Le chef de l'état s'est entretenu hier avec plusieurs députés et ministres "La démission de Hraoui est hors de question", affirme Issa El-Khoury Elias Hanna : le scrutin municipal pourrait avoir lieu à partir du 16 juin

Le député Kabalan Issa el-Khoury, qui a rendu visite hier au président de la République, M. Elias Hraoui, s’est déclaré «surpris» par les informations de presse selon lesquelles le chef de l’Etat aurait menacé de présenter sa démission.
A l’issue de son entretien avec M. Hraoui, le député a ajouté à ce sujet: «La démission du président Hraoui, garant de la Constitution, est hors de question. L’organisation des élections n’est pas seulement une revendication du chef de l’Etat. C’est ce que réclament aussi la nation et le peuple. Le président de la République rejette en outre le principe de la nomination des présidents de municipalités et des moukhtars». Affirmant que le premier ministre Rafic Hariri n’avait pas le droit de retirer le projet de loi sur les municipales avant de se concerter avec le gouvernement, M. Issa el-Khoury a toutefois souligné que malgré son insistance à vouloir organiser ces élections, M. Hraoui s’inclinera devant la décision de la majorité parlementaire.
Enfin, avant de recevoir les deux ministres Chahé Barsoumian et Elias Hanna, membres de la commission ministérielle chargée du dossier des municipales, le président de la République a conféré avec les députés Elias el-Khazen et Mansour el-Bone.
A sa sortie du palais présidentiel, M. Hanna a estimé qu’il était «difficile d’organiser les élections aux dates initialement fixées», les 1er et 8 juin, assurant toutefois que le report serait «une affaire de semaines» et que le scrutin «pourrait avoir lieu à partir du 16 juin, conformément à la loi de 1977».
Le ministre d’Etat a indiqué qu’il avait entendu les instructions de M. Hraoui au sujet des activités de la commission et affirmé que cette dernière n’allait pas être «un cimetière» pour les municipales.
Auparavant, dans une interview radiodiffusée, M. Hanna avait indiqué que la commission était convoquée à se réunir ce jeudi et que, d’ici là, sa mission n’était pas encore «définie avec précision».
«Cependant, d’après ce que j’ai compris, elle devra s’atteler à la tâche de fixer une nouvelle date pour les élections et de faire en sorte qu’elles se déroulent dans les meilleures conditions possibles, en tenant compte des craintes et des remarques exprimées par les députés», a-t-il ajouté.
Il a assuré que le retrait du projet de loi sur les municipales au Parlement, jeudi dernier, ne constituait pas «l’enterrement des municipales, comme on le dit», affirmant qu’il y avait au contraire «insistance à organiser les élections en vertu d’une législation plus claire et plus globale».
«Le devoir national commande d’organiser ce scrutin dans les meilleures conditions», a-t-il encore dit.