Rien ne semble donc devoir arrêter l’Etat, transformé en justicier, soucieux de montrer sa force et son autorité. Mais si la peine capitale, réactivée depuis la loi de mars 1994, impressionne les fervents défenseurs des droits de l’homme, elle ne semble nullement décourager les tueurs potentiels, puisque les crimes augmentent au lieu de diminuer. Et, en guise d’exemplarité, on ne peut pas dire que l’expérience soit concluante. Dès lors, à quoi sert la peine de mort si promptement rétablie? «Grattez le juge, vous trouverez le bourreau», disait Victor Hugo. Au Liban, il faudrait gratter tous les responsables et ce qu’on pourrait trouver ne serait certes pas beau à voir. Qu’attend donc la commission parlementaire des Droits de l’homme pour soulever le problème de la loi de mars 1994? Que le pays soit «purifié» de ses criminels? Dans ce cas, l’attente risque d’être longue. A moins que, pour la commission, un coupable n’ait qu’un droit, celui de mourir. Et ce droit-là — bien que non consacré par la Constitution — est particulièrement respecté au Liban. Il est peut-être le seul...
Scarlett HADDAD
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