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Actualités - CHRONOLOGIE

Ivoire à la Kalachnikov

M’BOMO (Nord-ouest du Congo), 21 Février (AFP). – L’année 1996 aura été difficle pour les éléphants au Congo, avec plus de 500 bêtes massacrées qui ont nourri un trafic conséquent d’ivoire entre les populations du nord-ouest et leurs voisins gabonais et camerounais, malgré les mesures gouvernementales contre ce commerce.
Les massacres les plus révoltants ont été exécutés avec des armes de guerre, kalachnikov ou même mitrailleuses, entre les mois de janvier et août 1996 dans la saline de Muadié, une région inhabitée de la Sangha, à plus de 700 km de la capitale.
Rien que dans cette saline, située à seulement 30 kilomètres d’un parc national d’Odzala, dans le district de M’Bomo, 400 pachydermes ont été tués par des braconniers, selon les estimations des garde-forestiers citées par le conservateur du parc d’Odzala, Roger Bienvenu M’Voula.
Officiellement, le Congo compte environ 13.000 éléphants, dont plus du tiers dans le parc national d’Odzala, le plus important du pays, et le gouvernement a signé les conventions internationales interdisant le trafic d’ivoire.
Mais les massacres d’éléphants se produisent souvent dans les zones dites «banales» comme la saline de Muadié, où la chasse n’est pas interdite, ajoute M’Voula. Dans la région proche de la Cuvette-ouest, ces massacres sont soutenus par des soldats de l’armée régulière, qui vendent des armes aux braconniers locaux, mais aussi par certaines autorités politico-administratives et par des commerçants ouest-africains de la région qui ont constitué des réseaux avec l’appui de responsables régionaux ou locaux, accuse M’Voula.
Ainsi, en juillet dernier, 180 pointes d’ivoires en provenance de la Sangha et de la Cuvette-ouest ont été saisies à la frontière camerounaise. Toutefois, souligne M. M’Voula, les années précédentes étaient pires car «le nombre de pointes d’ivoires exportées se chiffrait en plusieurs centaines de tonnes».
Douze
par mois

Les braconnages ont diminué dans la Cuvette-ouest et la Sangha à la suite du renforcement de la surveillance et des effectifs des garde-forestiers, mais aussi grâce à des campagnes d’éducation et de projection de films sur la destruction de la faune, proposés en langues locales aux populations concernées par les responsables locaux du parc d’Odzala, indique M. M’Voula.
«Depuis le début de 1997, on peut estimer à douze par mois le nombre de pointes d’ivoires exportées frauduleusement de la Cuvette-ouest ou de la Sangha» vers les pays voisins, précise M. M’Voula, qui redoute cependant une «brusque recrudescence des massacres d’éléphants en raison de la circulation anarchique des armes de guerre dans la Cuvette-ouest».
Pour préserver un maximum d’espace, le parc national d’Odzala, irrigué par la rivière Mambili et situé à 60 kilomètres de la frontière gabonaise, verra sa superficie passer de 600.000 à 1,2 million d’hectares. Il est la composante congolaise du projet de protection et de conservation des écosystèmes forestiers en Afrique centrale (ECOFAC) entièrement financé par l’Union européenne depuis 1992.
Pour le Congo, ce projet se déroule en deux phases, affirme M. M’Voula. La première phase de 2,4 milliards de francs CFA, s’est achevée en décembre dernier après cinq ans d’exécution, afin de disposer d’une grande réserve abritant lions, buffles, antilopes, éléphants, gazelles, primates et reptiles.
Estimée à 1,5 milliard de francs CFA, la seconde phase a démarré en février pour aménager des «activités socio-économiques» en faveur des populations locales afin de diversifier leurs sources de revenus provenant actuellement essentiellement de la chasse et de l’agriculture, ajoute le conservateur du parc.
Au bout de cette phase de cinq ans, la gestion du parc assurée par des expatriés européens sera confiée entièrement aux cadres congolais.
M’BOMO (Nord-ouest du Congo), 21 Février (AFP). – L’année 1996 aura été difficle pour les éléphants au Congo, avec plus de 500 bêtes massacrées qui ont nourri un trafic conséquent d’ivoire entre les populations du nord-ouest et leurs voisins gabonais et camerounais, malgré les mesures gouvernementales contre ce commerce.Les massacres les plus révoltants ont été...