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Actualités - CHRONOLOGIE

Le soldat jordanien qui a tué 7 collégiennes israéliennes et blesse 6 autres a été arrêté La paix de plus en plus malmenée (photos)

Le massacre, hier, de sept collégiennes israéliennes par un soldat jordanien illustre dramatiquement l’ampleur de la tension qui n’a cessé de s’aggraver au Proche-Orient depuis l’élection, il y a dix mois, de Benjamin Netanyahu et qui se traduit depuis quelques jours par une crise israélo-palestinienne doublée d’une détérioration dans les relations entre Tel-Aviv et Amman (VOIR PAR AILLEURS). la tuerie s’est produite sur un territoire-symbole, habituellement calme, censé préfigurer la paix israélo-arabe, une zone rurale frontalière louée à l’Etat hébreu aux termes du traité de paix israélo-jordanien de 1994 et baptisée — ironie du sort — «île de paix». Le moins qu’on puisse dire, c’est que la paix israélo-jordanienne et israélo-palestinienne est de plus en plus malmenée.
Plus d’une centaine de collégiennes juives de 13 et 14 ans étaient en excursion sur les rives du Jourdain, lorsque, dans des circonstances encore mal définies, un soldat jordanien a vidé le chargeur de son fusil-mitrailleur à bout portant sur le groupe. Le bilan — 7 tués et six blessés — aurait été encore bien pire si, selon des témoins, le militaire n’avait pas eu des problèmes avec son second chargeur. Il a été aussitôt maîtrisé par ses collègues.

Quelques heures après l’attentat, Yasser Arafat a téléphoné à Benjamin Netanyahu «pour exprimer ses condoléances aux familles des victimes».

Le premier ministre israélien, dans une première réaction à la tuerie, avait réclamé le châtiment de l’auteur de «ce meurtre d’enfants innocents» et son homologue jordanien, Abdul-Karim Kabariti, a précisé que celui-ci, un chauffeur militaire de 26 ans, Ahmed Moussa, avait été arrêté et «subirait la loi dans toute sa rigueur».

Mis à part des infiltrations épisodiques de Fedayine, la frontière israélo-jordanienne est généralement calme depuis de nombreuses années et peut être franchie depuis 1994 par les ressortissants des deux pays.

Malgré cette normalisation, les relations entre la Jordanie et Israël s’étaient sensiblement dégradées ces derniers jours. Hussein a accusé Netanyahu de «détruire la paix» en décidant d’étendre la judaïsation de Jérusalem-Est et a affirmé ne plus avoir confiance en lui.
«Qui sait combien de ces forcenés attendent ainsi un feu vert sous la forme d’un propos ou d’un autre présentant Israël comme on le fait aujourd’hui», a répliqué hier le chef de la diplomatie israélienne, David Lévy, tout en se défendant de faire allusion au souverain hachémite.
Mais son collègue de l’Education, Zevulun Hammer, membre du petit Parti national religieux (ultra-nationaliste), a été plus explicite au micro de la radio de l’armée en estimant qu’«il faut peut-être en déduire que le roi devrait tenir sa langue».
«J’ai estimé qu’il était entièrement de ma responsabilité de lancer une mise en garde car on était allé trop loin», s’est justifié le roi avant de quitter l’Espagne.
De source diplomatique occidentale, on prévoit que l’acte isolé de Moussa, que le roi dit avoir pris comme «un coup de couteau dans le dos», atténuera provisoirement les pressions qui s’accumulaient sur Netanyahu depuis sa décision d’étendre les quartiers juifs de Jérusalem.

«Un dérangé mental»

Le premier ministre israélien peut en tirer argument pour faire valoir que c’est la violence arabe qui constitue le plus grand danger pour un processus de paix que Yasser Arafat juge plus en danger que jamais.
Mais les Etats-Unis, qui s’étaient efforcés de préserver ce processus en évitant qu’Israël fasse l’objet d’une condamnation des Nations Unies à propos de Jérusalem, vont devoir maintenant déployer tous leurs efforts pour calmer le jeu.
Taxant le massacre des collégiennes d’«acte inexcusable et tragique» émanant d’un «dérangé mental», le président Bill Clinton a tenté de le faire en soulignant que «rien ne prouve que cet incident terrible soit lié aux tensions régionales».
Il a également invité les dirigeants de la région «à œuvrer inlassablement à l’apaisement de la situation et à faire tout leur possible pour susciter un climat exempt de toute violence».
Cependant, contrairement au président U.S., l’Autorité palestinienne qui a déploré l’attaque, l’a directement liée à l’impasse du processus de paix, en rejetant implicitement la responsabilité sur Israël. «L’instabilité qui règne dans la région et les provocations qui se sont produites, créent un climat propice à ce type d’incident regrettable», a déclaré Hanane Achraoui, le ministre palestinien de l’Education supérieure. «Cela prouve l’urgence de rendre sa crédibilité au processus de paix», a-t-elle ajouté.
Paris, Londres et Madrid ont également condamné l’attentat.
De son côté, l’Union européenne a elle aussi exprimé sa «tristesse et sa consternation» après l’attentat. «Nous condamnons fermement cet acte abject», a déclaré dans un communiqué la présidence néerlandaise de l’UE, qui dit «partager les sentiments de tristesse et de deuil du peuple et du gouvernement israéliens».
Le massacre, hier, de sept collégiennes israéliennes par un soldat jordanien illustre dramatiquement l’ampleur de la tension qui n’a cessé de s’aggraver au Proche-Orient depuis l’élection, il y a dix mois, de Benjamin Netanyahu et qui se traduit depuis quelques jours par une crise israélo-palestinienne doublée d’une détérioration dans les relations entre Tel-Aviv et...