Prevert en justice

PARIS, 21 Février (Reuter). – Eugénie Bachelot, petite-fille du poète Jacques Prévert, attaque en justice la Banque nationale de Paris qui a utilisé un dialogue du film de 1937 «Drôle de drame» dans une campagne de publicité.
Un juge des référés, Francine Levon-Gerin, a toutefois constaté que la demande de saisie des affiches incriminées était caduque, celles-ci ayant été retirées depuis peu.
Un porte-parole de la banque a déclaré que ce retrait était prévu de longue date, mais l’avocat de l’héritière de Prévert, Me Vincent Toledano, soutient qu’il est lié à la procédure engagée.
Eugénie Bachelot entend de toutes façons prolonger son action devant le tribunal de grande instance de Paris où elle demandera des dommages et intérêts, a ajouté Me Toledano.
Dans cette campagne lancée le 17 janvier, la BNP avait utilisé une photo d’une scène du film de Marcel Carné – dont Jacques Prévert avait écrit scénario et dialogue – où les comédiens Michel Simon et Louis Jouvet se livrent au fameux dialogue «Bizarre... comme c’est bizarre».
«Epargner sans être conseillé, vous avez dit bizarre?» disait le slogan de l’affiche imaginée par l’agence Euro-RSCG. «Placer son argent au hasard, comme c’est bizarre», ajoutait une seconde affiche.
Eugénie Bachelot considère qu’Euro-RSCG a utilisé sans lui verser les droits de reproduction nécessaires l’œuvre de son grand-père – décédé en 1977 – même si elle reconnaît avoir donné une autorisation «de principe».
Devant le juge des référés, elle demandait 300.000 francs de provisions sur les dommages et intérêts. Me Vincent Toledano a expliqué qu’il étudiait le montant qui serait demandé devant la juridiction civile.