A l’ouverture des travaux, le secrétaire général de l’UPI, M. Cox, a prononcé une allocution dans laquelle il a dénoncé le non respect du processus de Taëf, tant en ce qui concerne le dossier de l’entente nationale que le volet relatif aux résolutions internationales impliquant l’application de la résolution 425 et le redéploiement des troupes syriennes en direction de la Békaa. M. Cox a estimé sur ce plan que la réévaluation de l’accord de Taëf de la part de la communauté internationale s’impose aujourd’hui du fait du non respect du processus en question.
Le député britannique a fait valoir dans ce cadre que «la plupart des problèmes qui entravent l’évolution de la conjoncture au Liban dans un sens positif sont dus au manque de suivi au niveau de l’application de l’accord de Taëf». Après avoir rappelé que l’accord avait été parrainé par les pays arabes et la communauté internationale, M. Cox a invité les participants au séminaire à œuvrer en vue d’aboutir à une réévaluation du processus de Taëf. Le député britannique a préconisé à cette fin l’élaboration du processus de Taëf. Le député britannique a préconisé à cette fin l’élaboration d’un plan d’action qui serait discuté dans le cadre de l’UPI et des parties arabes et internationales concernées, dont notamment les Etats-Unis et la Ligue arabe.
Le point de vue de M. Cox à ce sujet a été repris par trois autres députés britanniques, MM. Hamilton, Brazier et Booth, qui ont également dénoncé les diverses entraves qui ont empêché l’application des différents volets du processus de Taëf.
De son côté, M. Chamoun a exposé le point de vue de l’opposition chrétienne concernant l’accord de Taëf, soulignant que la période de Taëf a été marquée par «des slogans tronqués sans aucun rapport avec la réalité». Le leader du PNL a souligné dans ce contexte que le lien établi, dans le cadre de Taëf, entre le rétablissement de la souveraineté et l’application des résolutions internationales, d’une part, et le processus de paix dans la région, d’autre part, est «contraire à toutes les conventions, les normes et les lois internationales». M. Chamoun a, par ailleurs, souligné que «l’oasis de démocratie que constitue le Liban à l’échelle du Moyen-Orient sera menacée de disparition si les droits du Liban, en matière d’indépendance, de souveraineté et de démocratie, ne sont pas sauvegardés». Le leader du PNL a invité les députés britanniques à œuvrer afin de préserver le système démocratique au Liban.
Pour sa part, Me Ibrahim Kanaan a exposé les circonstances dans lesquelles l’accord de Taëf avait été conclu, solignant qu’une fraction importante de Libanais s’était opposée à l’accord en question. «Les réformes approuvées à Taëf, a déclaré Me Kanaan, ont modifié la physionomie du système politique libanais dans le but de rétablir un équilibre national et de réaliser l’entente interne. L’objectif de Taëf était également de recouvrer la souveraineté nationale par le biais de l’application de la résolution 425 et du redéploiement des troupes syriennes vers la Békaa. Or ce volet externe est resté lettre morte plus de sept ans après la conclusion de l’accord».
Après avoir souligné que l’objectif en rapport avec le rétablissement de l’entente nationale n’a également pas été atteint, Me Kanaan a déclaré: «La question qui se pose est de savoir si l’accord de Taëf a constitué une solution véritable à la crise libanaise ou si, par contre, cet accord s’est contenté de donner la priorité à la sécurité au détriment de la souveraineté, de l’indépendance et de l’équilibre politique interne». Me Kanaan a d’autre part souligné que le renforcement excessif du pouvoir de l’appareil législatif ainsi que la marginalisation du rôle du président de la République, par le biais de l’amendement de l’article 17 de la Constitution, sont une atteinte à «l’équilibre politique interne, fondé sur le consensus intercommunautaire».
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