La Lady, le gentleman et le Paparazzo

LONDRES, 1er Avril (AFP). — Diana a dénoncé une nouvelle fois mardi la «pénible intrusion» des photographes qui la poursuivent, après un incident survenu la veille où un passant est venu à son secours en estorquant par la force à un paparazzo son rouleau de pellicule.
«Une fois encore la princesse de Galles a été harcelée. Une fois encore, cela a fait l’objet d’un commentaire erroné de la presse», dénonce un communiqué publié par ses bureaux, espérant que le récent renforcement de la législation contre le harcèlement «donnera davantage de protection à des gens comme elle, qui sont victimes de cette pénible intrusion dans leur vie privée».
Le «Sun» avait publié des photos où l’on voit Diana devant sa salle de gymnastique à Londres en conversation avec
le photographe Brendan Beirne pour exiger sa pellicule. D’autres photos montrent l’irruption d’un passant qui plaque le photographe contre le mur et se saisit du film.
«J’aurai fait la même chose pour toute femme. C’est une question de manières. Ma mère m’a élevé pour être un gentleman», a dit au journal ce héros d’un jour, Kevin Duggan.
Le photographe, lui, a présenté une autre version. «Laisse tomber ton appareil ou je te casse ton putain de bras», lui aurait lancé le «gentleman» de 28 ans. «Je suis stupéfait qu’elle ne soit pas intervenue et ne l’ait pas arrêté. C’était scandaleux. Elle sait que je ne suis pas un harceleur ou une menace. Je la photographie depuis dix ans», a dit cet homme de 39 ans.
Si l’on en croit l’«Evening Standard», la princesse a provoqué la colère de Scotland Yard en assurant à son sauveur: «S’il y a des problèmes avec la police, j’arrangerai cela», aurait-elle lancé.
Cet été, elle avait obtenu de la Haute Cour de justice une injonction contre un paparazzo, l’enjoignant de ne pas l’approcher à moins de 300 mètres.
«Il conduit toujours sa moto aussi près que possible de ma voiture, même si cela signifie brûler les feux rouges», avait-elle expliqué, racontant comment elle était un jour descendue de voiture, et avait arraché les clefs de sa moto avant de subtiliser son casque pour l’empêcher de la poursuivre.
La princesse avait aussi protesté contre le «Daily Mirror» qui avait publié des photos «extrêmement intrusives» d’elle et de la duchesse d’York avec leurs enfants, alors qu’elles se relaxaient en bikini dans le sud de la France.
En novembre, deux photographes britanniques avaient chèrement vendu à une télévision américaine une cassette audio dans laquelle la princesse au bord des larmes suppliait les paparazzi de la laisser tranquille.
Sa première mauvaise humeur remonte à 1993, quand le propriétaire de son club de gym, Bryce Taylor, l’avait photographiée à son insu en tenue de gymnastique: des clichés vendus des centaines de milliers de dollars.