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Actualités - ANALYSE

Troïka : de nouvelles règles en gestation

Selon un loyaliste bien placé «le président de la République M. Elias Hraoui va établir de nouvelles règles pratiques pour harmoniser les rapports entre les institutions et la coopération entre présidents, en tirant la leçon de la crise qui s’est produite récemment à ce niveau et dont le pays politique autant qu’économique a indéniablement subi les retombées». Et de préciser que «le chef de l’Etat compte se tenir à égale distance du président de l’Assemblée nationale M. Nabih Berry et du président du Conseil M. Rafic Hariri. Il veut se placer au-dessus de toute mêlée et intervenir le cas échéant pour arbitrer tout conflit, chacun d’entre eux devant s’engager à suivre ses recommandations».

Une position, soit-dit en passant, qui ressemble beaucoup en réalité à celle que l’on attribue à M. Hariri qui, lui aussi, laisse entendre qu’il est prêt à se mobiliser pour réconcilier les deux autres présidents, pour peu qu’ils veuillent bien se soumettre le cas échéant à son arbitrage.
Entre un «cas échéant» et un autre on peut relever qu’«en tout cas», aucune formule ne peut marcher sans l’aval des décideurs dont seul le verdict — ou le soutien — peut n’essuyer aucun refus...
C’est d’ailleurs sur leurs pressants conseils que le front des trois présidences observe actuellement une trêve, et même une détente alimentée par les aimables compliments que par presse interposée MM. Hraoui et Berry ont échangé avant la visite de ce dernier au Koweit. Mais le contentieux, répétons-le, subsiste et à son retour du Golfe M. Berry n’a pas cru devoir se rendre aussitôt à Baabda, bien qu’il fût porteur d’un message de courtoisie de l’Emir de Koweit au chef de l’Etat... De plus les visiteurs de Aïn el-Tiné confirment que M. Berry continue à se répandre dans ses assises privées en propos amers, affirmant en substance que M. Hraoui «couvre tout le temps les galipettes du gouvernement» et qu’il devrait retirer «l’appui politique inconditionnel qu’il prodigue à M. Rafic Hariri». Toujours selon ses visiteurs M. Berry se déclare en privé «fermement opposé» à la gestion du présent Cabinet et aux prestations de certains ministres. Cependant les mêmes sources précisent que «M. Berry ne souhaite pas une nouvelle escalade et s’abstient donc de déclarations incendiaires, bien qu’il tienne beaucoup à ce que l’on œuvre pour corriger les aberrations et qu’on cesse de tenter de rogner ses prérogatives».
Globalement on note donc que M. Berry tourne maintenant ses batteries principalement en direction de Koraytem. Mais s’il ne se déchaîne plus contre Baabda il ne semble pas pressé de s’y rendre pour une vraie réconciliation. La bouderie peut-elle s’éterniser, est-il imaginable sinon bienséant qu’un président de Parlement refuse de rencontrer le chef de l’Etat? A cette question des sources proches de l’intéressé répondent que «non, bien sûr que non et M. Berry ne va sans doute pas manquer d’aller serrer la main de M. Hraoui... une fois qu’il aura consulté Damas. Car des retrouvailles pour la forme seulement ne serviraient à rien. Il faut d’abord trouver des solutions aux problèmes qui se posent. De plus il n’est pas logique ou même convenable que le président Berry aille à la rencontre des deux autres présidents, alors que ceux-ci auraient visité Damas à tour de rôle et lui non...»
Une façon de penser qui en vaut une autre et qui prouve en tout cas que rien ne peut se faire en dehors d’une certaine orbite. Toute l’ironie du paradoxe étant d’ailleurs que depuis des années les décideurs s’égosillent à répéter aux dirigeants libanais que ce qu’ils ont de mieux à faire c’est de s’entendre directement entre eux, sans plus de consultations dérangeantes...

Selon un loyaliste bien placé «le président de la République M. Elias Hraoui va établir de nouvelles règles pratiques pour harmoniser les rapports entre les institutions et la coopération entre présidents, en tirant la leçon de la crise qui s’est produite récemment à ce niveau et dont le pays politique autant qu’économique a indéniablement subi les retombées». Et de...