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Actualités - ANALYSE

Multiples spéculations sur la position du Hezbollah après un éventuel retrait israélien

On joue aux énigmes et au plus fin: interrogé à la télé sur le point de savoir si le Hezbollah livrerait ses armes à l’Etat en cessant toute action contre Israël après le retrait israélien, le secrétaire général de ce parti, sayyed Hassan Nasrallah, a répondu: «La position du Hezb et de la résistance reste une carte voilée qui ne sera abattue qu’après le retrait. Qu’Israël se retire d’abord et on verra après».
Une position mi-figue mi-raisin qui laisse la porte ouverte à toute éventualité et contredit par là le très net engagement pris par l’Etat libanais sur l’arrêt de toute action anti-israélienne, entendre de toute attaque contre la Galilée, après le retrait de l’occupant. Cela fait même des années que le chef de l’Etat M. Elias Hraoui répète qu’il «n’y aura plus un seul coup de fusil» par-delà la frontière une fois la 425 appliquée. Certains officiels craignent dès lors que sayyed Nasrallah n’ait offert aux Israéliens un prétexte en or pour ne plus se retirer, puisqu’ils posent comme condition sine qua non l’assurance que la Galilée ne se retrouve pas en danger s’ils quittent ce qu’ils appellent «la ceinture de sécurité» au Sud et dans la Békaa-Ouest. Et d’ajouter qu’en tout cas Israël, du moins aux yeux des Américains, se trouve encore «plus fondé» à exiger la neutralisation de la résistance et le désarmement du Hezbollah dans un délai de six mois avant la première étape d’un retrait de ses troupes. Une période de battement qui selon Tel-Aviv servirait à tester les capacités effectives de contrôle des autorités libanaises, sur le terrain. Et qui devrait en outre permettre de déployer, comme garantie supplémentaire, une force-tampon multinationale composée d’Egyptiens, de Jordaniens voire de Syriens et de Français, suggestion qui a été rejetée autant par Paris que par Beyrouth ou Damas.
Cela étant, parmi les options qu’il affirme laisser ouvertes, quelles seraient celles que le Hezbollah privilégierait vraiment, en cas de retrait israélien?
A cette interrogation spéculative, une personnalité informée répond en soulignant que «selon toute probabilité, sayyed Hassan Nasrallah estime que la position de son parti devrait dépendre des éléments suivants:
— La nature même de l’arrangement libano-israélien aux termes duquel le retrait se ferait.
— Le lien entre cette opération et un retrait du Golan, les deux volets ne devant pas être dissociés. En d’autres termes, si les Israéliens devaient quitter le sud sans restituer le haut plateau à la Syrie, la résistance libanaise poursuivrait ses actions.
— L’exigence israélienne, évidemment inacceptable, de démantèlement et de désarmement du Hezbollah.
— Le jumelage, également irrecevable, du sort des hommes de Lahd avec celui des combattants du Hezb».
Et d’ajouter que «la formation de sayyed Nasrallah veut que les autorités lui répondent sur ces points. Plus exactement, elle veut qu’il en soit tenu compte dans tout accord concernant le devenir de la bande frontalière. Les responsables devraient en principe se montrer compréhensifs car il faut toujours se méfier d’Israël et il est très possible qu’après avoir obtenu la sécurité qu’il réclame, il ne veuille plus faire la paix avec la Syrie et avec le Liban, ni rendre le Golan, ce que la résistance ne peut admettre. Le Hezbollah pense de même que ce n’est pas à Tel-Aviv de décider ce qu’il doit faire ultérieurement de ses armes, question que seul le gouvernement libanais peut éventuellement discuter avec lui, à la lumière du rôle qui lui serait alors dévolu, notamment au sein des institutions de l’Etat comme dans le cadre de la vie politique nationale...»
Un débat qui risque d’être mouvementé car si le Hezbollah refuse d’être considéré comme une milice en voie de dissolution, le pouvoir de son côté ne voit pas en quoi une fois le retrait israélien opéré le retour à la vie civile des combattants et leur désarmement devraient faire l’objet d’un troc, d’un bazar concédant des avantages politiques déterminés aux intégristes.

On joue aux énigmes et au plus fin: interrogé à la télé sur le point de savoir si le Hezbollah livrerait ses armes à l’Etat en cessant toute action contre Israël après le retrait israélien, le secrétaire général de ce parti, sayyed Hassan Nasrallah, a répondu: «La position du Hezb et de la résistance reste une carte voilée qui ne sera abattue qu’après le retrait....