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Actualités - DISCOURS

Le Liban commémore aujourd'hui le 19e anniversaire de la première livraison israélienne Hraoui formule des réserves au sujet de l'initiative de l'UE "C'est nous qui avons besoin de sécurité et non pas Israël, déclare le chef de l'état

«C’est nous qui avons besoin de sécurité et non pas Israël», déclare le chef de l’Etat

Dans un message adressé hier à la nation à l’occasion de la journée de solidarité avec Le Liban-Sud et la Békaa-Ouest, le président Elias Hraoui a réaffirmé les constantes de la politique libanaise concernant le processus de paix: pas de séparation des volets libanais et syrien, non aux options «Liban d’abord» et «la paix contre la paix», et non à l’«hégémonie israélienne sur Jérusalem».
Dans un message télédiffusé, M. Hraoui a formulé, d’une manière indirecte, des réserves à l’égard de l’initiative proposée récemment à Beyrouth par l’envoyé spécial européen au Proche-Orient. M. Miguel Angel Moratinos avait parlé d’un «retrait total contre la sécurité totale». C’est le Liban et non pas Israël qui a besoin de sécurité, a déclaré le président Hraoui tout en remerciant l’Europe pour ses efforts en faveur de la paix.
Pendant ce temps, le Liban s’apprête à commémorer aujourd’hui le 19e anniversaire de la première invasion israélienne. Plusieurs cérémonies sont prévues dans différentes régions du pays et hier, déjà, diverses manifestations ont été organisées à Beyrouth et en province (VOIR PAGE 4).
Pour en revenir au discours du président Hraoui, s’adressant aux Libanais, «résidents et émigrés», il a dénoncé le refus d’Israël de mettre en œuvre la résolution 425 votée «il y a 19 ans». L’Etat hébreu est déterminé, selon lui, à considérer le Liban «comme un espace où il règle ses comptes et ses crises et où il teste les solutions».
«Le processus de paix est actuellement bloqué et Israël est plongé dans ses plans qu’il veut imposer à Jérusalem-Est. Notre position à l’égard de Jérusalem n’a pas changé. Elle est pour nous plus qu’une ville, a-t-il ajouté. Jérusalem est un symbole et elle appartient à toutes les religions divines. Nous refusons qu’elle soit soumise à l’hégémonie israélienne. Nous avons confiance dans le rôle du président américain et dans ses efforts visant à instaurer une paix juste et globale. Mais nous aurions souhaité que celui qui a refusé de transférer l’ambassade américaine à Jérusalem n’ait pas exercé son droit de vote au Conseil de Sécurité lors des délibérations concernant les colonies israéliennes dans cette ville sacrée. Peut-on aboutir à la paix quand Israël impose ses conditions, quand il transforme nos villages en champs de tirs, ou encore quand il essaye de miner le processus de paix à travers les propositions «Liban d’abord» ou «la paix contre la paix»?
«Nous sommes attachés à la paix juste et globale, a poursuivi le chef de l’Etat. Telle est notre décision et nous ne la modifierons pas. La concomitance des volets libanais et syrien est un choix stratégique et Israël ne gagnera rien à tergiverser. L’année dernière nous avons lancé un appel du haut de la tribune des Nations Unies: qu’Israël se retire du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest et nous nous porterons garants de la sécurité dans ces régions. En début de semaine, l’Europe nous a proposé — et nous l’en remercions — une initiative basée sur le principe du retrait total contre la sécurité totale. Mais je vous en conjure, dites-moi, est-ce bien Israël qui a besoin de la sécurité totale? N’est-ce pas plutôt nous qui en avons besoin? Nous, qui sommes les victimes de ses agressions. N’est-ce pas notre espace aérien et notre littoral qui sont violés par son aviation et sa marine? Et son arsenal ne renferme-t-il pas les technologies militaires les plus sophistiquées?».
M. Hraoui a encore dit: «Libanais. Où que vous soyez, la libération de nos terres occupées au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest est notre cause première. Et nous attendons de nos frères arabes une solidarité qui renforcerait le processus de paix en réactivant les résolutions du dernier sommet arabe du Caire, notamment celles qui concernent la condamnation des agressions israéliennes et l’arrêt de toutes formes de normalisation avant la réalisation de la paix; la paix qui est susceptible de rendre la terre (à ses propriétaires) et non pas la paix qui soumet la région aux intérêts d’Israël».
«Libanais. Que restera-t-il de la légalité internationale si celle-ci observe sans réagir les violations de ses résolutions? Et nous n’avons que faire d’une paix qui ne rendrait pas la terre à ses propriétaires. Le Liban restera en tête de ceux qui œuvrent pour la paix», a conclu le chef de l’Etat.

Rencontre avec
Hariri

Les développements régionaux ont été évoqués hier lors d’une réunion nocturne entre le président Hraoui et le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri.
Le président Hraoui a aussi examiné les dossiers régionaux avec le secrétaire général adjoint du Baas syrien, M. Abdallah el-Ahmar, qu’il a reçu au palais de Baabda en compagnie du ministre d’Etat Ghazi Seifeddine.
Le numéro 2 du parti au pouvoir en Syrie a réaffirmé qu’«il ne peut y avoir de paix sans retrait» et a insisté sur le fait que «toutes les parties doivent jouir de la sécurité d’une manière égale et équilibrée».
«C’est à travers la paix qu’on parvient à la sécurité, a déclaré M. el-Ahmar. Et on ne peut pas réaliser cette paix sans le retrait des territoires occupés. D’ailleurs, la sécurité ne doit pas bénéficier seulement à Israël, mais à toutes les parties concernées par le processus de paix».
D’autre part, l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, a célébré hier une messe à l’initiative du comité national de commémoration du 14 mars. L’office religieux s’est déroulé en l’église du Sacré-Cœur à Badaro en présence du chef du Législatif, M. Nabih Berry, des ministres Yassine Jaber, Nadim Salem, Ayyoub Hmayyed, Elias Hanna, Jean Obeid et Assaad Hardane, de 25 députés et d’un grand nombre de personnalités politiques, spirituelles, militaires et de fidèles.
Dans l’homélie qu’il a prononcée, Mgr Matar, qui représentait le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a déclaré que cette messe «est célébrée pour le repos de l’âme de nos martyrs au Liban-Sud, dans la Békaa-Ouest et dans tout le Liban».
«Les Libanais sont solidaires dans le bonheur et dans le malheur», a ajouté le prélat, affirmant que «le Liban a donné au monde un exemple magnifique de convivialité entre ses fils chrétiens et musulmans. Sur le plan arabe, il a toujours été solidaire avec ses frères et il n’a pas hésité à porter le fardeau des grandes causes nationalistes».
«Bien que le Liban soit un pays pacifique, Israël ne cesse pas de violer ses espaces aériens et maritimes et de porter atteinte à son intégrité, à son indépendance, à sa dignité et à sa liberté, a encore dit Mgr Matar. Israël tue ses enfants, ses femmes et ses vieillards et s’applique à détruire les biens de ses fils. Et les noces sanglantes de Cana restent la pire des tragédies que le Liban ait vécue».
L’évêque maronite a indiqué que «la paix imposée par la force ne peut pas durer», soulignant que «la force ne peut pas rester éternellement le monopole d’une partie bien déterminée».
«C’est nous qui avons besoin de sécurité et non pas Israël», déclare le chef de l’EtatDans un message adressé hier à la nation à l’occasion de la journée de solidarité avec Le Liban-Sud et la Békaa-Ouest, le président Elias Hraoui a réaffirmé les constantes de la politique libanaise concernant le processus de paix: pas de séparation des volets libanais et syrien,...