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Actualités - CHRONOLOGIE

Les émeutes ont fait de nouvelles victimes Etat d'urgence en Albanie (photo)

TIRANA, 2 Mars (AFP). — Pour la première fois dans l’histoire de l’Albanie, l’état d’urgence a été décrété dimanche par le Parlement dans tout le pays en proie à une révolte populaire d’une ampleur sans précédent qui a fait au moins 11 morts et quelque 150 blessés depuis vendredi.
Cette mesure, votée à l’unanimité, intervient après six semaines de manifestations antigouvernementales qui ont tourné à la rébellion ce week-end, avec des mises à sac et des incendies de bâtiments publics ainsi que des pillages massifs de dépôts de l’armée albanaise dans plusieurs villes du pays.
Les troubles ont été particulièrement violents à Vlora, dans le Sud, où deux personnes, dont une fillette de 8 ans, ont été tuées par balles dimanche et une cinquantaine blessées. Neuf personnes, dont six policiers, avaient été tuées à Vlora dans la nuit de vendredi à samedi.
Une personne a également été tuée par des émanations de gaz toxique lorsque des émeutiers de la région de Vlora se sont emparés d’une base militaire stratégique proche de la ville afin de se procurer des armes à feu, selon un témoin.
La faillite de sociétés financières spéculatives qui a ruiné des dizaines de milliers de familles est à l’origine du mouvement de contestation.
L’état d’urgence est entré en vigueur dès sa proclamation, à 17h35 (16h35 GMT), pour une durée indéterminée et «jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel et public».
Le Parlement albanais devait tenir dimanche soir une session extraordinaire consacrée à la mise en œuvre de l’état d’urgence.
Dans sa première intervention après la proclamation de l’état d’urgence, le président albanais Sali Berisha a affirmé que «tous les moyens prévus par la loi seront utilisés» pour mater «la rébellion terroriste rouge». «Nous allons réagir avec la plus grande sévérité contre tous ces rebelles qui veulent anéantir l’Albanie et sa démocratie», a-t-il déclaré à la télévision.

La révolte populaire

Les députés avaient adopté auparavant une loi permettant de décréter l’état d’urgence en cas de «tentative de renversement de l’ordre constitutionnel», d’attaques contre les dépôts d’armes, installations stratégiques et bâtiments publics et d’atteinte à «la vie économique et aux libertés individuelles».
La loi permet de limiter les droits constitutionnels, les rassemblements dans les lieux publics et de restreindre la libre circulation des personnes. Elle prévoit la mise en place de barrages et de postes de contrôle, ainsi que des mesures de protection des biens de l’Etat.
L’état d’urgence a été voté au lendemain de l’acceptation par le groupe parlementaire du Parti démocratique (PD, au pouvoir) de la démission du gouvernement Meksi, et à la veille de la réélection prévue lundi par le Parlement de Sali Berisha comme président de la République.
La révolte populaire s’est étendue dimanche dans le sud, alors que le président Berisha tentait vainement de réunir autour d’une table ronde le parti au pouvoir et l’opposition, qui réclame avec insistance des élections législatives anticipées.
A Vlora (210 km au sud de Tirana), des manifestants en colère ont pillé et incendié dimanche la résidence de fonction de Sali Berisha dans cette ville, selon des témoins joints par téléphone.
Les habitants de Vlora ont menacé en outre de marcher en armes sur Tirana si le pouvoir n’acceptait pas avant 17h00 (16h00 GMT) dimanche de «rembourser à 100%, les épargnants ruinés», dans un ultimatum diffusé par la télévision albanaise.
A Saranda (300 km au sud-ouest de Tirana), un millier de protestataires ont incendié les bâtiments de la police, du SHIK (police secrète), du tribunal, du parquet, de nombreux magasins et une succursale de la Banque d’épargne. La police ne leur a opposé aucune résistance, selon des habitants joints par téléphone.
Thoma Miço, député du Parti des droits de l’homme, joint par téléphone, a affirmé que «tout le centre ville est en flammes».
A Himara, ville côtière entre Vlora et Saranda, des émeutiers ont mis le feu à la mairie et à la préfecture de police, selon des témoins.
A Delvina, entre Saranda et Gjirokaster, la population a incendié la préfecture de police et le parquet et a pillé une succursale de la Banque d’épargne.
TIRANA, 2 Mars (AFP). — Pour la première fois dans l’histoire de l’Albanie, l’état d’urgence a été décrété dimanche par le Parlement dans tout le pays en proie à une révolte populaire d’une ampleur sans précédent qui a fait au moins 11 morts et quelque 150 blessés depuis vendredi.Cette mesure, votée à l’unanimité, intervient après six semaines de...