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Actualités - ANALYSE

Sauf imprévu, examen de conscience politique aujourd'hui pour le gouvernement

A en croire des sources autorisées, la séance du Conseil des ministres prévue pour ce mercredi au palais de Baabda se penchera, au-delà des questions portées à l’ordre du jour, sur la situation politique interne, sur les prestations du gouvernement dans ce passionnant domaine et fera le bilan de ses erreurs de navigation comme des points qu’il aura pu marquer face à ses adversaires…
«Il s’agit, dit un ministre, de procéder en premier lieu à une autocritique afin d’ébaucher une nouvelle ligne générale car nous nous rendons compte que beaucoup de nos déboires sont imputables à un manque de planification. Maintenant que le chef de l’Etat a contresigné la loi des finances pour l’exercice comptable 1997 — alors qu’on lui prêtait l’intention de la renvoyer pour réexamen à la Chambre — il est nécessaire qu’à notre tour nous fassions nos comptes entre nous, sur tous les plans. Pour nous en donner le temps, nous n’avons gardé de l’ordre du jours que quatre projets relatifs à l’information, à des problèmes urgents économico-financiers, à l’Université libanaise et au plan directeur concernant les carrières, question qui a provoqué la récente flambée de M. Walid Joumblatt. Dans ce cadre même, le traitement des problèmes économico-financiers évoqués va nous permettre d’ouvrir en grand le dossier du bilan de l’action gouvernementale pour parler de la perception fiscale ou douanière, d’une meilleure collecte afin de maintenir les caisses publiques suffisamment à flot pour financer, par exemple, l’augmentation des salaires dans le secteur public…»
Ce ministre, qui se montre particulièrement optimiste (car M. Siniora pour sa part estime qu’une amélioration de la perception sera loin de couvrir les nouvelles dépenses et envisage dès lors d’augmenter carrément l’essence), indique que «le gouvernement a décidé de renforcer la perception sur l’ensemble du territoire en recourant au service d’un contingent de 500 militaires… Et cela après avoir jugé trop coûteuses les offres de service de sociétés privées de recouvrement qui proposaient d’effectuer la perception moyennant un pourcentage, comme cela se pratique dans certains Etats des U.S.A.»
Et de reconnaître ensuite qu’aujourd’hui «le Conseil des ministres va sans doute devoir parler des scandales, des détournements de fonds dans les administrations, des gaspillages et de la corruption, pour mettre fin à l’hémorragie des finances publiques. En principe le gouvernement devrait se décider à appliquer enfin la règle de la carotte et du bâton, entendre des récompenses pour les bons éléments et de sanctions pour les mauvais, faute de quoi on n’arriverait jamais à redresser la situation sur le front de la corruption et des carences administratives. Il n’est plus admissible qu’on maintienne en place les auteurs de malversations…»
Mais il faudrait alors se tourner vers les responsabilités politiques… Ce qui ne semble pas pour demain. On sait ainsi que M. Sélim Hoss, après avoir lancé l’idée d’une commission d’enquête parlementaire suite aux accusations de M. Nabih Berry mettant en cause la troïka, avait rejeté l’offre du président Elias Hraoui de diriger lui-même une telle commission, les regards se tournant alors vers M. Omar Karamé… On sait aussi, sur le plan de l’excessive prodigalité étatique que le chef de l’Etat, très indisposé par les augmentations de dépenses (210 milliards de L.L.!) introduites par les députés dans le Budget 97, n’a quand même pas renvoyé la loi à la Chambre pour réexamen, et l’a contresignée ce qui la rend exécutoire telle quelle. Donc pour renflouer le navire on pourra difficilement compter sur les tenants de l’appareil d’Etat, parlementaires et ministres confondus. Et ce alors que la perception est défaillante à au moins 30% selon des spécialistes et qu’il existe de pleines régions qui se font une fierté de ne payer ni eau ni téléphone ni électricité ni impôt sur le revenu…

Ph.A-A.
A en croire des sources autorisées, la séance du Conseil des ministres prévue pour ce mercredi au palais de Baabda se penchera, au-delà des questions portées à l’ordre du jour, sur la situation politique interne, sur les prestations du gouvernement dans ce passionnant domaine et fera le bilan de ses erreurs de navigation comme des points qu’il aura pu marquer face à ses...