JERUSALEM, 14 Mars (AFP). — Le meurtre de sept collégiennes israéliennes jeudi par un soldat jordanien a encore renforcé la détermination du gouvernement israélien de construire une nouvelle implantation juive à Jérusalem-Est en dépit de l’opposition de la communauté internationale.
Sur le front intérieur, le choc, la douleur et la colère produits par la tuerie ont fait taire pour l’heure les voix qui critiquaient la politique du premier ministre Benjamin Netanyahu.
Sur le front extérieur le gouvernement israélien a lié l’attentat aux dénonciations dont il est la cible et en a tiré argument pour justifier sa politique.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été on ne peut plus explicite à ce sujet, lorsqu’aux funérailles des victimes, il a réaffirmé sa volonté de faire construire un nouveau quartier juif dans le secteur arabe annexé de Jérusalem.
«Si quelqu’un pense qu’il pourra briser nos âmes, que nous allons abandonner nos principes et notre patrie sacrée ou notre capitale éternelle, il ne connaît pas le grand courage qui anime chacun de ceux qui m’entourent, et ce peuple», a lancé jeudi M. Netanyahu.
Réuni jeudi soir le cabinet aux affaires de sécurité a décidé de mettre en œuvre le projet de construction d’un onzième quartier juif à Jérusalem, dont les travaux pourraient commencer dès lundi prochain.
Le gouvernement a rejeté par la même occasion la résolution de l’ONU qualifiant d’«illégales» les implantations juives à Jérusalem-Est.
Israël est plus que jamais opposé à la rencontre diplomatique organisée à Gaza par le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, apprend-on de source gouvernementale.
Les Palestiniens qui accusent Israël de saboter le processus de paix par des décisions «unilatérales» espèrent que cette conférence, à laquelle les Etats-Unis avaient décidé de participer, malgré les objections israéliennes, va accentuer les pressions sur l’Etat hébreu pour qu’il stoppe le projet de Har Homa et procède à un redéploiement militaire en Cisjordanie plus important que celui annoncé.
«Nous étions opposés à cette rencontre avant même l’attentat, car elle contredit les engagements de l’Autorité de négocier avec nous des questions en litige. A fortiori nous le sommes aujourd’hui» a déclaré un porte-parole gouvernemental, M. Moshe Vogel.
«Comment imaginer que vingt-quatre heures à peine après un crime aussi odieux on invite des diplomates pour fustiger Israël?» s’est-il interrogé.
La presse israélienne était unanime vendredi à mettre l’attentat sur le compte d’une «campagne d’incitation» dans le monde arabe, selon les termes du journal «Haaretz», souvent critique envers la politique de M. Netanyahu.
Les médias et les officiels relevaient toutefois la condamnation totale et pleine d’émotion du roi Hussein de l’attentat commis par l’un de ses soldats à la «frontière de la paix».