D’autant que dans l’histoire de l’U.L., MM. Berry et Hariri s’étaient retrouvés sur une même longueur d’onde bien différente de celle de Baabda. La troïka est peut-être morte, comme dit M. Berry, mais elle n’en continue pas moins à soulever d’orageuses passions au sein de la nomenklatura locale.
L’un des effets de ce perpétuel maelström est de déboussoler tout le monde, loyalistes en tête. Un ministre ulcéré révèle ainsi que «c’est par la presse que nous avons appris le report du Conseil que nous devions tenir ce samedi. Personne n’a songé à nous en prévenir, aucune justification ne nous a été communiquée et un tel manquement à la procédure ne peut avoir qu’une seule explication: c’est au débotté, tout à fait brusquement, que la décision a été prise. Pour qu’il en soit ainsi, il faut que quelque chose de soudainement fâcheux se soit produit...». Ce ministre ajoute cependant qu’on lui a dit «après coup que M. Hariri devait prendre l’avion sans tarder; on verra bien si cela est exact car à notre connaissance, il ne devait s’envoler que dimanche soir ou lundi matin».
«Il semble en réalité, indique cet officiel, qui précise avoir multiplié les contacts pour tenter de savoir ce qui se passe au juste, que le président Hraoui soit courroucé par l’espèce de collusion constatée jeudi Place de l’Etoile entre le gouvernement et la Chambre au sujet du report virtuel des municipales. Une fois de plus, croit-on savoir, tout se serait tramé dans le dos de la présidence de la République, comme pour l’U.L.. M. Hraoui pense également que le gouvernement n’avait pas le droit de se dédire, après avoir tant répété qu’il organiserait sans faute les élections en juin prochain, car en ce faisant, il porte atteinte à la crédibilité même de l’Etat. De plus, toujours de l’avis de Baabda, le retrait des amendements aurait dû être nécessairement débattu en Conseil des ministres et non se faire sur simple initiative de M. Hariri. Il y aurait là selon les hraouistes une infraction aux règlements pouvant faire l’objet d’une demande d’annulation de la mesure prise. Il faut cependant penser que c’est pour éviter tout heurt direct avec M. Hraoui en Conseil des ministres, afin de ne pas trop envenimer les choses, que M. Hariri a contourné cette instance pour demander lui-même à reprendre le texte adressé à la Chambre».
Et ce serait dans le même esprit de prévention qu’on aurait reporté le Conseil des ministres d’aujourd’hui... D’autant que sur la question des élections municipales, la majorité du Conseil pourrait bien se ranger aux côtés du chef de l’Etat. Il reste que le Conseil ne peut pas demeurer indéfiniment en congé et qu’en principe, MM. Hraoui et Hariri ne peuvent pas s’éviter l’un l’autre trop longtemps. Partant de quoi, les «amis communs», heureusement nombreux, se remettent en campagne pour les réconcilier. Faute de quoi, comme beaucoup le pensent, c’est le sort du Cabinet qui serait remis en question...
Ph.A.-A.
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