Il n’empêche que le coup de filet est aussi un coup d’éclat qui peut rapporter assez gros politiquement — et même financièrement ou économiquement — à ce pays. Beyrouth a en effet reçu tout de suite les chaleureux compliments de l’ambassadeur américain Richard Jones, qui a laissé entendre entre les lignes que ce bon point pourrait l’aider à lui-même, dans les efforts inlassables qu’il déploie depuis plusieurs mois afin de convaincre Washington de lever l’embargo qui frappe encore le Liban.
Dans le même ordre d’idées, les analystes ont tout de suite remarqué que «ce que la troïka s’ingénie si intelligemment à défaire, à savoir la confiance de donateurs présents au forum du 16 décembre à Washington, se trouve en grande partie rétabli par l’exploit des services sécuritaires libanais. La stabilité sur le terrain intérieur et une police bien faite sont en effet une condition d’investissement aussi importante pour les «amis du Liban» que la solidité du système politique...»
Lequel, pour sa part, se trompe très régulièrement: il y a quelque temps, il avait ordonné des poursuites contre des journaux, pour prorogation de rumeurs portant atteinte à l’image du pays, qui avaient confirmé que les Japonais de l’Armée rouge étaient toujours installés dans la Békaa...
Toujours est-il que, comme on peut facilement s’en douter, c’est une étroite coopération avec les services frères en charge dans la plaine qui a permis l’interception des Japonais. Il y a là une démarche qui tend à démontrer que le soutien sécuritaire des décideurs reste non seulement utile mais aussi nécessaire, d’une part. Et d’autre part que Damas «joue le jeu à fond et à la régulière», dit un ancien ministre pour qui «dans le climat «en suspens» actuel il est important que les Américains touchent d’un doigt pour ainsi dire la volonté authentique des Syriens d’aller vers la paix, à condition qu’elle soit équitable. Et il est également important de leur faire comprendre que la Syrie n’est pas un Etat qui soutient le terrorisme, qu’il faut donc en biffer le nom sur leur fameuse liste noire où elle côtoie la Libye, l’Iran et l’Irak».
De leur côté des sources informées affirment que «l’opération a été coordonnée à partir de réunions tripartites, forcément discrètes qui se sont tenues à Chypre et qui ont permis à des spécialistes américains, libanais et syriens d’échanger des informations techniques diverses, sous l’ombrelle commode de l’Interpol».
L’essentiel réside cependant dans le timing et constitue un développement moins marginal qu’il n’y paraît de l’évolution sur le plan des pourparlers de paix syro-israéliens que les Américains s’efforcent de relancer. Pour l’ancien ministre précédemment cité «il faut espérer qu’après le cadeau au Mikado, ses alliés U.S. voudront se montrer reconnaissants en imposant aux Israéliens de négocier, comme cela se doit du reste, en base des principes de Madrid et non à leur façon...»
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