«Parallèlement, poursuit cette source, avec l’avènement de Netanyahu qui a bloqué le processus, l’on a vu se multiplier les tentatives visant à disloquer le tandem libano-syrien. Plusieurs «idées», plusieurs propositions ont été avancées à cette fin, en prenant le Sud pour plate-forme. Sous prétexte que ce problème reste sur le plan théorique plus facile à régler que celui du Golan on a fait semblant de vouloir lui donner la priorité. Usant du slogan trompeur «Liban d’abord», Netanyahu a donc proposé l’installation d’une force multinationale — comprenant des Egyptiens, des Jordaniens, des Français et même des Syriens — pour relever les Israéliens après leur retrait. Nous avons tout de suite démonté ce piège évident, en soulignant encore une fois qu’après l’application de la 425, seules les forces régulières libanaises se déploieraient dans la zone libérée. Même réponse du côté de Damas, tandis que Paris faisait savoir qu’il n’accepterait aucune proposition qui n’aurait pas l’agrément du Liban comme des Syriens. Après quoi les Israéliens ont entretenu, notamment par un redéploiement de leur milice auxiliaire de l’ALS à Kfarfalous, des rumeurs menaçant d’un brusque retrait «unilatéral» de leur part, pour laisser un vide que combleraient l’anarchie et les intégristes. Cela non seulement pour faire pression politiquement sur nous, mais aussi pour provoquer au Liban un climat d’incertitude et d’appréhension entraînant ipso facto une sévère crise économique».
L’affaire de l’Armée rouge
«Puis il y a eu, souligne la même personnalité, la trouble affaire des Japonais de l’Armée rouge, les rebondissements constituant par certains côtés un piège, dans lequel nous sommes partiellement tombés et qui visait encore une fois à démolir les résultats du forum de Washington. On a voulu montrer que le Liban n’était pas maître de ses décisions et n’était pas fiable du tout. On a cherché en même temps à provoquer une rupture avec l’un de nos principaux donateurs potentiels, le Japon, dont la suspension d’aide ferait tâche d’huile parmi d’autres mécènes virtuels du groupe des pays industrialisés, très sensibles à tout ce qui est «terrorisme international». Heureusement Tokyo s’est montré assez patient et compréhensif pour nous laisser dénouer l’écheveau et faire réapparaître les suspects japonais, un moment volatilisés».
«Auparavant, ajoute cette personnalité, nous avions eu des problèmes relationnels avec la Jordanie à cause des deux diplomates irakiens qu’il avait fallu relâcher bien qu’ils fussent impliqués dans le meurtre d’un compatriote qui avait cependant un passeport jordanien».
«La campagne qui nous vise, affirme le loyaliste cité, déborde même le cadre politique: Amman nous a cherché noise parce que nous avons voulu interdire l’importation de la tomate jordanienne pour protéger notre production. Et voici que le même principe appliqué à la pomme de terre nous met en froid avec Le Caire dont le ministre des A.E., M. Amr Moussa, oubliant de s’en tenir à la patate, s’est lancé dans une telle philippique que M. Hariri a dû, toutes affaires cessantes, aller s’expliquer avec les Egyptiens». Et de laisser entendre que ces derniers, oubliant aussi qu’on n’est plus au temps du «haut commissaire» nassérien Abdel Hamid Ghaleb, s’étonnent que Beyrouth ne les traite pas avec les mêmes égards que d’autres, alors qu’ils sont la plus grande puissance arabe...
E.K.
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