A Sao Paulo depuis samedi Sfeir sera reçu ce matin par le chef de l'état brésilien

Sao Paulo — Spécial, de Habib CHLOUK
Le cardinal Nasrallah Sfeir a entamé samedi une visite officielle et pastorale de deux semaines au Brésil, la première d’un patriarche maronite en Amérique du Sud, un continent qui est pourtant une destination privilégiée de l’émigration libanaise, et en particulier maronite.
Il doit être reçu aujourd’hui lundi par le président brésilien Fernando Cardoso.
Dès son arrivée à Sao Paulo, le patriarche a annoncé que la visite du pape Jean-Paul II au Liban aura lieu les 10 et 11 mai prochain et qu’il célébrera une messe à l’intention des jeunes à Harissa et un autre office en un lieu qui n’a pas encore été déterminé. Mais il a gardé le mutisme sur la question de l’exhortation apostolique que le Saint-Père doit lancer à cette occasion. De sources proches de la délégation qui accompagne le patriarche, on indique que ce texte, qui doit reprendre les principales dispositions du message final du synode sur le Liban tenu fin 1995, est à l’étude depuis quatre mois au secrétariat du Vatican.
On souligne de mêmes sources que cette question n’a pas été examinée en détail avec le premier ministre Rafic Hariri lors de sa récente visite à Rome, mais que certaines idées ont été exposées sans qu’aucune «modification importante» n’intervienne dans le texte.
Hier matin, le patriarche a célébré l’office dominical à l’église Notre-Dame du Liban, qui relève de l’évêché maronite, en présence de l’archevêque de l’Etat de Sao Paulo, le cardinal Don Paolo Avresto
Armites, des deux évêques maronites Youssef Béchara et Youssef Mahfouz, et des prélats des communautés grecque-orthodoxe, grecque-catholique, arménienne-orthodoxe, et arménienne-catholique.
Etaient présents parmi l’assistance deux députés fédéraux d’origine libanaise, Ricardo Azar et Wadih Hélou, des membres du conseil municipal de Sao Paulo, Hanna Ghorayeb, Mohammad Mrad et Antonio Coriati, ainsi que l’ambassadeur du Liban à Brasilia Ghazi Chidiac et d’autres personnalités.
La messe a été célébrée pour commémorer deux événements: le centenaire de l’Association maronite de bienfaisance et la Saint-Maron, fêtée le 1er mars au Brésil et non le 9 février, qui tombe en pleine période de carnaval.
Dans son homélie, le patriarche maronite a rendu hommage aux émigrés libanais au Brésil ainsi qu’à la hiérarchie maronite dans ce pays. Une réception a été organisée par la suite dans les salons de l’église, au cours de laquelle le Cardinal Sfeir a salué personnellement tous les présents.
En soirée, le patriarche a été convié à célébrer, en compagnie de l’archevêque de Sao Paulo un office à la cathédrale N.-D. de Sao Paulo.
Le cardinal Sfeir, accompagné notamment de l’évêque Youssef Béchara et du directeur du Centre catholique d’information, le père Antoine Gemayel, avait été accueilli samedi matin à l’aéroport de la métropole brésilienne par l’évêque maronite du Brésil Youssef Mahfouz, la directrice du protocole au gouvernorat de l’Etat de Sao Paulo, Brazilia Di Arouda et d’autres personnalités.
De l’aéroport, le cortège du patriarche, précédé de motocyclistes, s’est rendu à l’évêché maronite, autour duquel se sont regroupés des émigrés d’origine libanaise qui désiraient lui souhaiter la bienvenue.
Samedi soir, le patriarche a pris part à une grande réception organisée par l’Association de bienfaisance maronite pour l’inauguration de son nouveau siège. A cette occasion, il a prononcé une allocution dans laquelle il a notamment souligné que le salut du Liban «ne saurait être trouvé que dans l’amour, la paix et la solidarité».
«Il y a ceux qui affirment que les maronites du Liban sont découragés et ceux qui disent que tous les Libanais le sont. Ces affirmations sont fausses. J’appelle tous ceux qui tiennent de tels propos à jeter un coup d’œil sur Sao Paulo et le Brésil, pour constater que les Libanais, les maronites et les chrétiens sont un symbole de dignité et de fierté et ne désirent que l’indépendance, la souveraineté et la libre décision», a-t-il dit.
Aujourd’hui lundi, le cardinal Sfeir doit se rendre dans la capitale Brasilia où il s’entretiendra notamment avec le président brésilien Fernando Cardoso. En soirée, il doit rencontrer au siège de l’ambassade du Liban les ambassadeurs arabes puis prendre part à un dîner organisé en son honneur par la colonie libanaise de la ville au «club du Mont-Liban».
Demain mardi, le programme du patriarche prévoit notamment une rencontre avec le chef du Parlement brésilien, Michel Tamer (d’origine libanaise). Il se rendra dans l’après-midi dans la ville de Belo Horizonte où il doit célébrer une messe à l’église Notre-Dame du Liban.