Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

Clôture hier du procès de l'affaire Murr Geagea presse la cour de justice de rétablir la vérité Le verdict sera rendu le 9 mai (photo)

«Je ne demande pas votre compassion, mais, je vous en conjure, ne laissez pas le Liban devenir de l’Histoire ancienne, ou un simple souvenir». A son 1050e jour de détention, Samir Geagea a pris la parole devant les membres de la Cour de justice — désormais pour lui de vieilles connaissances — comme s’il avait été arrêté hier et comme si ni la prison et encore moins la marginalisation ne l’avaient affecté ou n’avaient affaibli sa détermination. Toutefois, pour tenter de détruire l’acte d’accusation dans la double tentative d’assassinat contre le ministre Michel Murr les 20 et 29 mars 1991, il n’a pas utilisé le lyrisme, se contentant d’un simple exposé d’éléments, énoncé sur un ton triste et comme désolé.
Résigné à son sort Samir Geagea, comme l’a déclaré l’un de ses défenseurs, Me Edmond Rizk? Peut-être, mais il n’a visiblement pas renoncé à clamer son innocence et à presser les juges de la reconnaître. Sans doute n’espère-t-il plus sortir de prison dans un proche avenir — de toute façon il est condamné à la détention à vie dans l’affaire Chamoun —, mais au moins, du fond de sa petite cellule, il se bat encore pour rétablir ce qui est à ses yeux la vérité. Et, en dépit de leur lassitude — ce n’est qu’à 20 heures que le chef des FL dissoutes a pris la parole —, les membres de la cour, mais aussi l’assistance et même les soldats de la moukafaha l’ont écouté attentivement. En dehors de sa voix, tantôt faible et tantôt vibrante, on n’entendait plus dans l’immense salle du tribunal que la respiration des présents, et parfois un éternuement.
Comme il se doit, par sa plaidoirie, Geagea a fait presque oublier celle de Me Issam Karam, pourtant particulièrement bien documentée et truffée d’anecdotes, et celle de Me Jihad Abdallah, qui ressemblait surtout à un cri du cœur... A 22 heures, l’audience est levée. Le verdict sera rendu le 9 mai, à la veille de la visite du pape au Liban. Pure coïncidence? Déjà, les spéculations se multiplient.
La dernière audience du procès de l’affaire Murr a battu tous les records. Commencée à 14h30, elle s’achève à 22 heures et elle est si dense que ceux qui y ont assisté en sortent complètement étourdis. En principe, elle est consacrée à la plaidoirie de Me Karam et à celle de M. Geagea. Mais à peine ouverte par le président Khairallah, elle commence par la présentation, par le représentant du parquet, M. Amine Bou Nassar, de coupures de presse certifiant le leadership du ministre Murr. Car les plaidoiries de Mes Rizk et Naïm avaient contesté le fait que M. Murr soit considéré comme un leader politique et affirmé que par conséquent, l’affaire ne devait plus être de la compétence de la Cour de justice.
Cette initiative de M. Bou Nassar est aussitôt critiquée par la défense, et l’avocat général à l’éternel sourire bienveillant sera souvent pris à partie par des avocats en mal d’attaques.
Me Karam commence par «ouvrir les hostilités» — toujours dans le cadre de la plus grande politesse — en précisant qu’une telle qualité ne peut être prouvée par des documents. Il donne ainsi comme exemple Abdel Nasser et un leader japonais, pour bien rester dans le goût du jour... Me Naïm, lui, soulève le point suivant: selon lui, il ne s’agit pas de prouver l’importance du rôle de M. Murr maintenant. Simplement, le ministre de la Justice aurait dû le préciser dans le décret de transfert du dossier devant la Cour de justice. «D’autant, ajoute-t-il, qu’en la matière, la compétence du ministre est liée».
Me Youssef Germanos de la partie civile prend ensuite la parole pour prouver la qualité de chef politique de l’actuel ministre de l’Intérieur. Il rappelle notamment le rôle de M. Murr dans l’élection de Bachir Gemayel à la tête de l’Etat et dans la nomination de Elie Hobeika au sein du Conseil exécutif des FL, après l’intifada du 12 mars 1985. Il déclare ainsi que Me Rizk a lui-même qualifié M. Murr «de constante libanaise» et s’il n’était pas un chef, on ne lui aurait pas confié le portefeuille de la Défense à une étape aussi délicate. Me Germanos ajoute: «A moins que son appartenance à une petite communauté ne lui ôte, aux yeux de la défense, la qualité de chef politique».
Me Rizk veut répondre à son tour. Ce qui fait dire à Me Karam, qui manie avec aisance l’ironie: «Cette tribune est drôlement convoitée».
Me Rizk se demande si ce procès s’est transformé en analyse du rôle de M. Murr, «comme si, ajoute-t-il, la défense avait porté plainte contre lui». (En réalité, le principal souci de la défense au cours des dernières audiences est de détruire la déposition du ministre actuel de l’Intérieur, accablante pour les FL). Me Rizk se réfère ensuite à une récente interview du ministre Dalloul à l’hebdomadaire «Al Wassat», dans laquelle ce dernier raconte comment il a réussi à arracher l’approbation de Samir Geagea pour la tenue de la séance parlementaire consacrée à l’adoption des amendements constitutionnels et comment à ce moment-là tous les ministres ont été soulagés. Il répète que, selon lui, Michel Murr n’est pas un chef politique, tel que l’a prévu le législateur. «Ce n’est pas pour défendre Samir Geagea. Ce dernier accepte désormais son sort et les gens veulent tourner la page. Mais c’est pour l’Histoire...».

Le triangle du
mensonge

L’Histoire sera d’ailleurs beaucoup évoquée au cours de cette audience. Par Geagea notamment, un Geagea en pleine forme, qui lorsqu’il ne parle pas devant le micro, multiplie les sourires et les hochements de tête, exprimant par des grimaces son opinion et communiquant ainsi avec les journalistes assis en face de lui.
Me Abdallah prend la parole. En principe, il doit parler 45 minutes. Mais pris par son élan et par la fougue qu’il met à défendre le chef des FL dissoutes, il parlera plus de deux heures et sa plaidoirie ressemble à un véritable cri du cœur. Pour lui, il ne s’agit nullement de faire un exposé logique des faits. Il se contente de transmettre à la cour quelques réflexions inspirées par l’acte d’accusation et dans un langage très peu officiel, il se lance dans des commentaires assez personnels. Pour lui, l’acte d’accusation est bâti sur trois éléments: le mobile, les dépositions de ce qu’il appelle «le triangle du mensonge» (Fady Ghosn, Elie Jabbour et Wafaa Wehbé, tous trois anciens membres des FL ayant fait des dépositions accablantes contre la milice et son chef) et les voitures piégées. Pendant deux heures, Me Abdallah essaye de démontrer la faiblesse de ces trois points, tout en faisant de longues digressions sur d’autres points.
Me Abdallah se demande ainsi en quoi M. Murr pouvait être un rival pour les FL, puisque de toute façon, il est de confession grecque-orthodoxe. Et si Samir Geagea contrôle les FL, c’est, à ses yeux, tout à fait normal, sinon, il n’en serait pas le chef. De plus, selon lui, si Geagea voulait saboter le processus de pacifications, il aurait réclamé le déploiement au Kesrouan et à Jbeil d’unités hostiles aux FL, de manière à provoquer un incident qui aurait tout remis en question. Il se demande ensuite pourquoi la seconde voiture a explosé à 9 heures du matin, alors qu’aucune personnalité n’empruntait le chemin à ce moment-là. Il conclut en affirmant que ce dossier est très faible et qu’en réalité, les autorités accusent Samir Geagea de toutes les affaires dont elles ne veulent pas connaître les auteurs.
Il est 17 heures et le président Khairallah demande à Me Karam de prendre la parole. Mais ce dernier souhaite d’abord une petite pause. Et à sa manière pleine d’humour, il insiste pour obtenir gain de cause.
17h30. Me Karam prend la parole, attentivement suivi par des membres de sa famille, venus spécialement pour l’écouter. Bien que sa plaidoirie dure deux heures trente, le temps passe avec lui rapidement, tant il sait alterner les anecdotes et les éléments importants. Au passage, il lance des pointes à tout le monde, y compris ses collègues de la défense (notamment Me Abou Tayeh, avocat de Manuel Younès).

Définition du leader
politique

Me Karam commence par définir le leader politique, en se référant à des écrits de M. Bertrand Poirot-Delpech, à des propos attribués par André Malraux au général de Gaulle et à d’autres citations. Citant M. Poirot-Delpech, il déclare que «la renommée d’un grand homme ne tient pas seulement à un exploit, ou à un miracle. Elle a une utilité au-delà des frontières». Me Karam évoque, pour étayer ses dires, certains exemples. Selon lui, les chefs politiques sont Ghandi en Inde, de Gaulle, Kennedy, bref tous ceux dont le nom devient synonyme de leur pays, à une époque donnée. Mais Me Karam ne se rend pas compte qu’en disant cela, il prive tous les Libanais du qualificatif de chef politique. Et dans ce cas, on se demande pour qui le législateur a élaboré la loi d’amnistie sur base de laquelle l’attentat d’Antélias a été déféré devant la Cour de justice...
Après l’énoncé de ses exemples, Me Karam se demande si on peut décemment classer M. Murr parmi les chefs.
Il évoque ensuite le mobile du crime et précise que l’acte d’accusation n’a pas réussi à en trouver un convaincant pour montrer que Samir Geagea est derrière l’attentat. Me Karam s’écrie: «Je ne peux croire que mon client ait pu planifier l’attentat puis envoyer son représentant, le ministre Roger Dib, assister à la séance du Conseil des ministres». Me Karam lance ensuite «si Geagea voulait éliminer tous ses ennemis, il devrait tuer la moitié de la population». Ce qui provoque le rire de l’intéressé.
Me Karam rappelle aussi que lorsque le président René Moawad a été assassiné, «les députés ont été aussitôt transportés dans l’autobus du président Husseini pour lui élire un successeur. Ce qui prouve bien qu’il était impossible d’arrêter le processus et que l’assassinat — à Dieu ne plaise — de M. Murr n’aurait nullement arrêté la dissolution des milices».
Me Karam précise aussi que si Samir Geagea a tardé à accepter les décisions du Conseil des ministres, cela montre bien qu’il a réfléchi avant de donner son accord et que celui-ci, bien mûri, est le fruit d’une conviction. «Ceux qui acceptent immédiatement ne sont pas sérieux ou ne sont pas sincères», ajoute-t-il.
L’avocat reprend ensuite les propos de M. Murr, qui, devant la cour, avait déclaré que si la tentative avait réussi, son successeur aurait été effrayé. «Et lui, se demande Me Karam, n’a-t-il pas eu peur? N’est-il pas resté 15 jours à Bteghrine, avant de s’installer à Yarzé? Cela ne l’a pas poussé à modifier ses décisions et à interrompre le processus».
Il évoque ensuite les relations entre Geagea et M. Murr; un sujet longuement développé tout au long du procès et rappelle à plusieurs reprises des propos du ministre de l’Intérieur devant la cour. «Il a dit, déclare Me Karam, je suis entêté et j’ai la tête aussi dure qu’une pierre. Je vous le demande, sont-ce là les paroles d’un homme d’Etat?».
Karam parle ensuite des témoignages de Fady Ghosn, Elie Jabbour et Wafaa Wehbé, les qualifiant de faux. Au passage, il lance des pointes à l’enquêteur militaire, désormais à la retraite, Edmond Abbas, qui s’est présenté devant la cour «avec une allure d’intellectuel et un air angélique», dit-il. Il conclut en rappelant que le juge est bien plus qu’un fonctionnaire, puisqu’il rend son jugement au nom du peuple libanais.

Geagea: On a sciemment détourné l’enquête

Il est 20 heures et Samir Geagea se dirige vers le micro. Brusquement, il n’est plus ce condamné, emprisonné depuis près de trois ans et purgeant une peine de détention à vie. On dirait presque qu’il s’adresse d’égal à égal aux juges — qui pourtant tiennent son sort entre leurs mains. Il a même, de temps en temps, un petit air attristé, comme s’il était désolé pour eux du rôle qu’ils sont contraints de jouer. Et c’est d’un ton détaché qu’il parle désormais, comme si son sort lui importait peu, l’essentiel pour lui étant de rétablir «la vérité pour l’Histoire».
Oubliées les prétendues mauvaises conditions de détention avec lesquelles les avocats de la défense avaient commencé le procès. Geagea semble parfaitement en forme et il parle pendant deux heures, debout devant le micro. Il avait même prévu de parler plus longtemps, mais faute de temps, il raccourcit sa plaidoirie.
Le chef des FL dissoutes s’acharne à démontrer la faiblesse du dossier, rappelant les circonstances qui ont précédé la dissolution des milices et précisant que le processus a commencé en 1990 avec la guerre dite d’élimination entre les FL et le général Aoun.
Geagea commence sa plaidoirie en déclarant que c’est courant que l’on soit mis en prison pour des raisons politiques. «Cela arrive même que l’on vous invente une charge criminelle pour pouvoir vous mettre en prison, comme cela est arrivé avec l’affaire de l’église de Zouk. Par contre que l’on multiplie les dossiers vous accusant, cela ne s’est encore jamais vu».
Le chef des FL dissoutes — qui retrouve un ton de commandement pour demander à Me Karam de se taire — entame sa plaidoirie en rappelant comment a été prise la décision de dissoudre les milices. Selon lui, quelques mois après le début de la guerre dite d’élimination (déclenchée le 31 janvier 1990), il est apparu qu’il s’agissait d’une guerre vaine et destructrice. Il y avait eu auparavant la réunion arabe de Casablanca et l’adoption d’un document en six points, destiné à mettre un terme à cette guerre inutile. Les FL ont bien étudié le document, qui comprenait notamment l’engagement des milices à ne plus se procurer des armes et prévoyait un plan global pour sortir de la crise. Et c’est donc après avoir bien réfléchi qu’elles ont transmis leur accord à l’émissaire arabe, M. Lakhdar Ibrahimi.
Tout comme les FL ont par la suite approuvé l’accord de Taëf. L’acte d’accusation affirme qu’il s’agit d’une acceptation de pure forme. Mais Geagea déclare que la politique est une prise de positions et le reste n’est à ses yeux que des procès d’intention. Selon lui, les FL étaient tout à fait conscientes de ce qu’elles avaient accepté et elles savaient qu’il s’agissait d’une stratégie globale mettant fin à la guerre et au règne des milices. D’ailleurs l’élection du président Hraoui après l’assassinat du président Moawad était la meilleure preuve que rien ne pouvait entraver le processus. Selon lui, le général Aoun avait essayé et il en avait payé le prix.
Parlant ensuite du poids des FL ,Geagea raconte comment elles ont réussi à faire sauter le quorum au cours des séances d’élection présidentielle en 1988, la première aurait dû élire le président Sleimane Frangié et la seconde M. Mikhaël Daher. Par contre, selon lui, les FL ont pesé de tout leur poids pour assurer le quorum à la séance d’adoption des amendements constitutionnels.
En août 1990, les FL appuient l’initiative du président Hoss. Et tout cela n’était pas, comme on l’a dit, une tactique provisoire pour se débarrasser du général Aoun. Preuve en est, selon lui, que Pierre Rizk, alias Akram, a présenté sa démission lorsqu’il a réalisé que l’intégration des FL au processus de pacification était sérieuse. «Pourtant, dit-il, les FL n’étaient pas une petite organisation. Notre budget mensuel était de 5 millions de dollars...» Il ajoute, pour montrer à quel point il était convaincu de la fin du rôle des milices, que c’est à cette période, le 19/12/90, qu’il s’est marié.
Geagea aboutit ainsi à la conclusion que les mobiles évoqués dans l’acte d’accusation sont faux. D’autant que M. Murr n’avait pas, selon lui, un rôle aussi important qu’il veut bien le dire. «C’est un peu comme le coq qui reste convaincu qu’en lançant son cocorico, il appelle le soleil à se lever, alors que c’est le contraire qui est vrai».
Enfin, Geagea déclare que, selon lui, M. Murr n’est pas mauvais. Mais s’il a chargé les FL, c’est parce qu’on lui a dès le début affirmé que celles-ci étaient derrière l’attentat qui l’a visé. Et là, Geagea dissèque les détails de ce dossier qui a commencé par accuser le sergent de la moukafaha, Tanios Haddad, d’avoir agi avec la complicité des deux membres des FL, Nabil Abou Nasr et Joseph Geagea. Puis il a abandonné cette thèse pour accuser le sergent de l’armée Michel Hamparsoumian et son compagnon, Mohamed Ibrahim, eux aussi ayant prétendument agi pour le compte des FL. Finalement, le juge Ghantous a choisi une troisième théorie, basée sur les dépositions de Fady Ghosn, Elie Jabbour et Wafaa Wehbé. Selon lui, toutes ces dépositions sont inventées et n’ont qu’un seul but: impliquer les FL. Selon lui toujours, ces dépositions fabriquées ont été communiquées à Murr et à certains responsables dès que l’attentat s’est produit.
A ses yeux, c’est la preuve que dès le début, on a voulu détourner l’enquête, tout simplement par ceux qui connaissent l’identité des vrais coupables. «En réalité, depuis le début du processus, on a voulu décourager les FL et les pousser à se retirer. Toutes nos revendications ont été refusées, même les plus bénignes. Mais comme malgré tout, nous nous entêtions à rester et à tout accepter, il a fallu user d’autres moyens contre nous. Ce fut l’attentat d’Antélias». (Pourtant, même après cet attentat, les FL sont restées représentées au sein du gouvernement). Et Geagea conclut: «Ce n’est pas par hasard si tous les leaders des régions est — qu’ils aient été pour ou contre Taëf — soient désormais neutralisés».
Il termine en disant que selon lui, l’impasse n’est pas totale et les juges peuvent rétablir le droit et la vérité. «La lumière de la gloire céleste restera plus forte que toutes les fraudes et tous les mensonges», dit-il avant de demander l’innocence pour lui et pour les FL. Il regagne sa place, pendant que Manuel Younès clame à son tour son innocence. Le président Khairallah accorde un délai de 10 jours aux avocats pour présenter leurs plaidoiries écrites et, tout en fixant la date du verdict au 9 mai, il lève l’audience.
Il est 22 heures. Les soldats sont pressés d’éteindre les lumières et de ramener les inculpés dans leur prison. Si Manuel Younès a des chances de s’en sortir, pour Geagea, quel que soit le verdict, la petite cellule continuera à être son seul horizon. Déjà, il s’enfonce dans l’oubli et il ne réapparaîtra que l’an prochain, avec l’ouverture du procès de l’affaire Karamé. Une nouvelle affaire et une nouvelle Cour de justice à laquelle il faudra de nouveau s’adapter...

Scarlett HADDAD
«Je ne demande pas votre compassion, mais, je vous en conjure, ne laissez pas le Liban devenir de l’Histoire ancienne, ou un simple souvenir». A son 1050e jour de détention, Samir Geagea a pris la parole devant les membres de la Cour de justice — désormais pour lui de vieilles connaissances — comme s’il avait été arrêté hier et comme si ni la prison et encore moins la...