Beyrouth demande à Washington l'arrestation de Tamraz

Le Liban a demandé hier l’arrestation aux Etats-Unis de l’homme d’affaires Roger Tamraz qu’il entend rapatrier pour le faire juger dans une affaire de détournements de fonds, a-t-on appris de source judiciaire.
Le procureur général Adnane Addoum a demandé à la section d’Interpol à Washington de «prendre toutes les mesures nécessaires à l’arrestation du Libanais Roger Tamraz, fugitif devant la loi, en attendant d’envoyer le dossier de son extradition par la voie diplomatique», a-t-on indiqué.
«Cette décision a été prise après la publication par la presse américaine d’informations faisant état de sa présence aux Etats-Unis, où il a été reçu plus d’une fois à la Maison-Blanche», a-t-on précisé.
Le procureur rappelle dans sa demande qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre Me Tamraz le 21 juin 1989 et confirmé un an plus tard. Le mandat le visait «individuellement et en sa qualité de président du conseil d’administration de la Banque libanaise Intra», pour «dilapidation et vol des fonds des actionnaires et des sociétés relevant de cette institution», s’élevant à près de 200 millions de dollars, a-t-on ajouté.
Selon la presse américaine, M. Tamraz, aujourd’hui président d’une compagnie pétrolière dont le siège est à New York, Oil Capital Ltd, s’est montré très généreux, vis-à-vis du parti démocrate du président Bill Clinton, auquel il a donné plus de 177.000 dollars pour la campagne électorale de 1996.
La Maison-Blanche a annoncé le 18 mars avoir ouvert une enquête sur l’aide dont M. Tamraz a bénéficié pour pouvoir rencontrer six fois M. Clinton malgré les avertissements de ses conseillers de politique étrangère.
L’ouverture de l’enquête est liée à des révélations de la presse sur les contacts de M. Tamraz avec la Maison-Blanche en 1995 et 1996, l’aide qui lui aurait été accordée par le président à l’époque du parti démocratique Donald Fowler et le rôle présumé de certains membres du CIA.