Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les palestiniens se défendent de vouloir recourir à la violence (photo)

Dans le discours tenu par la partie palestinienne, le ton est virulent, mais sur le terrain, la situation demeure calme et les principaux responsables — à commencer par Yasser Arafat lui-même — multiplient les appels au calme, sinon les gestes d’apaisement, alors qu’un sondage, très significatif, indique que seuls 9% des Palestiniens des territoires arabes estiment que la riposte à Israël devrait passer par des attaques armées.
La marge de manœuvre palestinienne est limitée non seulement par les centaines de militaires que l’Etat hébreu a déployés autour des bulldozers mais aussi par la conviction de M. Arafat qu’il aurait beaucoup à perdre en cas de violences. C’est ce qui explique que le ministre de la Coopération internationale Nabil Chaath a affirmé au Caire que les Palestiniens ne prendront pas l’initiative de la violence et qu’ils utiliseront «les moyens pacifiques pour exprimer leur protestation et leur attachement à la terre». «Si un recours à la violence a lieu, il viendra du côté israélien», a encore souligné M. Chaath, ajoutant que l’Autorité palestinienne était «capable jusqu’à présent de contrôler le mouvement et d’empêcher le cycle de la violence et de la contre-violence, qui mettrait fin à ce qui reste d’espoir».
«Cela ne signifie pas que les Palestiniens resteront les bras croisés face aux événements en cours», a-t-il ajouté, en précisant que leur action se situerait sur deux niveaux, «l’action pacifique populaire et les efforts politiques intenses».
«Le processus de paix se trouve actuellement face à une bataille extrêmement grave, l’ultime bras de fer pour l’accomplissement de la judaïsation de Jérusalem et le contrôle du territoire palestinien avant le début des négociations» sur le statut final de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de la Ville sainte, a-t-il estimé.
Interrogé sur la position américaine, M. Chaath a indiqué que les Etats-Unis avaient informé les Palestiniens «qu’ils poursuivent leurs contacts avec Israël pour tenter d’arrêter ce projet».
«Cela signifie que les Etats-Unis ne sont pas satisfaits de ce qui se passe mais ne sont pas encore prêts à prendre des mesures plus claires pour faire pression sur Israël pour arrêter ce projet», a-t-il conclu.
L’Autorité palestinienne a transmis une protestation officielle au gouvernement israélien contre la décision jugée «irresponsable» d’entamer les travaux, a annoncé le porte-parole de la présidence palestinienne, Marouane Kanafani.
Mais le président Yasser Arafat, préférant jouer la carte diplomatique, s’est abstenu de mobiliser sa population, l’appelant au contraire à renoncer à l’usage de la violence.
Cette attitude semble rencontrer l’assentiment de son peuple puisque, selon un sondage publié mercredi, seuls 9% des Palestiniens des territoires souhaitent des attaques armées contre Israël en riposte au projet de Har Homa.
En revanche, une forte majorité de 56% pense que la négociation avec Israël est le meilleur moyen de traiter le problème, selon l’enquête publiée par le Centre de recherches et d’études sur la Palestine, établi à Naplouse, en Cisjordanie.
Il n’empêche que pour Ghassan Khatib, chef du Centre de Jérusalem pour la communication et les médias, «la direction palestinienne a été mise en cage: elle assiste aux décisions israéliennes, puis on la tient pour responsable de leurs conséquences négatives».
«Nous avons préparé une stratégie à long terme», affirme M. Nabil Amr, député palestinien et conseiller de M. Arafat. «Israël va s’apercevoir qu’il a beaucoup perdu, aussi bien dans le monde arabe qu’au plan mondial», dit-il.
Les Palestiniens pourraient également refuser de reprendre les négociations de paix, dans l’espoir que les Etats-Unis contraignent Israël à leur offrir des concessions pour renouer les pourparlers. Mais des analystes mettent M. Arafat en garde contre une telle tactique.
«Israël pourrait très bien se satisfaire» d’une suspension prolongée des pourparlers, souligne M. Khatib. «Au lieu de faire pression sur Israël, les Etats-Unis pourraient très bien s’en prendre plutôt aux Palestiniens», dit-il.
Qu’elle suscite ou non des réactions sur le terrain, la décision de construire Har Homa n’en a pas moins des effets très négatifs sur le processus de paix.
«Les Palestiniens en sont arrivés au point où ils estiment que seul Israël bénéfice du processus. Cela suscite beaucoup de désespoir et un effritement durable du soutien au processus dans le camp palestinien», affirme M. Khatib.
(AFP, Reuter)
Dans le discours tenu par la partie palestinienne, le ton est virulent, mais sur le terrain, la situation demeure calme et les principaux responsables — à commencer par Yasser Arafat lui-même — multiplient les appels au calme, sinon les gestes d’apaisement, alors qu’un sondage, très significatif, indique que seuls 9% des Palestiniens des territoires arabes estiment que la...