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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu évoque la possibilité d'un cabinet d'union nationale

Alors que se développe une vive polémique entre le président égyptien Hosni Moubarak et Benjamin Netanyahu, chacun accusant l’autre de saborder le processus de paix, le premier ministre israélien a reconnu hier qu’il étudiait la possibilité de former un Cabinet d’union nationale avec l’opposition travailliste, dans la perspective des négociations de paix finales avec les Palestiniens.
«Nous voulons étudier, bien évidemment, la formation d’une plate-forme la plus large possible pour les négociations avec les Palestiniens sur le statut final», a déclaré M. Netanyahu dans une interview à la radio de l’armée.
«La question est de savoir si un gouvernement d’union nationale pourrait aider à cet objectif ou si ce serait au contraire un obstacle», a affirmé M. Netanyahu. «Y aurait-il un gouvernement d’union nationale ou deux gouvernements?» s’est-il interrogé.
Selon la radio de l’armée, le directeur général de la présidence du Conseil, Avigdor Lieberman, mène des pourparlers intensifs avec des responsables travaillistes pour explorer les possibilités d’une union nationale.
Une coalition parlementaire composée du groupe du Likoud et du parti travailliste permettrait à un gouvernement de s’appuyer sur 66 députés sur 120, le même nombre dont dispose Netanyahu aujourd’hui.
Mais cette coalition ne comprendrait que deux groupes parlementaires et serait donc moins fragmentée que la majorité actuelle composée du Likoud et de cinq autres partis de droite et religieux.
Côté travailliste, le chef du parti, l’ancien premier ministre Shimon Pérès, s’est fait l’avocat depuis des semaines d’une union nationale, mais d’autres responsables travaillistes sont réticents.
Netanyahu pourrait trouver un intérêt à s’allier avec le parti travailliste s’il décidait de reprendre le processus de paix avec les Palestiniens, actuellement gelé.
Une gouvernement d’union nationale permettrait également à M. Netanyahu d’être l’objet de moins de critiques de la part de la communauté internationale.
Les pourparlers avec les Palestiniens sur un statut final des territoires, censé s’appliquer à l’expiration de la période d’autonomie en mai 1999, n’ont pas encore vraiment commencé, alors qu’ils étaient supposés être lancés l’an dernier. Les Palestiniens en attendent un Etat avec Jérusalem-Est pour capitale, ce dont Netanyahu ne veut pas entendre parler.
L’entêtement du premier ministre israélien, notamment dans ses positions à l’égard des Palestiniens, a poussé le raïs égyptien à le critiquer durement dans une interview accordée au quotidien Maariv.
Le président égyptien reproche au premier ministre israélien de mentir et d’avoir conduit le Proche-Orient à une situation «très dangereuse» alors que Netanyahu accuse Moubarak de «diffamer systématiquement» Israël et de se livrer à un «double jeu».
Moubarak affirme que le «processus de paix n’est jamais tombé à un niveau aussi bas depuis 1977», année où son prédécesseur assassiné Anouar el-Sadate était spectaculairement venu à Jérusalem.
«La situation est très dangereuse et je suis très inquiet de ce qui va arriver», ajoute M. Moubarak. «Vous (les Israéliens) avez réussi à faire peur au monde entier, les relations d’Israël avec les pays arabes n’ont jamais été aussi mauvaises».
Le président égyptien dénonce le lancement des travaux de la colonie de Har Homa dans la partie arabe de Jérusalem. «Israël a ouvert une plaie à Jérusalem, le monde musulman et arabe est maintenant en éruption».
Il accuse Netanyahu de mentir en affirmant qu’il poursuit le processus de paix. «J’espère pouvoir le croire au moins une fois dans ma vie», lance-t-il amèrement.
Netanyahu a vivement riposté, dans une interview accordée quelques heures plus tard à la radio publique. «L’Egypte se livre à une campagne de diffamation systématique à l’encontre d’Israël, de son gouvernement et de celui qui se trouve à sa tête, ce qui me rend triste et inquiet», a-t-il souligné.
Selon le dirigeant israélien, «le gouvernement égyptien a un rôle négatif pour la paix et se livre à un double jeu: d’un côté, il affirme aux Etats-Unis que l’Egypte aide Israël à ouvrir les portes du monde arabe et en fait, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour fermer ces portes».
Le premier ministre déplore que l’Egypte ait «provoqué un durcissement du monde arabe» contre Israël et dénonce la publication de «honteuses caricatures antisémites» dans la presse égyptienne.
M. Netanyahu réaffirme qu’il n’a aucune intention d’évacuer l’ensemble des territoires occupés en 1967, et notamment Jérusalem-Est, ni d’autoriser la création d’un Etat palestinien.
«Les pays arabes doivent se faire à l’idée que le gouvernement actuel ne se procédera pas à un retrait aux frontières de juin 1967 et ne permettra pas la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem comme capitale», a-t-il dit.
«Les menaces de boycottage ne nous feront pas céder d’un pouce et les Palestiniens doivent se retirer de la tête qu’un jour Jérusalem sera à nouveau divisée», a ajouté le premier ministre.
Il a également exclu tout arrêt des travaux lancés à Har Homa.
Alors que se développe une vive polémique entre le président égyptien Hosni Moubarak et Benjamin Netanyahu, chacun accusant l’autre de saborder le processus de paix, le premier ministre israélien a reconnu hier qu’il étudiait la possibilité de former un Cabinet d’union nationale avec l’opposition travailliste, dans la perspective des négociations de paix finales avec...