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Actualités - CHRONOLOGIE

Les israéliens prétendent que deux des victimes sont des kamikazes Quinzième journée de violences dans les territoires : 4 palestiniens tués (photo)

Quatre Palestiniens, dont au moins un policier, sont morts hier dans un regain de violence dans les territoires occupés qui constitue un désastre supplémentaire pour un processus de paix déjà moribond.
Deux Palestiniens ont été tués et sept blessés par des explosifs dans la bande de Gaza, dans ce qui a été présenté par Israël comme une double tentative ratée d’attentat-suicide contre des colons juifs. En fin de soirée, l’agence de presse palestinienne WAFA a accusé le «Shin Beth d’avoir commis ces attaques à l’aide de bombes télécommandées afin de salir l’Autorité palestinienne». WAFA a fait état de l’arrestation de plusieurs palestiniens suspectés d’avoir participé avec les services secrets israéliens pour perpétrer ces attentats.
Deux autres Palestiniens, dont un policier, ont été tués par balles par l’armée israélienne en Cisjordanie, lors d’incidents séparés.
L’Autorité nationale palestinienne présidée par Yasser Arafat a accusé des militaires israéliens d’avoir perpétré au moins la seconde des deux attaques à l’explosif dans la bande de Gaza, ce que l’armée a catégoriquement démenti.
Le premier ministre Benjamin Netanyahu, affirmant qu’il considérait ces incidents «avec la plus grande gravité», a convoqué une réunion extraordinaire des chefs de l’armée et de la sécurité à Tel-Aviv au terme de cette quinzième journée de violences dans les territoires occupés.
La flambée de violences et les échanges d’accusations acerbes interviennent sur fond de blocage général du processus de paix depuis la mise en chantier par Israël, le 18 mars, d’une nouvelle colonie juive dans la partie arabe de Jérusalem.
Les Palestiniens considèrent que cette nouvelle colonie risque de porter un coup mortel à leurs espoirs d’installerun jour à Jérusalem-Est la capitale de l’Etat qu’ils veulent.
Les manifestations et les violences se succèdent quotidiennement depuis lors dans les territoires et en Israël, faisant au total 9 morts (6 Palestiniens et 3 Israéliennes) et plusieurs dizaines de blessés jusqu’à présent.
Selon l’armée israélienne, les deux Palestiniens tués dans la bande de Gaza étaient des kamikazes intégristes qui voulaient attaquer des bus transportant des enfants de colons juifs, mais leurs explosifs n’auraient pas sauté au bon moment.

Hamas dément

L’Autorité palestinienne a affirmé en revanche que ce sont des militaires israéliens circulant en jeep qui ont lancé une grenade sur un taxi et une charrette palestiniennes, faisant un mort et sept blessés, lors du second incident qui a eu lieu près de la colonie juive de Kfar Darom. Elle ne s’est pas prononcée sur le premier, qui avait eu lieu quelques minutes auparavant près de la colonie de Netzarim, à quelques kilomètres plus au nord.
Plusieurs témoins de l’incident de Kfar Darom interviewés par la télévision officielle palestinienne ont raconté qu’ils avaient vu un militaire israélien jeter la grenade.
M. Netanyahu, affirmant que les deux incidents étaient des attaques-suicide, a de nouveau accusé l’Autorité palestinienne de «ne pas déployer suffisamment d’efforts contre le terrorisme».
Le Mouvement de la résistance islamique (Hamas), pour sa part, a démenti tout lien avec les opérations d’hier. Cependant, tard en soirée, la télévision israélienne annonçait qu’un interlocuteur anonyme se réclamant du Jihad islamique a revendiqué «les deux attentats-suicide» de la matinée. La télévision a ajouté que le correspondant avait même donné les identités des deux kamikazes, Abdallah Ramadan al-Madhoun et Anouar Ahmed al-Shabarawi, tous deux originaires de la bande de Gaza et membres du commando Jebel Abou Ghneim, nom du site où Israël a entrepris la construction de la nouvelle colonie à Jérusalem.
Près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, les forces israéliennes ont reconnu avoir tué par balles un jeune Palestinien qui, selon elles, tentait de dérober des machines dans une colonie juive.
Selon un porte-parole de l’armée, Kamel al-Zarou, 18 ans, avait refusé d’obéir aux soldats qui lui avaient ordonné de s’arrêter et il a été tué alors qu’il tentait de fuir. Dans un premier temps, la police israélienne avait affirmé qu’il circulait en voiture et qu’il avait refusé de s’arrêter à un barrage routier malgré les sommations.
A Naplouse, dans le nord du territoire, l’armée israélienne a tué un policier palestinien en civil lors d’une manifestation de milliers d’étudiants en colère. Selon l’hôpital local, Haïtham Joseph Mansour, 25 ans, a été atteint en pleine tête d’une bille de plomb enrobée de caoutchouc, projectile utilisé par l’armée israélienne pour disperser les manifestations.
Le policier se trouvait sur place lorsqu’un millier d’étudiants ont marché sur un barrage routier israélien à l’entrée de Naplouse et ont bombardé les militaires avec des pierres. L’armée a riposté avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.
En fin d’après-midi l’armée israélienne a fermé toutes les sorties de la bande de Gaza qui a même empêché des députés palestiniens de se rendre à un rassemblement en Cisjordanie. Le Conseil législatif palestinien a dénoncé cette vexation comme étant «une violation flagrante des accords de paix».
Quatre Palestiniens, dont au moins un policier, sont morts hier dans un regain de violence dans les territoires occupés qui constitue un désastre supplémentaire pour un processus de paix déjà moribond.Deux Palestiniens ont été tués et sept blessés par des explosifs dans la bande de Gaza, dans ce qui a été présenté par Israël comme une double tentative ratée...