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Actualités - OPINION

Tribune Pour une bibliothèque nationale

Disons-le d’entrée: une Bibliothèque nationale constitue selon nous la mémoire d’une nation.
C’est pourquoi, nous croyons que le redressement du Liban ne saurait s’opérer de manière solide et durable que par un développement poussé de la culture dont l’un des pivots essentiels serait la réouverture de notre Bibliothèque nationale et son aménagement conformément aux besoins de la société et aux nécessités de l’avenir.
Déjà, à partir du 1er siècle av JC, la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie, la plus grande à l’époque, brûlée à plusieurs reprises, laissait par le fait même une période importante et non-négligeable de l’histoire de l’humanité oubliée à jamais. C’est dire que même en ce temps-là, sonner le glas d’une civilisation revenait à détruire le fruit de la pensée et des témoignages accumulés.
Cela, les grandes nations civilisées l’ont bien compris. Ainsi, outre les Etats-Unis, dont la Library of Congress est un dépositaire essentiel du patrimoine culturel de l’humanité, la France et la Grande-Bretagne ne ménagent pas leurs efforts dans ce sens avec l’achèvement en 1996 de la grande bibliothèque à Paris et de la nouvelle British Library à Londres.
Face à cette réalité, le Liban ne semble guère pressé de se doter à nouveau d’une solide Bibliothèque nationale.
A un moment difficile et critique de notre histoire, la terre qui fut la première au Moyen-Orient à connaître l’imprimerie et à en maîtriser la technique, s’égare dans des considérations matérielles, certes essentielles, mais loin d’être suffisantes, au détriment de la culture qui fait notre véritable force et qui fut même aux moments les plus sombres de notre histoire une garantie pour nous tous et une raison pour résister et persévérer dans l’attente de jours meilleurs.
En fixant la barre si haut, notre but est de noter la formidable contribution d’une Bibliothèque nationale au renforcement de l’identité d’un peuple, au double-plan anthropologique et historique, et à l’affermissement de l’existence d’une nation — qui constituent les deux facettes du combat que nous sommes acculés à mener dans cette région tourmentée du monde.
C’est donc avec impatience que nous attendons notre nouvelle Bibliothèque nationale, ainsi que ses succursales dans toutes les régions libanaises, accompagnées du mot d’ordre suivant: Libanais! A vos livres!
Georges H. MALLAT
Disons-le d’entrée: une Bibliothèque nationale constitue selon nous la mémoire d’une nation.C’est pourquoi, nous croyons que le redressement du Liban ne saurait s’opérer de manière solide et durable que par un développement poussé de la culture dont l’un des pivots essentiels serait la réouverture de notre Bibliothèque nationale et son aménagement conformément aux...