Le chef de l’Etat, qui a regagné Beyrouth hier après-midi, vers 17 heures, s’est rendu en début de matinée à Damas à bord d’un avion spécial. Il a été accueilli à son arrivée par le «numéro deux» syrien Abdel-Halim Khaddam.
Le président Hraoui s’est rendu sans délai à la résidence de M. el-Assad avec qui il a tenu à 11 heures une première réunion de travail, en présence de M. Khaddam. Cette rencontre a été suivie vers midi trente d’un tête-à-tête de trois heures et demie entre les deux chefs d’Etat. L’entretien a été entrecoupé d’un déjeuner offert par M. el-Assad et son épouse en l’honneur du président Hraoui et de la Première Dame Mona Hraoui. Le président syrien, rappelle-t-on, avait rencontré la semaine dernière le premier ministre Rafic Hariri qui l’avait informé des résultats de l’entretien qu’il avait eu quelques jours plus tôt avec le président français Jacques Chirac, à Paris.
Cette réunion de concertations entre les présidents Hraoui et el-Assad est intervenue, convient-il de noter, quelques heures seulement après l’entrevue du chef de l’Etat syrien avec le président égyptien Hosni Moubarak, arrivé samedi à Damas pour une visite-éclair sur les bords du Barada. Au cours des derniers jours, rappelle-t-on, deux hauts responsables syriens, M. Khaddam et le ministre des Affaires étrangères Farouk el-Chareh, avaient effectué une tournée dans plusieurs pays arabes, notamment dans le Golfe, afin d’exposer les thèses syriennes concernant les efforts déployés dans plus d’une capitale en vue de relancer les pourparlers bilatéraux avec Israël.
Jeudi dernier, un haut responsable du Quai d’Orsay, M. Jean-Claude Cousseran, avait de son côté transmis aux dirigeants syriens un message du président sur «le processus de paix et les contacts entrepris par la France» pour donner un nouvel élan aux négociations avec l’Etat hébreu.
Le bilan d’un tel chassé-croisé, qui intervient lui-même après la récente visite du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Washington, a sans doute été longuement discuté lors du sommet Hraoui-Assad d’hier. C’est que dans certains milieux occidentaux, il est fortement question d’une prochaine reprise des pourparlers bilatéraux entre Damas et Tel-Aviv. Encore que les dirigeants syriens se déclarent particulièrement sceptiques à ce sujet et font montre, même, d’un net pessimisme sur ce plan.
Dans un tel contexte, le pouvoir libanais ne cache pas son inquiétude quant à une possible conflagration militaire de grande envergure au Liban-Sud. C’est de ces appréhensions qu’il aurait été précisément question, hier, au cours du sommet Hraoui-Assad. Le chef de l’Etat avait tiré la sonnette d’alarme ces derniers jours concernant la situation au Sud, invitant tous les hauts responsables et pôles du pouvoir à mettre une sourdine à leurs querelles politiciennes afin de faire face aux défis et menaces qui pèsent sur les régions méridionales du pays. Le rôle que pourrait jouer Damas sur le plan de l’assainissement du climat politique sur la scène locale aura sans doute été évoqué par le président Hraoui lors de sa rencontre d’hier avec M. el-Assad.
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