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Actualités - ANALYSE

Dossier régional : la phase préparatoire se prolonge...

A en croire des politiciens qui viennent juste de retourner de Washington, vue de là-bas l’affaire des Japonais n’est pas grandchose. Ou, plus exactement, cette incidence qui découle d’une classique guerre de l’ombre entre S.R. reste par là marginale aux yeux de diplomates, qui n’en font donc pas une articulation du dossier négociatoire qui leur est confié. En clair ce ne sont pas de telles «gesticulations de majorettes», pour palpitantes qu’elles soient à suivre, qui peuvent modifier le score, toujours vierge, du match des pourparlers syro-israéliens dont les Américains tentent d’organiser la seconde mi-temps.
Donc selon un de ces revenants «il n’y a rien de neuf par rapport au volet libanais. La nouvelle Administration U.S. en est toujours au stade de la collecte de données et de leur analyse. Elle n’a pas encore établi ses priorités et encore moins un programme d’action détaillé. Rien ne commencera en réalité avant que le nouveau secrétaire d’Etat, Madeleine Albright, ne se décide à prendre son bâton de pèlerin pour venir travailler sur le terrain dans la région, comme le faisait son prédécesseur Warren Christopher qui en quatre ans a effectué non moins de 29 navettes entre Damas, Le Caire, Tel-Aviv, Ryad et Amman».
«Mais il ne faut pas, poursuit ce pédagogue dont l’attrait pour les évidences élémentaires est évident, croire que les Américains se désintéressent de la question. Ils tiennent plus que jamais à remettre le train en marche dans cette partie de la région. Ils savent en effet que sans la Syrie la paix ne serait qu’une fiction friable. Et ils sont de plus convaincus qu’une contribution syrienne peut faciliter les choses sur les autres fronts, du côté du volet palestinien par exemple. Ou encore — et surtout — du côté de la lutte contre l’influence galopante de la République islamique d’Iran, qui reste la principale bête noire de Washington...»
«En fait, indique cette personnalité, l’actuel défilé de dirigeants de la région dans le fameux bureau ovale de la Maison-Blanche tourne essentiellement autour du plat qu’il s’agit de mijoter pour que les Syriens acceptent de se remettre à table à Wye Plantation. C’est de cela qu’il a été question avec Netanyahu et c’est également de ce facteur que le président Clinton veut s’entretenir, avant de recevoir Farouk el-Chareh, avec Hussein de Jordanie et surtout avec Moubarak d’Egypte qui pour sa part est porteur de la position que le président Hafez el-Assad l’a chargé de transmettre au chef de l’Exécutif U.S. Les Américains se hâtent dès lors lentement: ils craignent d’une part que trop de temporisation ne redonne des forces aux extrémistes israéliens ou arabes qui tentent de saborder le processus régional; et d’autre part que trop de précipitation ne voue la reprise du dialogue à un rapide fiasco faisant encore reculer les chances d’une paix déjà sérieusement compromise par le négativisme provocateur de Netanyahu. Ce dernier a été si loin qu’aussi partiale, aussi engagée aux côtés du sionisme que soit l’Amérique, elle a dû le rabrouer en dénonçant le projet de judaïsation de la partie arabe de Jérusalem. Donc les Etats-Unis doivent se garder à droite de l’encombrant allié israélien et à gauche des courants intégristes, pro-iraniens ou autres, entendre le Hezbollah et le Hamas». «Il semble, ajoute la personnalité citée, que les Américains persistent à demander aux Syriens, d’une manière plus ou moins directe, d’aider à garder sous contrôle les fondamentalistes libanais ainsi que les organisations palestiniennes expatriées hostiles à Arafat, aux accords d’Oslo et à tout arrangement avec Israël, formations qui restent pour la plupart basées dans les camps de réfugiés du Liban ainsi qu’en Syrie même. Cette attente U.S. est une vieille constante déjà mais aujourd’hui comme hier, souligne cette source, on ne voit pas trop pourquoi Damas «lâcherait» le Hezbollah et les opposants palestiniens. Ce serait peut-être pour lui donner à réfléchir qu’on a organisé l’affaire des Japonais. En effet ces derniers, tournant le dos à leurs partenaires palestiniens habituels, très bien tenus par les Syriens, s’étaient rapprochés des pro-iraniens qui naturellement prennent Téhéran pour principale référence... Le coup de filet serait dès lors présenté comme une sorte de cadeau, destiné à éroder une influence iranienne trop grandissante dans la Békaa...»
Une explication sans doute un peu trop subtile et qui oublie que la Syrie garde deux principes simples, bien distincts: la récupération du Golan d’une part; et d’autre part, le maintien de l’alliance avec toute force qui, à son sens, soutient le vrai droit, dont l’Iran.
Ph.A.-A.
A en croire des politiciens qui viennent juste de retourner de Washington, vue de là-bas l’affaire des Japonais n’est pas grandchose. Ou, plus exactement, cette incidence qui découle d’une classique guerre de l’ombre entre S.R. reste par là marginale aux yeux de diplomates, qui n’en font donc pas une articulation du dossier négociatoire qui leur est confié. En clair ce...