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Actualités - CHRONOLOGIE

Une cinquantaine d'enfants ont été blessés par balles en trois jours L'Albanie replonge dans la violence

Sept personnes, dont quatre policiers abattus par des gangs armés en Albanie, ont été tuées en 24 heures, des meurtres qui marquent une escalade de la violence dans ce pays dont les dirigeants réclament en vain une intervention des Européens pour rétablir l’ordre.
De plus, une cinquantaine d’enfants ont été blessés par balles, la plupart grièvement, dans la seule région de Tirana.
Le premier ministre socialiste albanais, Bashkim Fino, a rencontré hier, à Rome, les quinze ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, en marge des célébrations du 40e anniversaire du Traité de Rome, pour discuter de l’aide que l’Europe peut apporter à une solution de la crise.
A l’issue de cette rencontre, Hans van Mierlo, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, a annoncé le départ aujourd’hui pour Tirana d’une nouvelle mission européenne, destinée à identifier les domaines humanitaires, civils et militaires dans lesquels l’assistance européenne pourrait être offerte.
L’envoi de cette mission avait été décidé par les chefs de la diplomatie des Quinze, lundi à Bruxelles. Malgré l’instabilité de la situation, les ministres n’avaient pu se mettre d’accord sur l’envoi d’une force pour sécuriser la distribution de l’aide humanitaire sur le sol albanais.
Depuis une semaine environ, la violence en Albanie a pris un nouveau tournant avec l’intervention de bandes armées. Les 1.300 détenus du pays se sont échappés des prisons à la faveur du chaos. Des meurtres, des viols et des vols sont signalés de plus en plus fréquemment par la police, qui se réorganise difficilement, faute d’équipement.
Les quatre meurtres de policiers recensés depuis lundi sont les premiers depuis le 28 février, lorsque des agents de la police secrète (SHIK) avaient été brûlés vifs à Vlora, le bastion de la contestation contre le président Sali Berisha dans le sud de l’Albanie.
Trois policiers ont été abattus à Vlora, une ville où la mafia albanaise s’est renforcée à la faveur de la crise, lorsque leur véhicule a été pris pour cible à l’arme automatique par des malfaiteurs. Les policiers, âgés de 28 à 43 ans, ont été criblés de balles, sortis de la voiture puis à nouveau mitraillés.
«Nous sommes en état de choc. Les bandes armées sont mieux armées que nous», a déclaré un responsable de la police de Vlora, Izet Kuçi. «Nous avons demandé des renforts et des blindés à Tirana, mais rien n’est encore arrivé. Si ça continue, nous allons tous démissionner», a-t-il ajouté.
L’un des meurtriers a été blessé et hospitalisé à Vlora, dans une chambre gardée par des hommes masqués et armés. Des malfaiteurs ont brièvement pris en otages hier quatre médecins italiens à l’hôpital de Vlora pour obtenir son évacuation vers l’Italie. La prise d’otages s’est achevée avec l’arrivée à Vlora de quatre hélicoptères italiens dont l’un a évacué le malfaiteur.
Un quatrième policier, âgé de 26 ans, a été tué lundi soir à Tirana par des inconnus, alors qu’il était de garde devant une station d’essence.
Le gouvernement a assuré à plusieurs reprises qu’il serait «impitoyable» contre les bandes armées, mais celles-ci semblent avoir pour l’instant le dessus. Au début de la crise, la grande majorité des victimes avaient été tuées par des balles perdues ou des explosions accidentelles d’engins, après que les civils se furent armés en pillant des casernes.
Trois personnes ont été tuées hier à Korça (sud-ouest), selon un responsable du comité de la ville.
Une journaliste néerlandaise, Vilma Gundabel, 39 ans, a été grièvement blessée par balles à Saranda (sud). La journaliste, qui travaille pour l’agence de télévision américaine ITN et pour la chaîne britannique Channel Four, était dans un état «critique», selon l’hôpital de l’île grecque de Corfou où elle a été transférée.
Sept personnes, dont quatre policiers abattus par des gangs armés en Albanie, ont été tuées en 24 heures, des meurtres qui marquent une escalade de la violence dans ce pays dont les dirigeants réclament en vain une intervention des Européens pour rétablir l’ordre.De plus, une cinquantaine d’enfants ont été blessés par balles, la plupart grièvement, dans la seule région...