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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Syrie-Israël : De Charette entame aujourd'hui une mission difficile (photo)

Le chef de la diplomatie française, Hervé de Charette, entreprend à partir d’aujourd’hui une difficile mission de bons offices au Proche-Orient pour tenter de relancer les pourparlers de paix entre Israël d’une part et la Syrie et le Liban de l’autre. Durant son périple de trois jours à Jérusalem, Damas et Beyrouth, M. de Charette rencontrera un premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, affaibli par un scandale politico-judiciaire — sur fond de tension à Jérusalem-Est — et un président syrien méfiant et pessimiste. Au Liban, il fera le constat de la dégradation de la situation à la frontière avec Israël, ce qui inquiète Paris.
«Nous souhaitons contribuer à dissiper la méfiance et à rétablir la volonté politique de part et d’autre en vue de relancer le processus de paix» entre ces trois pays, a indiqué à la veille de cette visite, le porte-parole adjoint du ministre, Yves Doutriaux.
Cette tâche que s’est assignée la France ne sera pas aisée, malgré sa «détermination à peser de tout son poids» pour faire redémarrer les pourparlers syro-israéliens interrompus depuis un an, comme l’a souligné jeudi M. de Charette en recevant à Paris le vice-président syrien, Abdel-Halim Khaddam.
Ce dernier a affirmé qu’il n’y avait à ce stade aucune raison d’être optimiste, qualifiant Israël d’«expansionniste et agressif», dans son intransigeance sur la restitution du plateau syrien du Golan occupé depuis 30 ans, ou dans sa politique de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
M. de Charette a reconnu qu’il y avait «beaucoup d’obstacles difficiles à surmonter» sur la voie d’une reprise des pourparlers.
La Syrie insiste pour une reprise des négociations sur la base des résultats obtenus avec le précédent gouvernement travailliste, prévoyant un retrait total du Golan par les forces israéliennes sur les frontières de 1967. M. de Charette est allé dans ce sens en indiquant qu’il fallait «s’inspirer directement» des résultats obtenus au cours de ces négociations.
M. Netanyahu a récemment déclaré qu’il était prêt à «prendre note» des résultats de ces négociations, mais qu’il ne «pouvait honorer que les accords signés». Selon lui, le Golan est d’un intérêt «stratégique» pour Israël.
M. de Charette ne semble pas, à ce stade, porteur d’une quelconque proposition spécifiquement française. En effet, Paris ne cesse de répéter depuis quelque temps qu’il ne souhaite pas faire cavalier seul, mais veut travailler en «liaison étroite» avec ses partenaires européens et «en collaboration étroite» avec les Etats-Unis.
Détente franco-US

Paris et Washington s’étaient heurtés en avril dernier lorsque M. de Charette avait mené une médiation visant à mettre fin à l’offensive israélienne au Liban-Sud, malgré l’opposition du secrétaire d’Etat américain Warren Christopher.
Depuis cette date, les relations franco-américaines se sont détendues, l’arrivée de Madeleine Albright à la tête de la diplomatie de son pays promettant une collaboration «plus douce» sur nombre de dossiers dont l’Afrique et le Proche-Orient.
A propos du Liban-Sud, où règne une vive tension militaire entre le Hezbollah et les forces israéliennes, Paris et Damas conviennent qu’on ne peut traiter la question libanaise séparément du volet syrien.
Au plan bilatéral, la visite de M. de Charette en Israël sera l’occasion de «réchauffer» les difficiles relations entre les deux pays. Avec la Syrie, il n’en sera point besoin, les relations entre Paris et Damas ayant atteint un «niveau d’excellence remarquable», selon Paris.

Damas se félicite

A Damas, entre-temps, la presse s’est félicitée hier de la tournée du chef de la diplomatie française, estimant que l’Union européenne, notamment la France, devrait jouer un rôle efficace pour relancer le processus de paix.
«La Syrie est convaincue que l’UE doit nécessairement jouer un rôle efficace et actif dans la paix», écrit le quotidien Techrine, rappelant que Damas a toujours plaidé pour un tel rôle pour «sauver le processus de paix de l’impasse».
«La réponse européenne, notamment française, ne se fait pas attendre», poursuit Techrine, en évoquant la tournée de M. de Charette. «La région a plus que jamais besoin d’un effort international de la part de toutes les parties pour sauver le processus de paix et contraindre le gouvernement israélien à emprunter le bon chemin», renchérit le quotidien As-Saoura.
«Nous pouvons dire que les deux parrains du processus de paix — les Etats-Unis et la Russie — ne se sont pas montrés assez efficaces, et la Syrie réaffirme, ce qu’elle a toujours dit depuis 1970, son attachement à un rôle européen» au Proche-Orient, ajoute As-Saoura.
Car, poursuit le quotidien, «l’UE, France en tête, est concernée par l’établissement d’une paix juste et durable au Proche-Orient, en raison des relations historiques et de bon voisinage, ainsi que des intérêts communs qui les lient à cette région».
Le chef de la diplomatie française, Hervé de Charette, entreprend à partir d’aujourd’hui une difficile mission de bons offices au Proche-Orient pour tenter de relancer les pourparlers de paix entre Israël d’une part et la Syrie et le Liban de l’autre. Durant son périple de trois jours à Jérusalem, Damas et Beyrouth, M. de Charette rencontrera un premier ministre...