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Actualités - CHRONOLOGIE

Turquie : la crise pourrait rebondir entre l'armée et le gouvernement

ANKARA, 7 Mars (AFP). — La récente crise entre l’armée turque et le gouvernement à dominante islamiste pourrait rebondir, ce dernier ayant exprimé l’intention de faire débattre par le Parlement une série de mesures exigées par les militaires pour freiner ce qu’ils considèrent être une subversion fondamentaliste.
Le Conseil national de sécurité (MGK), où siègent les hauts dirigeants civils et les cinq commandants en chef des armées, avait dicté le week-end dernier une liste de mesures sévères au gouvernement pour lutter contre les activités des fondamentalistes en Turquie.
Les mesures exigées par le MGK, organe consultatif mais dont les décisions sont d’ordinaire suivies à la lettre, sont destinées au gouvernement et doivent donc être débattues en priorité en Conseil des ministres, non au Parlement.
Le premier ministre islamiste, Necmettin Erbakan, a finalement signé mercredi soir les décisions du MGK, après s’y être opposé pendant trois jours.
Ce défi avait créé une crise entre l’armée, gardienne de la laïcité de l’Etat, et le Parti de la Prospérité (Refah) de M. Erbakan, qui dirige la coalition gouvernementale formée l’été dernier avec le Parti de la juste voie (DYP, droite) du ministre des Affaires étrangères, Tansu Ciller.
Le MGK a réclamé notamment l’application stricte de certaines lois sur les principes fondamentaux de la république laïque, qui sont inscrites dans la Constitution mais n’étaient plus entièrement respectées. L’une d’elles interdit notamment le port de costumes islamiques.
Le MGK a exigé par ailleurs que les écoles «imam hatip» (destinées à former des imams), en surnombre par rapport aux besoins, soient transformées en écoles professionnelles.
Les mesures prévoient en outre la prévention de l’infiltration de militants fondamentalistes dans l’appareil de l’Etat, notamment dans les municipalités contrôlées par le Refah. Les militaires exigent aussi que cesse le recrutement par ces mairies des officiers expulsés de l’armée pour leurs sympathies fondamentalistes.
M. Erbakan a signé ces mesures à l’issue de ses entretiens avec les chefs des partis d’opposition, qui l’avaient isolé face aux militaires en lui demandant de céder ou de démissionner.
Un Conseil des ministres, prévu pour jeudi et où les décisions du MGK devaient être débattues, a été annulé, ce que les analystes considèrent comme reflétant la volonté de M. Erbakan de faire traîner les choses pour éviter de mettre en vigueur les mesures demandées.
L’intention du gouvernement d’ouvrir un débat au Parlement sur les décisions du MGK est une «tentative dangereuse visant à mettre le Parlement face à l’armée», selon des éditorialistes, tandis que le quotidien Sabah titre en une que M. Erbakan «joue de nouveau avec le feu».
ANKARA, 7 Mars (AFP). — La récente crise entre l’armée turque et le gouvernement à dominante islamiste pourrait rebondir, ce dernier ayant exprimé l’intention de faire débattre par le Parlement une série de mesures exigées par les militaires pour freiner ce qu’ils considèrent être une subversion fondamentaliste.Le Conseil national de sécurité (MGK), où siègent les...