Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les artistes US se battent pour la survie des subventions fédérales

WASHINGTON, 17 Mars (AFP). — Plusieurs centaines d’artistes et de créateurs, l’acteur Alec Baldwin en tête, sont montés cette semaine à Washington pour y plaider la cause de l’agence fédérale pour les subventions artistiques, la National Endowment for the Arts (NEA), menacée de disparition.
Cette agence, créée en 1967, n’a jamais été en odeur de sainteté en Amérique. Ses nombreux détracteurs lui reprochent de dilapider l’argent du contribuable dans des projets jugés — notamment par les mouvements religieux traditionalistes — décadents, obscènes ou d’un avant-gardisme douteux.
L’arrivée fin 1994 de la majorité républicaine au Congrès, inspirée par le fougueux Newt Gingrich, président de la Chambre des représentants, a donné à penser que les jours de l’agence étaient comptés.
Sa situation est d’ailleurs critiquée aujourd’hui, puisqu’elle devrait normalement ne plus recevoir de fonds fédéraux dès le 30 septembre.
En trente ans d’existence, l’agence a aidé près de 12.000 personnes à réaliser un projet artistique ou littéraire. L’une d’elles a pu, grâce à une bourse de 20.000 dollars, se concentrer sur la rédaction d’un livre qu’elle voulait achever depuis longtemps, une autre a réalisé le rêve de sa vie en faisant connaître au public un instrument oublié du 18e siècle proche de la viole.
Le budget de la NEA est en baisse constante. En 1995, le Congrès l’a réduit de plus de 40%, à 99 millions de dollars par an contre 176 millions avant l’arrivée au pouvoir des Républicains au Congrès.
Recevant cette semaine Alec Baldwin, le président Bill Clinton a réaffirmé son soutien à la NEA, qu’il avait déjà exprimé dans son discours sur l’état de l’Union en février, et promis de faire remonter son budget à 136 millions de dollars.
Alec Baldwin s’est ensuite entretenu avec Newt Gingrich, qui ne cachait pas encore récemment son désir de supprimer la NEA. La discussion fut qualifiée de «franche», une manière de reconnaître qu’elle fut sans doute très animée.
Dans les prochaines semaines, des auditions sur l’aide fédérale aux artistes et créateurs vont se tenir au Congrès à l’initiative de Peter Hoekstra, un républicain du Michigan membre de la commission chargée d’éplucher les comptes et les projets de l’agence.
Selon la presse américaine, M. Hoekstra veut vérifier, sans concessions, si la NEA s’est souciée de soutenir un art «décent», une notion floue qui laisse libre cours aux jugements de valeur.
La fureur des républicains à l’encontre de la NEA s’est cependant quelque peu apaisée ces derniers temps et la majorité au Congrès n’est plus aussi sûre de vouloir fermer cette institution.
Un climat de compromis semble même s’installer puisque la responsable de la NEA, Jane Alexander, a pu enfin s’expliquer pour la première fois cette semaine devant Peter Hoekstra.
Le responsable de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, Richard Armey, a admis de son côté qu’il ne pourrait pas recueillir les 218 voix nécessaires pour supprimer les fonds destinés à la NEA.
Il faut peut-être voir une explication à ce changement de ton dans les confessions d’un représentant du Tennessee, Zach Wamp.
Les contributions privées à l’art dans sa circonscription de Knoxville, a-t-il indiqué, ont considérablement baissé car beaucoup d’entreprises qui soutenaient depuis longtemps l’activité artistique sont reprises par des entreprises internationales et des compagnies étrangères basées dans des pays où cette activité est essentiellement soutenue par l’Etat, et non par le secteur privé.
WASHINGTON, 17 Mars (AFP). — Plusieurs centaines d’artistes et de créateurs, l’acteur Alec Baldwin en tête, sont montés cette semaine à Washington pour y plaider la cause de l’agence fédérale pour les subventions artistiques, la National Endowment for the Arts (NEA), menacée de disparition.Cette agence, créée en 1967, n’a jamais été en odeur de sainteté en...