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Actualités - CHRONOLOGIE

Au lendemain de la disparition de Deng Chine : la transition s'annonce difficile

La Chine est entrée hier dans une ère trouble, au lendemain de la disparition de son patriarche Deng Xiaoping. Pour la première fois dans l’histoire de la dynastie communiste, le pays se retrouve sans grande figure politique après la mort de celui qui constituait le ciment du régime. Beaucoup d’analystes redoutent que le décès de Deng ne relance une lutte pour le pouvoir au sommet du parti et de l’Etat, bien que l’équipe dirigée par le président Jiang Zemin et le premier ministre Li Peng ait officiellement pris la relève.
Une annonce officielle de l’agence Chine nouvelle a parlé de «la douleur profonde de tout le parti, de toute l’armée et du peuple dans toutes ses composantes ethniques à travers le pays».
Mais à Pékin et dans les autres grandes villes, la vie a suivi son cours. A la différence du jour où les Chinois apprirent le décès de Mao Tsé-Toung, en septembre 1976, qui vit des scènes d’hystérie collective, les Chinois montraient généralement un visage impassible, vaquant à leurs occupations comme à l’accoutumée.
Les marchés financiers et les places boursières en Chine, à Hong Kong et à Taïwan ont nettement fléchi en début de journée, suite à l’annonce du décès, avant de fortement se redresser.
La presse a publié des «unes» entièrement consacrées à la mort du «grand révolutionnaire prolétarien», «grand marxiste», «grand militaire» et «illustre diplomate». La même photo montrant un portrait du dirigeant affichant un sourire serein s’étalait dans tous les quotidiens nationaux.
Cependant, les éloges allaient surtout à son œuvre en matière économique. Deng Xiaoping qui s’était retiré des affaires depuis 1990 est ainsi qualifié de «grand architecte de la réforme, de l’ouverture et de la modernisation» du pays.
Le Parti communiste chinois a lancé des appels à l’unité des 1,2 milliard de Chinois autour du dauphin et successeur désigné de Deng, le président Jiang Zemin, 70 ans, que l’on a vu à plusieurs reprises sur les écrans de télévision. «Nous devons mettre en avant et protéger l’unité du parti, nous unir avec plus d’ardeur autour du comité central du parti dont le cœur est le camarade Jiang Zemin», a souligné le comité central dans une déclaration.
Une cérémonie funéraire sera organisée mardi dans le Palais du peuple, en bordure de la Place Tiananmen, à proximité de l’endroit où s’est produit la tragédie du 4 juin 1989, lorsque l’armée a écrasé un vaste mouvement en faveur de la démocratie.
Deng sera incinéré et ses cendres seront dispersées en mer, selon ses propres volontés. Auparavant, ainsi l’a-t-il également voulu, son corps sera disséqué pour les besoins de la recherche médicale.
Dans la matinée de mardi, les usines, les bateaux et les trains feront hurler leurs sirènes pendant trois minutes dans tout le pays comme cela avait été le cas pour la mort de Mao.
Mais contrairement à la tradition, le corps du défunt ne sera pas exposé pour un dernier hommage pendant les six jours que durera le deuil officiel. La Chine n’accueillera pas non plus de dignitaires étrangers pour la cérémonie de mardi qui devrait rassembler quelque 10.000 personnes.
Deng sera mort sans avoir pu réaliser l’un de ses vœux les plus chers: être à Hong Kong le 1er juillet pour assister au retour sous souveraineté chinoise de la colonie britannique.
La Chine est entrée hier dans une ère trouble, au lendemain de la disparition de son patriarche Deng Xiaoping. Pour la première fois dans l’histoire de la dynastie communiste, le pays se retrouve sans grande figure politique après la mort de celui qui constituait le ciment du régime. Beaucoup d’analystes redoutent que le décès de Deng ne relance une lutte pour le pouvoir au...