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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu intraitable : non à une initiative européenne

Le premier ministre israélien a rejeté toute implication de l’Europe dans la relance du processus de paix régional parce que, selon lui, «les Palestiniens estiment qu’ils peuvent toujours gagner dans l’opinion publique et auprès de certains gouvernements du continent». Le refus clair et net de Benjamin Netanyahu semblait constituer une réponse à un souhait formulé dans la journée par le Quai d’Orsay de voir les Etats-Unis répondre sans tarder à une offre européenne d’initiative commune en vue d’une relance du dialogue de paix au Proche-Orient et alors que le secrétaire d’Etat Madeleine Albright lançait une «contre-offensive» en direction des pays arabes modérés pour leur demander de ne pas couper les ponts avec l’Etat hébreu .
«Il est plus urgent que jamais de prendre l’initiative pour relancer le dialogue et le plan de paix», a déclaré Jacques Rummelhardt, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
«L’Europe pense qu’il faut agir très vite. Nous attendons maintenant la réponse américaine. Nous espérons que, conjointement avec les Etats-Unis, nous pourrons permettre une relance du processus de paix», a-t-il dit.
«Nous espérons vivement que nos amis américains répondront à la suggestion européenne d’action conjointe. Nous ne pouvons pas laisser la situation empirer davantage», a poursuivi le porte-parole du Quai d’Orsay.
Tout en rejetant l’idée d’une intervention européenne, Netanyahu — qui a quitté dans la soirée de mercredi pour les Pays-Bas qui exercent ce semestre la présidence en exercice de l’Union européenne — a affirmé: «J’ai tout à fait l’intention de souligner devant les responsables européens qu’ils doivent avoir des positions équilibrées, responsables et correspondant à la réalité».
Les pays membres de l’UE, lors d’une réunion lundi à Bruxelles, s’étaient mis d’accord pour proposer aux Etats-Unis les termes d’une action conjointe pour relancer le processus de paix. Ils ont décidé d’envoyer une lettre expliquant cette proposition au président américain Bill Clinton.

Reproches travaillistes

Après les Pays-Bas, M. Netanyahu doit se rendre en Italie: son retour est prévu pour dimanche. Plusieurs députés de l’opposition travailliste ont reproché au premier ministre d’entreprendre ce voyage pour soigner son image de marque et l’ont accusé de se préoccuper de relations publiques alors qu’une très vive agitation règne dans les territoires palestiniens.
Selon Le Caire, «une visite de Madeleine Albright est prévue dans la région du 25 au 28 avril». M. Oussama Baz, conseiller politique du président Hosni Moubarak, a indiqué que «l’administration américaine n’avait formulé jusqu’à présent aucune proposition précise permettant de surmonter la crise». Néanmoins, a-t-il souligné, l’administration démocrate procède à «un sondage des opinion des parties palestinienne et israélienne».
La nouvelle a été aussitôt démentie à Washington, mais le porte-parole du département d’Etat Nicholas Burns a indiqué cependant qu’il «n’excluait pas» que Mme Albright se rende dans la région «quand ce sera nécessaire et utile». Pour le moment, a-t-il ajouté, «le centre d’activité pour le processus de paix est à Washington».
Le gouvernement américain, a-t-il dit, «décidera de la prochaine étape» après les consultations avec les Palestiniens, prévues cette semaine à Washington.
Il a confirmé à ce propos que Mme Albright recevra jeudi la délégation envoyée par Yasser Arafat. Interrogé sur ce que les Etats-Unis demanderaient aux Palestiniens, il a répété «qu’Israël a besoin d’être sûr qu’ils s’efforceront à 100% d’étouffer le terrorisme». De leur côté, a-t-il a ajouté, les Palestiniens «veulent s’assurer que tous les engagements sont tenus» dans le cadre des accords d’Oslo.
Sur un autre plan, le secrétaire d’Etat a contacté mercredi par téléphone les ministres des Affaires étrangères d’Arabie Séoudite, de Qatar et de Tunisie, ainsi que le roi Hussein de Jordanie et le sultan Qabous d’Oman, pour leur demander de ne pas couper les ponts avec Israël.
Selon Nicholas Burns, Mme Albright devait aussi téléphoner au roi Hussan II du Maroc.
Il s’agit, a-t-il dit, de «garder les lignes de communication ouvertes avec le monde arabe» et de recueillir les conseils et réactions de ces responsables sur la crise actuelle.
«Il n’est pas dans l’intérêt des Arabes de couper les liens avec Israël», a ajouté M. Burns.

Blocage total

Il reste que, à l’heure actuelle, le blocage est total. En effet, les positions, résumées hier par diverses sources, sont les suivantes:
l «Clinton a demandé au premier ministre israélien de geler la construction des implantations et son interlocuteur a refusé de le faire», a confirmé mercredi un diplomate américain qui a requis l’anonymat.
De son côté, le porte-parole de Netanyahu, Shai Bazak, a affirmé: «Tant que la terreur durera, tant que les Palestiniens exerceront menaces et violences, il sera impossible de poursuivre le processus politique».
l A cela, Marwan Kanafani, porte-parole de Yasser Arafat, répond que l’Autorité palestinienne ne transigera pas sur la question de la colonisation juive. En outre, les Palestiniens ont affiché leur volonté d’obtenir le gel de la colonisation israélienne, ont-ils fait savoir, alors qu’une délégation les représentant doit se rendre aujourd’hui jeudi à Washington. «Les instructions que M. Arafat nous a données stipulent que toutes les activités de colonisation doivent cesser et que l’Etat hébreu arrête de prendre des décisions unilatérales», a déclaré Saëb Erakat, principal négociateur palestinien et membre de la délégation qui se rend dans la capitale fédérale américaine sous la direction de M. Mahmoud Abbas, principal adjoint de M. Arafat. Un autre négociateur palestinien, Hassan Asfour, a souligné: «Nous réclamons un mécanisme américain pour appliquer ce qui a été convenu».

(AFP, Reuter)
Le premier ministre israélien a rejeté toute implication de l’Europe dans la relance du processus de paix régional parce que, selon lui, «les Palestiniens estiment qu’ils peuvent toujours gagner dans l’opinion publique et auprès de certains gouvernements du continent». Le refus clair et net de Benjamin Netanyahu semblait constituer une réponse à un souhait formulé dans...