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Actualités - CHRONOLOGIE

A la suite du bombardement de Habbouch le comité de surveillance condamne Israël pour la première fois Un civil libanais tué par une bombe maquillée en rocher

Pour la première fois depuis sa création, le Comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud a condamné sans équivoque hier Israël pour avoir bombardé cette région. Dans un communiqué publié hier après-midi à l’issue d’une réunion de 27 heures, le Comité a «unanimement» stigmatisé le bombardement israélien mardi des localités de Habbouch, Arab Salim et Kfar Roummane, au cours duquel une civile a été tuée et deux autres blessés.
Israël a soutenu que ses tirs étaient «en autodéfense contre des rampes de lancement (de roquettes) dans les villages» visés, le Liban a au contraire estimé que le bombardement avait été «délibéré et a visé des zones civiles», précise le communiqué.
Les débats ont été particulièrement vifs, selon des sources gouvernementales libanaises, qui précisent que la délégation libanaise a présenté des preuves tangibles de l’agression israélienne, notamment des photos. Ces sources ajoutent que des contacts diplomatiques ont été entrepris afin qu’Israël soit officiellement condamné.
Depuis sa mise en place en août 1996, le comité avait déjà retenu à trois reprises la «responsabilité» d’Israël pour des bombardements qui avaient fait des victimes civiles au Liban, mais c’est la première fois qu’il condamne l’Etat hébreu en termes aussi clairs, allant jusqu’à exprimer sa «grave préoccupation» après la mort d’une civile.
Naamah Hallal, une femme de 33 ans, avait été tuée par des éclats d’obus à Habbouch, situé à 3 km au nord de la bande frontalière occupée. Une autre femme du village, Rabha Raad, et un homme, Ali Chamseddine, avaient été blessés.
Dans ses attendus, le Comité a considéré que les forces israéliennes et l’ALS étaient «responsables de la manière dont elles ont conduit leurs tirs».
Non habilité à prendre des sanctions, le Comité n’a pu qu’appeler une nouvelle fois «tous les combattants à se conformer totalement aux dispositions des accords du 26 avril 1996, et s’abstenir de mener des opérations qui mettent directement ou indirectement la vie de civils en danger».

Bombe camouflée
en rocher

Le Liban a présenté une nouvelle plainte après le décès hier d’un civil tué par l’explosion d’une bombe camouflée en rocher, à proximité de la bande frontalière. Cette plainte sera examinée aujourd’hui par le Comité de surveillance.

«Khodr Ali Chehadé, 23 ans, (20 ans selon l’ANI) est mort déchiqueté par l’explosion de cette charge qu’il a dû manipuler croyant avoir affaire à une pierre, et qui a explosé, déchiquetant son corps», a indiqué la police.
Deux charges ont explosé. Une troisième, également camouflée en rocher, a été découverte par la police et désamorcée.
L’incident s’est produit sur une route en bordure du secteur central, surplombée par une position israélienne, où le jeune homme passait avec ses moutons.
Un porte-parole de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) avait auparavant confirmé l’incident, en indiquant qu’une enquête était en cours pour déterminer son origine.
Des bombes israéliennes camouflées de même manière avaient été découvertes il y a des mois dans les environs de deux villages de la région de Tyr, et démantelées par les artificiers du «Hezbollah».
Ces bombes sont commandées à distance et peuvent l’être à partir des positions ou des avions de l’armée israélienne.
Il s’agit du troisième civil libanais tué par des bombes israéliennes depuis les accords d’avril 1996.
Israël a immédiatement démenti toute responsabilité, estimant «impossible qu’un civil libanais ait été tué par un tir de l’armée israélienne, celle-ci n’ayant pas tiré en direction du secteur» où se trouvait le berger, selon un porte-parole militaire israélien.
A aucun moment, souligne-t-on de source gouvernementale, la police libanaise n’a parlé de tirs d’artillerie mais a attribué la mort du berger à une bombe israélienne camouflée.

Vieillard expulsé de
la bande frontalière

Par ailleurs, l’ALS a expulsé hier de la bande frontalière un vieillard de 70 ans.
Arrêté samedi à son domicile dans le village de Roum et soumis à un interrogatoire, Iskandar Salamé, chiite de la région de Jezzine, a été déposé par l’ALS au point de passage de Bater.
Selon la police, les miliciens de l’ALS ont accordé à son épouse une semaine pour vendre son bétail avant d’être expulsée à son tour. Des enfants du couple avaient déjà été expulsés de la région dans le passé.
Interrogé par l’AFP à Marjayoun, dans la zone occupée, un responsable de l’ALS s’est abstenu de tout commentaire.
Le Liban s’était plaint à trois reprises ces six derniers mois à la suite d’expulsions de familles par l’armée israélienne ou sa milice auxiliaire.
Le Liban avait saisi sur ces pratiques le Comité international de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud en septembre, novembre et décembre derniers, estimant que ces pratiques constituaient une violation de l’arrangement du 26 avril 1996, qui prohibe de porter atteinte aux civils.
Le Comité avait chargé la France d’obtenir par des contacts diplomatiques avec Israël le retour dans leurs foyers des familles.
Pour la première fois depuis sa création, le Comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud a condamné sans équivoque hier Israël pour avoir bombardé cette région. Dans un communiqué publié hier après-midi à l’issue d’une réunion de 27 heures, le Comité a «unanimement» stigmatisé le bombardement israélien mardi des localités de Habbouch, Arab Salim et Kfar...