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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Troïka en Bisbille : Damas laisse percer son mécontentement

Un ministre retour de Damas affirme que «les dirigeants syriens sont fortement indisposés par la crise de relations au sein du pouvoir libanais. De plus, ils sont mécontents des prestations respectives de nos responsables dans beaucoup de domaines. Ils estiment qu’en tout cas, à l’ombre de la délicate situation régionale actuelle, il est temps de mettre un terme à un conflit intérieur qui risque d’avoir des retombées néfastes pour le Liban».
«Le mécontentement syrien, ajoute le ministre, a été notifié aux intéressés qui en ont tenu relativement compte, mettant une sourdine à un déchaînement verbal qui ne peut qu’affecter négativement l’image de marque libanaise à l’extérieur et partant nuire aux efforts de redressement de ce pays meurtri».
Toujours est-il que le chef de l’Etat s’adressant au Conseil des ministres a souhaité que «le débat politique interne s’élève au niveau des défis que le Liban affronte sur le plan régional» ajoutant qu’il fallait mettre une sourdine «aux polémiques susceptibles d’éclipser les problèmes fondamentaux» du pays.
Du côté du président de l’Assemblée nationale, l’effort d’apaisement a consisté à affirmer que l’on avait mal compris son évocation du 6 février 84, qu’il ne s’agissait pas d’une menace mais d’un cri d’alerte pour qu’on ne revienne pas au climat d’oppression qui, selon lui, avait causé cette insurrection.
Enfin, le chef du gouvernement a, pour sa part, souhaité que l’on tourne la page des querelles marginales car le pays est au bord d’une étape cruciale dans le processus de paix, ce qui implique une coordination resserrée entre les pouvoirs.
Le ministre cité s’attend «à une prochaine intervention syrienne plus directe pour réconcilier nos présidents. Par la suite, pour éviter des rechutes, Damas va sans doute devoir donner son avis au coup par coup sur différents projets, objets de litiges entre pôles dirigeants, qui vont être soumis au Parlement au cours de sa prochaine session ordinaire du printemps...» Il s’agit notamment du code des municipalités de la loi sur la décentralisation administrative, de la loi électorale, du plan de réforme administrative à travers les organismes de contrôle, de l’augmentation de salaires dans le secteur public... et des taxes que cela entraînerait, etc.
En ce qui concerne les élections municipales et de «moukhtars» annoncées pour juin, les services qualifiés mettent actuellement les bouchées doubles, sur injonction du ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, qui veut que tout soit prêt techniquement au plus tard fin avril, afin que personne ne puisse réclamer un report pour préparation insuffisante. Mais déjà les objections fusent chez les députés, majoritairement hostiles à un scrutin rapproché. Certains relèvent ainsi que la carte électorale individuelle que l’Intérieur veut distribuer ne peut être employée que dans le cadre limité d’un mohafazat, non sur l’ensemble du territoire et qu’elle ne facilite donc pas les élections. Un avis que M. Nabih Berry n’est pas loin de partager. Il estime en effet que la carte individuelle doit pouvoir servir partout, permettre à son détenteur d’exprimer son vote là où cela lui convient et ajoute que si cela ne devait pas être le cas, autant s’en passer et continuer à user de l’extrait d’état civil. Mais le ministre Murr tient à «sa» carte et se propose d’en expliquer les avantages dans une prochaine conférence de presse. Ce document, indiquent des sources informées, puisera ses données des listes d’électeurs dûment corrigées, dont l’on a rectifié les erreurs de transcription et dont on a biffé les morts. Il n’y aura donc pas de risque de fraude, et la carte ne sera pas délivrée à des personnes disparues... Les noms des détenteurs sont reportés par computer et non plus à la main comme sur la carte qu’avait achetée l’Intérieur du temps de Sami el-Khatib, ce qui avait coûté des centaines de milliers de dollars... et qui n’a jamais été mise en circulation, notamment parce qu’on s’était aperçu que les Anglais trop civilisés qui l’avaient fabriquée avaient oublié de laisser une petite place en bas pour l’empreinte digitale de ceux qui ne savent pas signer...

E.K.
Un ministre retour de Damas affirme que «les dirigeants syriens sont fortement indisposés par la crise de relations au sein du pouvoir libanais. De plus, ils sont mécontents des prestations respectives de nos responsables dans beaucoup de domaines. Ils estiment qu’en tout cas, à l’ombre de la délicate situation régionale actuelle, il est temps de mettre un terme à un conflit...