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Actualités - CHRONOLOGIE

Psychose de l'attentat durant la visite de Jean-Paul II à Sarajevo

SARAJEVO, 11 Avril (AFP). — Jean-Paul II va découvrir ce week-end à Sarajevo une ville meurtrie par près de quatre années de siège et sa visite pose d’énorme problèmes de sécurité. Le pape a en effet été menacé de mort s’il venait. L’avertissement, adressé le mois dernier au bureau d’information de l’Eglise catholique, est pris très au sérieux.
Les extrémistes qui ne manquent pas au sein des trois communautés ont multiplié en toute impunité les attentats contre les lieux de culte depuis l’annonce de la visite du pape.
Près de 2.000 policiers et membres des forces spéciales bosniaques ont été mobilisés pour assurer la sécurité des déplacements de Jean-Paul II au cours des deux journées de son séjour.
«Il ne peut y avoir de sécurité absolue à Sarajevo», avertissent cependant les responsables bosniaques, déplorant un manque de moyens. «Pour l’instant, nous n’avons que 1.400 policiers suffisamment entraînés pour ce type d’opérations, mais la majorité n’a pas encore d’équipements appropriés», souligne ainsi le numéro deux de la police du canton de Sarajevo, Stjepan Pocrnja.
Les militaires de la force de l’OTAN (SFOR) déployée en Bosnie refusent de jouer le rôle de garde du corps. «La protection du pape est l’affaire des autorités, et elles ont largement les moyens de l’assurer», affirment-ils.
La mission de la force consiste à veiller à la libre circulation des pèlerins empruntant les routes du pays pour venir à Sarajevo saluer Jean-Paul II, expliquent-ils. La SFOR assurera également le contrôle de l’espace aérien et un hélicoptère Puma du contingent français spécialement équipé sera en permanence prêt à décoller pour évacuer le Saint-Père en cas de problème.
Un dispositif composé de quelque deux cents soldats italiens, français et allemands sera néanmoins mis en place dans la capitale dès samedi.

Les mesures de sécurité

La SFOR apportera en outre le concours de ses chiens spécialement entraînés pour la détection d’explosifs et collaborera avec les autorités bosniaques pour la couverture des hauteurs dominant Sarajevo, ville entourée de collines et de montagnes où les artilleurs serbes avaient pris position durant les 1.100 jours du siège de la capitale.
Cette menace avait conduit l’entourage de Jean-Paul II à annuler à la dernière minute la visite programmée il y a trois ans, en septembre 1994. Mais la grande crainte est le tireur embusqué. Les autorités bosniaques ont ainsi demandé aux habitants des immeubles donnant sur les parcours empruntés par le pape de ne pas se mettre aux fenêtres et d’éviter tout mouvement brusque avec leurs rideaux lors de son passage.
Des unités d’élite contrôleront en effet tous les endroits jugés à risque. La mission semble toutefois impossible. Sarajevo est en effet une ville sinistrée et de nombreux bâtiments sont à l’abandon.
A son arrivée samedi en fin d’après-midi à l’aéroport, le pape pourra immédiatement découvrir l’ampleur des dégâts.
Le cortège longera les faubourgs ravagés de Dobrinja et de Stup, situés sur l’ancienne ligne de front, puis empruntera la tristement célèbre «sniper alley» bordée par la carcasse en ruine de l’immeuble du journal Oslobodjenje, les bunkers de la télévision et de la poste et les tours endommagées des cités où survivent dans des conditions difficiles des milliers d’habitants de la capitale.
La visite de Jean-Paul II coûtera 4 millions de deutsche marks, dont un million pour assurer sa sécurité, ont annoncé les autorités bosniaques.
Une armée de cantonniers travaille depuis le début de la semaine à nettoyer les rues et les squares. Mais cela ne parvient pas à masquer les blessures de la ville, et les moyens ont visiblement manqué pour reboucher tous les trous qui minent encore les artères de la capitale.
SARAJEVO, 11 Avril (AFP). — Jean-Paul II va découvrir ce week-end à Sarajevo une ville meurtrie par près de quatre années de siège et sa visite pose d’énorme problèmes de sécurité. Le pape a en effet été menacé de mort s’il venait. L’avertissement, adressé le mois dernier au bureau d’information de l’Eglise catholique, est pris très au sérieux.Les...