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Actualités - CHRONOLOGIE

Le pape a reçu successivement hier Sfeir, Hariri et Matar Journée libanaise au Vatican Le premier ministre examine avec les dirigeants italiens le renforcement des relations économiques bilatérales (photos)

C’est officiel. Le Saint Siège et le palais de Baabda ont annoncé hier simultanément que la date de la visite du souverain pontife au Liban a été fixée aux 10 et 11 mai prochain. C’est à l’issue des audiences que le pape Jean-Paul II a accordées hier matin, successivement, au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, et au premier ministre Rafic Hariri que l’annonce de la visite du Saint Père a été annoncée. Ce premier voyage d’un pape au Liban devait avoir lieu initialement en mai 1994. Il avait alors été reporté en raison de l’instabilité qui prévalait dans le pays.
Dans un communiqué de presse rendu public en fin de matinée, la présidence de la République a indiqué que le programme détaillé du séjour du pape sera fixé à l’issue d’une visite de travail qu’une mission pontificale effectuera à Beyrouth le 16 mars. Une source autorisée au Vatican a confirmé de son côté que l’organisateur des voyages du souverain pontife, le père jésuite Bruno Tucci, se rendra au Liban le 16 mars pour arrêter les modalités du séjour de Jean-Paul II.

Le Saint Père — qui a également reçu hier l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar — devrait arriver le samedi 10 mai, dans l’après-midi, à Beyrouth. Il logera vraisemblablement à la nonciature apostolique, à Harissa. Peu après son arrivée, il rencontrera les jeunes à la basilique maronite de Harissa. Dimanche matin, 11 mai, il célébrera la messe dans un lieu qui n’a pas encore été définitivement déterminé. Selon les sources proches de M. Hariri, l’office divin sera sans doute célébré la Place des Martyrs, sous une immense tente que le premier ministre se propose de faire ériger pour l’occasion.

Au cours de son séjour — qui durera près de trente heures — le pape rencontrera les dirigeants et leaders du pays (toutes tendances confondues) au palais de Baabda. Il recevra en outre les chefs spirituels au siège du patriarcat maronite, à Bkerké.

C’est la première fois, note-t-on, que Jean-Paul II se rendra au Moyen-Orient. Sa visite se limitera au Liban, et elle n’englobera pas également, comme certaines sources l’avaient indiquée, Jérusalem, la Syrie ou un autre pays de la région. Ce court séjour permettra au souverain pontife de rendre publique l’exhortation apostolique qui définira les résultats du synode sur le Liban, tenu au Vatican du 26 novembre au 14 décembre 1995.
L’appel final du synode, rappelle-t-on, invitait les chrétiens libanais à dépasser leur désenchantement et à jouer un rôle politique et social et premier plan dans le pays. Le texte, approuvé par tous les prélats catholiques libanais réunis au Vatican, s’était prononcé dans ce cadre pour la sauvegarde du pluralisme socio-culturel de la société libanaise et pour la préservation des libertés publiques et de la liberté d’enseignement dans le pays. L’appel du synode avait souhaité, en outre, le rétablissement de la souveraineté libanaise, mettant l’accent à ce sujet sur la fin de «l’occupation israélienne» et le «départ des troupes syriennes du Liban».
L’exhortation apostolique qui sera rendue publique par le pape à l’occasion de sa présence au Liban devrait reprendre, quant au fonds, les grandes lignes de l’appel final du synode.
Les modalités et le programme de la visite du Saint-Père ont été au centre de la quatrième audience que le Pape a accordée hier au premier ministre, peu après une entrevue avec le patriarche maronite. Selon des sources dignes de foi, M. Hariri tenterait de «parrainer», en quelque sorte, le séjour du souverain pontife au Liban. Lors de son entrevue d’hier avec Jean-Paul II, il aurait ainsi plaidé en faveur de la célébration, par le pape, de l’office divin à la Place des Martyrs.
Trois emplacements avaient été envisagés pour la messe qui sera célébrée par le Saint Père: le stade municipal de Bourj Hammoud, le littoral de Dbayé, ou le stade municipal de Jounieh. Mais le premier ministre, appuyé en cela par le Nonce Apostolique, Mgr Pablo Puente, a insisté pour que la cérémonie religieuse se tienne à la Place des Martyrs. Pour M. Hariri, la célébration par le souverain pontife d’une messe en plein cœur du chantier de reconstruction du centre-ville ne manquerait pas de donner un formidable élan aux efforts visant à refaire de Beyrouth une plaque tournante régionale sur le plan économique. Pour les milieux proches du premier ministre, la présence du pape dans le centre-ville serait, d’un point de vue symbolique, un «complément» à la conférence des Amis du Liban qui s’est tenue à Washington...
Mais au-delà de cette valeur hautement symbolique, le chef du gouvernement estime que la visite de Jean-Paul II au Liban devrait être une consécration de la mission du Liban en tant que porte-étendard de la coexistence et du dialogue islamo-chrétien. M. Hariri a exposé son point de vue à ce sujet lors de l’audience que le Souverain Pontife lui a accordée hier. Cette entrevue a duré 35 minutes.
C’est à 10 heures 15 (11h15 heure Beyrouth) que le premier ministre est arrivé au Vatican où il a été reçu par le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat, avec qui il a conféré pendant 45 minutes, en présence de l’ambassadeur du Liban au Saint Siège, M. Youssef Arsanios.
L’entretien avec le pape a porté non seulement sur le programme de la visite au Liban, mais également sur l’évolution de la conjoncture au Proche-Orient. Le Saint-Père a indiqué à cette occasion à M. Hariri que lors de sa récente rencontre avec le premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, celui-ci lui avait proposé de se rendre à Jérusalem à l’occasion de son passage à Beyrouth. Le Souverain Pontife a toutefois précisé à l’attention de M. Hariri qu’il avait répondu à M. Netanyahu qu’il comptait limiter son séjour au Liban et qu’il regagnerait par la suite directement le Vatican.
A l’issue d’un tête-à-tête d’une trentaine de minutes avec le premier ministre, dans la bibliothèque privée du pape, le Saint-Père devait recevoir Mme Nazek Hariri et l’ambassadeur du Liban, M. Youssef Arsanios. Il devait recevoir par la suite tous les membres de la délégation officielle et privée — dont les journalistes — accompagnant M. Hariri. Plus tard dans la journée, le Souverain Pontife a accordé une audience de vingt minutes à l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Matar, qui s’est rendu hier matin au Vatican pour rejoindre le cardinal Sfeir.
Le résultat de l’entrevue que M. Hariri a eue avec le pape sera passé en revue au cours d’une réunion que le premier ministre tiendra dans la journée avec le patriarche maronite à Rome.
Parallèlement à sa visite au Vatican, le premier ministre a tenu dans l’après-midi et la soirée d’hier une série de réunions de travail avec les dirigeants italiens. Il s’est ainsi entretenu avec le président de la République italienne Oscar Luigi Scalfaro, le chef du gouvernement Romano Prodi et le ministre des Affaires étrangères Lamberto Dini.
Ces rencontres ont porté essentiellement sur la conjoncture au P.-O., le projet de partenariat euroméditerranéen, et le renforcement des relations économiques entre les deux pays. M. Hariri a indiqué à ce sujet que plusieurs protocoles sont à l’étude pour développer les rapports économiques entre Beyrouth et Rome. Les dirigeants italiens ont réaffirmé à cette occasion la détermination de l’Italie à jouer un rôle de premier plan dans le processus de reconstruction et de développement au Liban.
A l’issue de sa réunion avec M. Hariri, le premier ministre italien a mis l’accent sur la solidité des liens économiques entre le Liban et l’Italie, soulignant à ce sujet que son pays est le premier partenaire commercial du Liban. «Nos entretiens ont porté sur des questions en rapport avec le contexte méditerranéen, a notamment déclaré M. Prodi. L’Italie est un pays méditerranéen et l’une des constantes de notre politique est de continuer sur cette voie et de renforcer le rôle de l’Italie en Méditerranée».
En réponse à une question, M. Prodi s’est déclaré optimiste quant à l’évolution du processus de paix dans la région. «Il n’est pas vrai que la paix est lointaine, a-t-il notamment déclaré à ce propos. Je pense que des progrès sont enregistrés. A notre avis, une participation européenne active au processus de paix serait très importante pour accélérer les pourparlers. Un tel rôle européen est bien accueilli et devrait se concrétiser». M. Hariri a enchaîné sur ce plan: «Les pays arabes accueillent favorablement une participation européenne au processus de paix». Le premier ministre italien a rétorqué: «Nous assumerons inéluctablement un tel rôle». En conclusion, M. Prodi a précisé qu’il effectuera le 18 mars prochain une visite officielle à Beyrouth. Il se rendra également en Syrie.
C’est officiel. Le Saint Siège et le palais de Baabda ont annoncé hier simultanément que la date de la visite du souverain pontife au Liban a été fixée aux 10 et 11 mai prochain. C’est à l’issue des audiences que le pape Jean-Paul II a accordées hier matin, successivement, au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, et au premier ministre Rafic Hariri que...