunions ministérielles de travail consacrées à la question. Comment croire que c’est seulement maintenant qu’on réalise que les municipales présentent un risque de «tension confessionnelle», ce qui du reste n’est pas vrai, et qui est en tout cas étonnant venant de la part d’un pouvoir qui a tout fait jusqu’à présent pour entretenir de telles dissensions par une discrimination systématique dans plus d’un domaine...».
«Et puis, ajoutent ces sources, si le chef du gouvernement a des remarques à faire pourquoi ne les a-t-il pas soumises à l’Assemblée nationale pour qu’elle les intègre au débat et en tienne compte, au lieu de retirer le projet... M. Hariri cultive le côté «roman de mystère» en affirmant sans sourciller qu’il a reçu dernièrement des informations mettant en garde contre des troubles que les municipales provoqueraient. Comment, se fait-il que ces informations ne soient pas parvenues aux autres responsables qualifiés. Comment se fait-il que M. Hariri n’ait pas songé à les communiquer politiquement au Conseil des ministres et techniquement au ministre de l’Intérieur comme au ministre de la Défense. Faut-il croire qu’il a ouvert un service de renseignements pour son propre compte? Inversant les rôles, les haririens laissent entendre qu’ils soupçonnent certaines parties de vouloir profiter des circonstances pour un «coup d’Etat blanc». Or c’est justement ce qui a été fait à travers les mesures prises à l’insu du Conseil des ministres, comme le retrait du projet d’amendement. Ceci étant, pourquoi M. Hariri n’a-t-il pas dénoncé les comploteurs, si complot il y a... Et puis comment se fait-il que le pouvoir, qui a organisé des législatives sans problème sécuritaire, avoue son incapacité à veiller au maintien de l’ordre et au bon déroulement du scrutin pour les municipales. Si le gouvernement, dont les deux seules réalisations sont la stabilisation de monnaie et le rétablissement de la sécurité sur le terrain ne peut plus assumer une telle tâche, il ferait mieux d’en tirer les conséquences en partant».
Toujours est-il que, sur le plan pratique, M. Elias Hraoui indique pour sa part que le délai légal des quarante jours — imparti à la Chambre pour qu’elle vote un projet, à partir de sa lecture en assemblée — a commencé à courir... façon de répéter que le retrait du texte est considéré à Baabda comme nul et non avenu. Il reste que les choses devront se décanter un peu à travers le Conseil des ministres appelé à se tenir la semaine prochaine... ...Et à travers, disent des sources informées, la visite — coup de théâtre — que M. Nabih Berry rendrait sous peu au chef de l’Etat.
Ph. A-A.
Des députés, dont les sympathies pur le gouvernement sont plutôt limitées se disent «surpris que M. Hariri ait poursuivi son périple, d’abord à Moscou puis quatre longs jours au Canada, comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait rien le concernant directement sur la scène locale, comme si le chef de l’Etat n’avait pas parlé et comme si les municipales,...