Après une grève d'avertissement hier à l'UL Appel à des sit-in les 15 et 16 avril devant le parlement et la présidence du conseil (photo)

Près de 1600 professeurs de l’Université libanaise ont observé hier une grève d’avertissement pour protester contre le refus du gouvernement de satisfaire leurs revendications en l’occurrence l’intégration dans le cadre des professeurs à plein temps, l’adoption de l’échelle des salaires et l’approbation des conseils représentatifs.
Un sit-in central a eu lieu au siège de la faculté de droit de l’UL à Sanayeh auquel ont pris part le député Hussein el-Hajj Hassan, les anciens parlementaires Issam Naaman et Habib Sadek, le président du conseil exécutif de la Ligue des professeurs à plein temps de l’UL, M. Issam Khalifé, ainsi qu’un grand nombre de représentants de forces politiques et syndicales.
Le secrétaire général à l’information de la Ligue des professeurs à plein temps, M. Walid Khoury a pris la parole critiquant avec véhémence «l’atteinte à l’autonomie de l’UL et aux prérogatives de son conseil central» dénonçant par ailleurs «le refus de l’approbation des conseils représentatifs, ce qui facilite l’intervention dans nos affaires intérieures et la violation des règlements».
De son côté, M. Issam Khalifé a réaffirmé que la Ligue des professeurs à plein temps, depuis sa création en 1975, a défini son option qui est celle «d’une université libanaise consacrant la démocratie de l’enseignement et les libertés académiques».
M. Khalifé a dénoncé la négligence persistante du gouvernement vis-à-vis de l’UL. A ce sujet, il a souligné que l’UL occupe 74 bâtiments à Beyrouth et dans les autres régions qui sont destinés à l’habitat plutôt qu’à un usage académique. Il a déploré l’état lamentables des équipements de laboratoires et des bibliothèques du fait de «la politique d’étouffement» suivie par les responsables.
Il a indiqué que le corps enseignant de l’UL est considéré comme l’un des plus qualifiés. 77,5% des enseignants de l’UL sont détenteurs de doctorats contre 47,8% dans les universités privés.
M. Khalifé a par ailleurs déploré la suspension des conseils représentatifs, la marginalisation du conseil de l’UL et les interférences dans les affaires de l’université au détriment de la loi et des coutumes académiques.
Il a dénoncé «l’état dramatique de l’administration» qui comprend 37 fonctionnaires titularisés contre 2100 contractuels.
M. Khalifé a rappelé que la Ligue des professeurs a mené une campagne de sensibilisation au sujet des revendications des professeurs auprès de toutes les instances politiques du pays sans aucun résultat tangible.
Sur base des recommandations du conseil des délégués et des assemblées plénières, le conseil exécutif de la Ligue des professeurs à plein temps a décidé ce qui suit:
— Observation d’une grève générale dans toutes les facultés de l’UL les 14, 15 et 16 avril.
— Appel à un sit-in, à partir de 11h, le 15 avril devant le Parlement.
— Appel à un sit-in le 16 avril devant la présidence du Conseil.