Greenpeace veut convaincre le Liban de recycler ses déchets

Le mouvement écologique Greenpeace a annoncé hier à Beyrouth qu’un de ses navires, le «Sirius», effectuera une tournée de cinq mois en Méditerranée à partir du mois d’avril.
La mission du navire sera axée sur les problèmes de l’énergie, de la gestion des déchets et de la pollution industrielle, a précisé le directeur du bureau de Greenpeace pour la Méditerranée, Mario Damato, lors d’une conférence de presse.
Le «Sirius» entend notamment encourager des pays comme la Turquie, qui cherche à acquérir des réacteurs nucléaires, à recourir à l’énergie solaire en utilisant les ressources naturelles dont elle peut disposer aisément, a-t-il ajouté.
Le responsable du bureau de Greenpeace au Liban, Fouad Hamdan, a pour sa part indiqué que le «Sirius», qui devrait ancrer en juillet dans les ports de Tripoli, Jounieh et Saïda, allait «tenter de convaincre les autorités de recourir au recyclage des déchets».
«Il existe une véritable crise des déchets au Liban. Les dépotoirs de plein air et les incinérateurs sont une source de pollution de l’atmosphère, du rivage et des réserves d’eaux souterraines», a-t-il dit.
Lundi, le ministre de l’Environnement Akram Chehayeb avait lancé un cri d’alarme, affirmant notamment que «l’eau potable était polluée à 70% et le taux de pollution de l’air trois fois supérieur à la moyenne acceptable internationalement».
M. Damato, qui avait auparavant été reçu par M. Chehayeb, a indiqué que ce dernier était favorable à la visite du «Sirius», mais qu’un accord officiel devait être accordé ultérieurement.
A deux reprises, en 1995 et 1996, les autorités libanaises avaient interdit l’entrée dans les ports libanais de navires de Greenpeace, «l’Altaïr» et «l’Arctic Sunrise», le premier parce qu’il s’était rendu auparavant en Israël, le second en raison des critiques de Greenpeace sur des déchets toxiques importés d’Italie.