La décision égyptienne d’autoriser à nouveau l’importation de pommes libanaises a été communiquée à M. Hariri à son arrivée, mercredi soir, à l’aéroport du Caire, a révélé le président du Conseil dans une conférence de presse impromptue organisée au Caire. Rentré à 17 heures, hier, d’Egypte, le président du Conseil a rendu compte au chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, des résultats de ses entretiens avec le président Hosni Moubarak, son homologue égyptien, M. Kamal Ganzouri et le ministre égyptien de l’Approvisionnement et du Commerce, M. Ahmed Jouayli.
Au cours de sa conférence de presse au Caire, M. Hariri a été jusqu’à déclarer qu’il avait «honte» de parler d’un problème aussi futile que celui de la pomme et de la pomme de terre. «Ce sont des questions dont il ne faut pas parler»,sa-t-il souligné. «Les relations entre l’Egypte et le Liban sont beaucoup plus profondes et ne peuvent être affectées dès qu’un problème surgit». «Nos relations commerciales sont en développement, et nous nous acheminons vers davantage de coopération», a conclu M. Hariri.
M. Ganzouri a, pour sa part, affirmé que l’Egypte «ne s’arrêtera pas longtemps devant ce problème car elle est soucieuse d’augmenter les échanges commerciaux avec les pays arabes qui ne dépassent pas actuellement 10% de l’ensemble du commerce des pays arabes».
«Nous sommes capables de résoudre ce problème», a-t-il conclu.
On rappelle que le 6 mars dernier, Beyrouth avait interdit l’importation de la pomme de terre égyptienne et Le Caire, en représailles, celle des pommes libanaises.
Le règlement de la crise commerciale libano-égyptienne n’a pas empêché certains milieux de souligner que l’Egypte n’est pas si bon acheteur, et que des 18.500 tonnes de pommes, qu’elle s’était engagée l’an dernier à acheter au Liban elle n’a encore importé que 2.000 tonnes.
Il y a, du reste, une volonté évidente de M. Hariri de minimiser la portée de l’arrêté interdisant l’importation de la pomme de terre égyptienne et ses conséquences commerciales pour le Liban. Cela expliquse que dans les cercles du président du Conseil, on ait insisté sur les deux autres volets des entretiens du président du Conseil en Egypte.
L’accord de
partenariat
Le président du Conseil a affirmé avoir examiné au Caire avec le président Moubarak «la coordination des positions des deux pays dans les négociations sur les accords de partenariat économique avec l’Union européenne».
L’Union européenne (UE) souhaite pouvoir conclure les accords de partenariat avec l’Egypte et le Liban avant la tenue à la mi-avril d’une conférence ministérielle euro-méditerranéenne à Malte.
Une session de négociations entre l’Egypte et l’UE a eu lieu la semaine dernière au Caire mais n’a pas permis d’aplanir les divergences qui subsistent sur le volet agricole.
L’UE avait proposé de limiter à 1.000 tonnes la quantité d’oranges égyptiennes exportées vers l’Europe alors que l’Egypte veut exporter 750.000 tonnes de pommes de terre, 300.000 tonnes d’oranges, 475.000 tonnes de riz et 30.000 tonnes de fleurs par an.
Le Caire souhaite exporter pour 1,5 milliard de dollars de produits agricoles, soit 1% seulement de la consommation européenne mais 5% de la production égyptienne.
A Beyrouth, le ministre libanais de l’Information Bassem el-Sabeh a affirmé mercredi soir que «le gouvernement libanais a reçu un message du commissariat européen à Bruxelles, insistant sur la date de la signature de ces accords avec les pays arabes concernés, dont le Liban, ce qui nécessite une coordination urgente».
La paix
Troisième volet des entretiens de M. Hariri avec le président Moubarak: le processus de paix. M. Hariri devait affirmer que «le comportement des autorités israéliennes menacent le processus de paix, et tous les chefs arabes sont d’accord à ce sujet».
M. Hariri a considéré en outre qu’«il n’est pas toujours nécessaire de tenir un sommet, pour résoudre un problème commun», et a réaffirmé l’attachement du Liban et de tous les pays arabes au principe de «la paix en échange de la terre» et aux principes définis par la conférence de Madrid.
M. Hariri a affirmé par ailleurs qu’il «n’y a pas à proprement parler de nouvelle initiative européenne», et que la bonne volonté des Européens ne saurait tenir lieu de «nouvelle proposition».
Enfin, en réponse à un journaliste, le président du Conseil a déclaré que les Japonais de l’Armée rouge arrêtés au Liban purgeront d’abord la peine qu’ils ont encourue en raison des infractions qu’ils ont commises dans notre pays. «Après, nous aviserons», a-t-il conclu.
Pour sa part, le président de la République, M. Elias Hraoui s’est félicité du règlement de la mini-crise commerciale entre l’Egypte et le Liban, affirmant que ce règlement «ne s’est pas fait aux dépens de l’agriculteur libanais», a-t-on appris de source informée.
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