Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Malgré la volonté affichée des deux parties de réduire la tension Arafat et Netanyahu n'arrivent pas à s'accorder sur la reprise du dialogue (photo)

Les Palestiniens ont menacé mardi d’intensifier les manifestations contre la colonisation juive, mais Yasser Arafat s’est dit prêt à rencontrer le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, contribuant ainsi à faire baisser — relativement — la tension qui prévaut depuis le début des travaux d’aménagement de Har Homa.
Et comme pour préparer le terrain à cette réunion, un officier supérieur israélien a reconnu que «l’état-major ne disposait pas d’informations ou de preuves tangibles permettant de croire que le président de l’Autorité palestinienne avait donné son feu vert» aux islamistes du Hamas.
Quarante-huit heures après l’attentat-suicide de Tel-Aviv qui avait coûté la vie à trois Israéliennes, Netanyahu avait assuré disposer d’informations «incontestables» prouvant que l’Autorité palestinienne avait donné son feu vert à la reprise des attaques terroristes.
Déposant mardi devant l’influente commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, un officier supérieur des services de renseignements a démenti cette information, tout en estimant que «le style, les mots et les gestes» du président de l’OLP «ont été interprétés par les groupes terroristes comme un feu vert.
Pour sa part, M. Arafat, aux termes d’une brève visite dans la capitale sri-lankaise, a indiqué à des journalistes qu’il souhaitait rencontrer M. Netanyahu pour rétablir la paix mais qu’il n’accepterait pas une réunion organisée dans un but de propagande.
«Si c’est pour la paix, je suis prêt, si c’est seulement pour de la propagande, alors c’est différent», a averti M. Arafat.
A Jérusalem, le porte-parole du gouvernement israélien Moshé Fogel a répliqué que M. Netanyahu était disposé à rencontrer M. Arafat, mais qu’il faudrait d’abord que ce dernier revienne de sa tournée à l’étranger. En définitive, le président de l’Autorité palestinienne et le premier ministre israélien, tout en se disant prêts à se rencontrer, n’arrivent pas à s’accorder sur les conditions de la reprise du dialogue.
M. Fogel a estimé que M. Arafat faisait de la propagande en appelant à un sommet depuis l’étranger. «Voici à peine une semaine, le premier ministre était prêt à le voir et c’est le président Arafat qui a refusé. Il est ironique que M. Arafat refuse de voir le premier ministre, se rende à l’étranger après avoir donné le feu vert aux organisations terroristes pour perpétrer des attentats, puis affirme à l’autre bout du monde qu’il veut voir le premier ministre», a déclaré M. Fogel.

A l’afghane

M. Arafat a accusé Israël de chercher à susciter en territoire palestinien une guerre civile à l’afghane en faisant peu de cas des accords conclus entre les deux parties.
«Le gouvernement israélien essaie de (créer) l’instabilité et la confrontation entre Palestiniens à l’instar de ce qu’on voit en Afghanistan — une guerre civile — ce qui n’est pas acceptable pour nous», a-t-il dit.
«Nous entretenons avec succès un dialogue national avec tous les Palestiniens, y compris le Hamas», a souligné le président de l’Autorité palestinienne.
Il a rejeté des appels à intensifier la pression contre ce groupe extrémiste, en déclarant que les Etats-Unis ne lui avaient pas adressé une telle demande.
«Je ne demande pas la lune, a affirmé le dirigeant palestinien, j’essaie de parvenir à une paix réelle au pays de la paix. Je demande l’application correcte et honnête de ce qui a été conclu par deux fois à la Maison-Blanche».
Il a réitéré son appel à un ferme soutien international pour stopper l’expansion des implantations par les Israéliens, soulignant que la paix au Proche-Orient ne concernait pas seulement Israéliens et Palestiniens, mais le monde entier.
M. Arafat a esquivé des questions touchant son actuel périple en Asie et les appels de dirigeants israéliens à revenir dans la région «pour combattre le terrorisme». «Etes-vous contre le fait que je visite des pays amis?», a demandé le dirigeant palestinien.

Relance

En soirée, le premier ministre israélien a relancé sa proposition d’accélérer les négociations sur le statut final des territoires palestiniens, afin d’aboutir à un accord en six mois au lieu de deux ans.
«Ma proposition d’accélérer les discussions sur le statut final reste valable», a déclaré M. Netanyahu lors de son premier discours public à Jérusalem depuis l’attentat-suicide.
«Négocier directement sur le statut final nous permettrait de trouver plus facilement des points communs sans perdre de l’énergie à régler des divergences sur les détails de l’accord intérimaire», a estimé M. Netanyahu.
M. Netanyahu avait présenté cette même proposition la semaine dernière, peu après avoir donné son feu vert au quartier juif de Har Homa, à Jérusalem-Est annexée, en vue de tenter de désamorcer la vague de colère provoquée par cette initiative parmi les Palestiniens.
Selon les accords d’autonomie, les négociations sur le statut final qui doivent porter sur l’avenir de Jérusalem-Est, la création éventuelle d’un Etat palestinien, les frontières de l’entité palestinienne, le sort des colonies israéliennes et des réfugiés palestiniens devaient commencer la semaine dernière et se terminer en mai 1999.
M. Netanyahu a proposé de les achever en septembre prochain. Selon lui, cette méthode permettrait d’éviter de nouvelles crises sur l’étendue des deux prochaines étapes du retrait militaire israélien qui doivent intervenir avant la mi-1998.
Les Palestiniens après avoir rejeté la proposition en la qualifiant «d’opération de relations publiques» ont adopté une attitude réservée en soulignant qu’ils étaient prêts à accélérer les négociations sur le statut final à condition que le gouvernement israélien respecte notamment ses engagements sur le retrait militaire.
Les Palestiniens ont menacé mardi d’intensifier les manifestations contre la colonisation juive, mais Yasser Arafat s’est dit prêt à rencontrer le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, contribuant ainsi à faire baisser — relativement — la tension qui prévaut depuis le début des travaux d’aménagement de Har Homa. Et comme pour préparer le terrain à cette...