«C’est un résultat immédiat de la politique de Netanyahu» a affirmé le porte-parole Marouan Kanafani.
Au total, la journée a été la plus meurtrière en Cisjordanie depuis la mise en chantier par Israël, le 18 mars, d’une onzième colonie juive dans la partie arabe de Jérusalem.
Deux colons juifs ont attaqué des Palestiniens à l’arme automatique, en tuant un et en blessant un autre, dans le marché central de Hébron. Les colons, qui ont été appréhendés par l’armée, ont affirmé avoir été agressés par les Palestiniens avec un aérosol de gaz lacrymogène, alors que des témoins palestiniens ont affirmé qu’il n’en était rien.
L’incident a immédiatement enflammé la situation dans ce haut lieu des tensions judéo-arabes en Cisjordanie et les heurts avec l’armée israélienne se sont répandus comme une traînée de poudre.
Des centaines de Palestiniens ont attaqué avec des pierres et des cocktails Molotov les forces d’occupation, qui ont riposté avec des billes de plomb enrobées de caoutchouc, des gaz lacrymogènes et même, selon des sources hospitalières, des balles réelles.
Un second Palestinien a alors été tué d’une balle en caoutchouc reçue en pleine tête. Un troisième, dont une balle en caoutchouc avait transpercé l’œil, est décédé quelques heures plus tard dans un hôpital israélien où il avait été transporté.
Les dirigeants palestiniens ont réagi avec colère à ces violences aussi bien qu’à l’absence de résultats des entretiens du président américain Bill Clinton et du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, la veille à Washington.
«M. Clinton doit cesser de gâter Israël et doit enfin exercer des pressions sur lui, parce qu’Israël a donné son feu vert aux colons pour agir contre nous», a déclaré le principal dirigeant palestinien de Jérusalem, M. Fayçal Husseini.
Le meurtre du Palestinien par un colon «est un crime organisé, encouragé par le gouvernement israélien», a renchéri le chef de la sécurité palestinienne en Cisjordanie, le colonel Jibril Rajoub.
«Les événements d’aujourd’hui montrent qu’aucune coexistence n’est possible entre nous et les colons, qui sont là illégalement et contre notre volonté», a ajouté le colonel Rajoub.
Les trois tués de mardi portent à cinq le nombre de Palestiniens tués par l’armée israélienne depuis le lancement des travaux de la colonie de Har Homa, qui a plongé le processus de paix dans une grave crise.
Dans un communiqué, le mouvement intégriste palestinien Hamas a appelé l’Autorité palestinienne à abroger les accords d’autonomie conclus avec Israël, estimant que «les sionistes comprendront ainsi que leurs crimes contre notre peuple ne resteront pas impunis et que le sang des Palestiniens n’est pas versé en vain».
La Maison-Blanche s’est déclarée «très inquiète» après la mort des trois Palestiniens, estimant toutefois que cette explosion de violence n’était pas liée à l’absence de résultats de la rencontre Clinton-Netanyahu.
En revanche, le porte-parole du président Yasser Arafat a estimé que l’attitude intransigeante de M. Netanyahu, qui a réaffirmé sa volonté de poursuivre la colonisation après son entretien avec M. Clinton, était responsable de la violence.
«C’est un résultat immédiat de la politique de M. Netanyahu», a déclaré le porte-parole, M. Marouan Kanafani.
La présence des quelque 400 colons, qui sont restés à Hébron malgré l’accession partielle de la ville à l’autonomie en janvier dernier, est source de tensions continuelles avec les 120.000 Palestiniens de la ville. En février 1994, un colon avait ouvert le feu sur des musulmans en prière dans le Caveau des Patriarches, tuant 29 d’entre eux.
Les plus commentés
Derrière la visite de Walid Boukhari à Meerab
Le Hamas accepte une proposition de cessez-le-feu qataro-égyptienne, Israël la juge "adoucie et inacceptable" : jour 213 de la guerre de Gaza
À Meis el-Jabal, « quatre innocents ont été tués » par une frappe israélienne