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Actualités - CHRONOLOGIE

Hariri est rentré à Beyrouth après avoir rencontré à Rome Sfeir et Mgr Tauran Tout est en place pour la visite du Pape (photos)

Tout en étant encore lointaine, les détails de la visite que doit effectuer le pape Jean-Paul II au Liban, les 10 et 11 mai prochains, commencent à se préciser. La visite a «obtenu» le «feu vert» de la Syrie, la caution des milieux islamiques, et l’adhésion sans réserve des autorités religieuses locales. Il lui manque, toutefois, celle de certains courants politiques représentatifs des chrétiens, qui redoutent la «récupération» politique de cette visite.
Le président du Conseil, M. Rafic Hariri, a regagné hier à Beyrouth, après une troisième journée romaine, au cours de laquelle il a été successivement reçu par Mgr Jean-Louis Tauran, chargé des relations avec les Etats du Vatican, et pour la seconde fois par le patriarche Sfeir. Mgr Tauran, rappelle-t-on, a effectué un bref séjour à Damas, la semaine dernière, et il est très difficile pour un observateur de ne pas faire le lien entre cette visite, le voyage de M. Hariri à Rome et la visite du pape en préparation.
Après avoir rencontré Mgr Tauran, M. Hariri s’est rendu au couvent Saint-Antoine le Grand, de l’Ordre mariamite maronite, lieu de résidence du patriarche maronite à Rome. Après avoir été accueilli par le patriarche en présence de NN.SS. Boutros Gemayel, Youssef Béchara et Boulos Matar, le chef du gouvernement a eu un aparté de trente minutes avec le chef de l’Eglise maronite, qui devait qualifier d’«excellents» les entretiens avec M. Hariri. Le premier ministre devait affirmer, de son côté, qu’avec l’éminent prélat, «la coordination est permanente».
Et maintenant?
Maintenant, il faut attendre. Le porte-parole officiel du Vatican, Joaquim Navarro, a confirmé hier que le pape effectuera une visite au Liban les 10 et 11 mai, pour en souligner la dimension essentiellement pastorale. «Ce voyage, a-t-il dit, est pour ainsi dire le dernier acte du synode qui s’est tenu à Rome, fin 1995. Il permettra au pape de rendre public le texte d’une «exhortation» où l’on retrouvera, développés, les principaux thèmes contenus dans le message final du synode. L’organisateur des voyages du pape est attendu à Beyrouth le 16 mars, pour fixer l’emploi du temps de Jean-Paul II durant ses trente heures de présence au Liban».
Le porte-parole du Vatican a déclaré toutefois que le site de la messe en plein air que célébrera le pape, durant son séjour, n’est pas encore fixé (on a parlé de la Place des Martyrs, mais aussi du stade de Bourj Hammoud ou encore de l’ancienne Place Riad el-Solh). Il n’a pas voulu non plus définitivement écarter la possibilité d’un déplacement du pape au Liban-Sud, que le chef de l’Eglise catholique considère comme faisant partie de la «Terre sainte». Tyr, Sidon et Sarepta (Sarafand) figurent en effet parmi les bourgades citées dans l’Evangile comme ayant été visitées par le Christ durant ses années publiques.
La visite de Jean-Paul II n’attendra pas le 16 mars, d’ailleurs, pour être préparée. Le nonce apostolique, Mgr Pablo Puente, a discuté hier avec M. Farès Boueiz, au siège du ministère des Affaires étrangères, de l’emploi du temps du souverain pontife, en particulier des rencontres qu’il aura avec les chefs religieux et politiques du pays.
Dès son retour, hier soir, dans la capitale, le chef du gouvernement a gagné le palais présidentiel de Baabda, où il a rendu compte au chef de l’Etat des entretiens qu’il vient d’avoir à Rome. On rappelle que dans la capitale italienne, M. Hariri avait également rencontré, lundi, le président de la République italienne, M. Oscar Luigi Scalfaro, le chef du gouvernement italien, M. Romano Prodi, et le ministre des Affaires étrangères, M. Lamberto Dini.
Tout en étant encore lointaine, les détails de la visite que doit effectuer le pape Jean-Paul II au Liban, les 10 et 11 mai prochains, commencent à se préciser. La visite a «obtenu» le «feu vert» de la Syrie, la caution des milieux islamiques, et l’adhésion sans réserve des autorités religieuses locales. Il lui manque, toutefois, celle de certains courants politiques...