Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le dollar dopé par les doutes sur l'Euro

L’ascension du dollar depuis lundi est liée au différentiel favorable entre les taux d’intérêt américains et les autres et aux doutes sur la solidité de la future monnaie unique européenne, estimaient hier les cambistes new-yorkais (VOIR AUSSI PAGE 13).
La stabilisation des marchés boursier et obligataire américains depuis la fin de la semaine dernière, après la dégringolade des dernières semaines, contribuait à la progression du billet vert car les opérateurs sont moins réticents à détenir des dollars, souligne Steve Gallagher, économiste à la Société Générale.
En fin de matinée, la devise américaine cotait 1,7113 deutsche mark contre 1,7142 DM plus tôt à Londres et 1,7128 DM lundi soir à New York, et 126,13 yen contre respectivement 126,24 et 125,73 yen. Il valait aussi 5,7605 FF contre 5,7620 lundi soir.
Les opérateurs sont concentrés particulièrement sur la parité dollar-yen, à son plus haut niveau depuis janvier 1993. «On dirait qu’on va continuer à progresser jusqu’à ce que l’on ait des déclarations» américaines ou autres pour freiner la hausse du billet vert, estime M. Gallagher.
Mais peu de cambistes s’attendent à ce que la Banque du Japon intervienne. En effet, les responsables japonais voudront éviter d’amorcer un mouvement général de ventes sur le dollar, qui se répercuterait d’abord sur les marchés financiers américains puis sur les autres places mondiales, selon les experts.
Pour Chris Iggo, économiste chez BZW, une division de la Barclays Bank, «la Bundesbank ne voudra jamais admettre qu’un deutsche mark faible aide l’économie allemande en stimulant les exportations, alors qu’il est encore très difficile de voir une reprise de la consommation domestique».

Agressivité

Robert Rubin, secrétaire américain au Trésor, avait déclaré en fin de semaine dernière à Tokyo, qu’il ne croyait pas «que les questions monétaires doivent être utilisées dans une politique commerciale».
Les opérateurs ont interprété cette remarque comme signifiant que les Etats-Unis n’essaieraient pas de provoquer un affaiblissement du dollar pour réduire l’excédent commercial japonais.
Mais dans le même temps, il a mis en garde les Japonais contre une aggravation de cet excédent. «Cette déclaration très agressive peut vouloir dire qu’il pourrait se servir du dollar comme d’un instrument plus tard», observe M. Gallagher.
Par ailleurs, le renouveau d’optimisme sur le marché en ce qui concerne le lancement dans les temps, le 1er janvier 1999, de la monnaie unique européenne, pèse sur le deutsche mark et bénéficie par ricochet au billet vert.
Le sentiment dominant sur le marché est que «l’euro sera une monnaie faible, au moins au début», relève M. Iggo de BZW.
Cette impression a été renforcée par les déclarations samedi du ministre allemand des Finances, Theo Waigel, atténuées lundi par son service de presse, mais interprétées par les marchés comme signifiant que les Allemands seraient prêts à accepter un relâchement des critères de participation à l’euro.
La livre sterling joue également un rôle de monnaie-refuge car il est officieusement acquis qu’elle ne fera pas partie des monnaies participant à la création de l’euro.
Pour continuer à progresser, le dollar devra d’abord parvenir à briser le sommet de 1,7210 DM atteint le 7 mars en séance, selon Steve Gallagher. «Mais ce n’est qu’une question de temps. Ce sera aujourd’hui ou au moins cette semaine», prévoit-il.
Pour M. Iggo, le billet vert devrait atteindre 1,75 DM et 128,50 yen dans le mois à venir.
L’ascension du dollar depuis lundi est liée au différentiel favorable entre les taux d’intérêt américains et les autres et aux doutes sur la solidité de la future monnaie unique européenne, estimaient hier les cambistes new-yorkais (VOIR AUSSI PAGE 13).La stabilisation des marchés boursier et obligataire américains depuis la fin de la semaine dernière, après la...