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Actualités - CHRONOLOGIE

Alors que le cerveau de l'attentat, Abou Mahjan court toujours La potence, ce matin, pour trois des meurtriers de Nizar Halabi Communiqué menaçant du" Rassemblement des ulémas musulmans" qui accuse les autorités d'exacerber les tensions religieuses (photo)

Deux Palestiniens et un Libanais condamnés à mort pour le meurtre de cheikh Nizar Halabi, en août 1995, devraient être exécutés par pendaison ce matin, à l’aube. Cette triple exécution revêt une importance particulière du fait qu’il s’agit de la première du genre se rapportant à un meurtre politique.
Elle a été décidée après le rejet par le président Elias Hraoui du recours en grâce présenté par les condamnés. Elle devrait avoir lieu en dépit de menaces explicites formulées par des responsables islamistes libanais, dont l’un a affirmé que l’exécution des condamnés pourrait «signifier la mort de la sécurité du Liban».
Les trois condamnés, un Libanais, Ahmad el-Kasm, et deux Palestiniens, Mounir Abboud et Khaled Mohammad Hamed, ont été condamnés à mort par la Cour de justice.
Le cerveau de l’attentat, le Palestinien Ahmad Abdel-Karim al-Saadi, dit Abou Mahjan, également condamné à mort par contumace, est toujours en fuite.
Dans le même procès, deux Libanais ont été condamnés à la détention à perpétuité et quatorze autres personnes, des Libanais et des Palestiniens, se sont vu infliger des peines allant d’un an à cinq ans de prison.

Cheikh Halabi (qui était proche de Damas) dirigeait l’Association des projets de bienfaisance islamique, institution relevant des «habachistes», un groupe intégriste libanais ayant des ramifications à l’étranger et prônant le retour au Califat. Il est violemment opposé à la doctrine officielle de l’Arabie Séoudite, le wahabisme.
Les meurtriers (membres de l’organisation clandestine «Esbat al-Ansar») avaient indiqué, au cours du procès, que leur geste avait été provoqué par les accusations d’apostasie de la part des «habachistes».
Dans un communiqué menaçant, le «Rassemblement des ulémas musulmans», qui est dans la mouvance des «Frères musulmans», avait appelé le président de la République à accorder sa grâce aux condamnés afin de ne pas «exacerber les tensions religieuses».
Le communiqué du «Rassemblement des ulémas musulmans» déplore, notamment, que l’exécution de la peine ait été décidée «sans tenir compte des considérations religieuses et politiques en rapport avec cette affaire». «Les trois condamnés, souligne le communiqué, ont été jugés à la hâte, indépendamment du point de vue exprimé par les ulémas et les instances religieuses concernées. Cela nous pousse à croire que cette affaire a été traitée d’une manière partiale. Quelle pourrait être désormais notre attitude à l’égard de la présidence (de la République)? Quelle pourrait être l’attitude de la présidence à notre égard»?
Et le «Rassemblement des ulémas» de poursuivre dans son message au chef de l’Etat: «Peut-on dire que la présidence traite tout le monde sur un pied d’égalité, sans discrimination confessionnelle ou politique? La justice doit être appliquée à tout le monde, sans exception. Nous ne vous cachons pas que nous adopterons, sur le double plan populaire et religieux, la position que nous dicte notre conscience si les trois jeunes gens sont exécutés sans prendre en considération les circonstances humanitaires exposées dans les pétitions signées par plus de 200 ulémas».
Un des ulémas, cheikh Saïd Chaabane, influent à Tripoli, avait déclaré que «l’exécution de la sentence de mort pourrait signifier la mort de la sécurité au Liban».
Le «Rassemblement des ulémas» a tenu hier un sit-in dans une mosquée de Beyrouth et a appelé les autorités libanaises à surseoir à l’éxécution des condamnés «afin de ne pas allumer le feu de la dissension».
Trois cents personnes, dont le mufti du Mont-Liban, cheikh Mohammad Jouzou, et cheikh Chaabane, ont participé au sit-in.
Un Libanais de 32 ans, Mohammad Kour, condamné à mort pour l’assassinat d’un sexagénaire, a été pendu le 17 mars à Beyrouth, ce qui avait porté à sept le nombre des exécutions capitales en trois ans au Liban.
Les autorités ont réactivé depuis 1994 l’application de la peine de mort, en dépit des appels lancés par des organisations de défense des droits de l’homme, notamment Amnesty International.
Auparavant, la peine capitale était appliquée exceptionnellement et seule trois sentences avaient été appliquées en 35 ans, la dernière en 1983.
Deux Palestiniens et un Libanais condamnés à mort pour le meurtre de cheikh Nizar Halabi, en août 1995, devraient être exécutés par pendaison ce matin, à l’aube. Cette triple exécution revêt une importance particulière du fait qu’il s’agit de la première du genre se rapportant à un meurtre politique.Elle a été décidée après le rejet par le président Elias Hraoui...