Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Pas de retour au passé, déclare le chef du gouvernement en réponse à Berry Hariri refuse de se laisser enliser dans les sables d'Elyssar (photo)

Refusant de se laisser entraîner sur une voie faite de polémiques et de défis, le président du Conseil a affirmé hier que «les tentatives d’enliser l’Etat dans des sables mouvants, pour le détourner des causes essentielles, et des grandes échéances qui l’attentent, échoueront».
«L’Etat, a ajouté le chef du gouvernement, parviendra à trouver les solutions adéquates à toutes les questions sociales qu’il affronte, dans un esprit de coopération et de solidarité entre le gouvernement et l’Assemblée, de telle sorte que tous les devoirs et les droits soient remplis et respectés, que les fonds publics soient préservés, l’autorité de la loi exaltée, la paix civile renforcée, sans pour autant compromettre les acquis des années écoulées sur le plan de la sécurité ou les plans de développement et de reconstruction».
Les grandes échéances évoquées par M. Hariri sont, bien évidemment, le processus de paix et la délicate partie diplomatique en cours, pour relancer ce processus. De source proche du chef du gouvernement, on affirme que M. Hariri se trouve, de par ses excellentes relations personnelles avec le chef de l’Etat français, dans une position-clé pour faire évoluer les relations entretenues par la France avec le Liban et la Syrie, et partant les relations de cet ensemble plus grand qu’est l’Europe en voie d’unification, où la France peut jouer un rôle prépondérant. Ces relations ne devant en aucune manière faire ombrage au rôle américain, mais lui être complémentaires.
Le président du Conseil s’exprimait au cours d’un dîner offert en l’honneur de M. Adnan Kassar, pour sa nomination comme vice-président de la Chambre de commerce internationale, (VOIR PAGE 4). Répondant à M. Nabih Berry, qui avait affirmé la veille que la reconstruction ne doit pas prévaloir sur l’édification de l’Etat, M. Hariri a souligné que ces objectifs sont loin d’être inconciliables. «L’Etat n’est rien sans le peuple, et le peuple est sans identité sans un Etat», a-t-il lancé, pourquoi donc cherche-t-on à parler sur un divorce entre la population et l’Etat?».
Et dans une allusion aux menaces brandies par M. Berry la veille, qui avait évoqué le spectre du mouvement insurrectionnel de février 1984, pour signifier la détermination du mouvement Amal à empêcher l’expulsion des squatters de «Maramel» par la force, M. Hariri a déclaré: «Nous avons tourné la page d’un passé sanglant, avec ses souffrances, ses slogans, ses jalons, son vocabulaire... Que ceux qui veulent évoquer le passé le fassent pour en tirer la leçon, non pour se promettre de le répéter, regardons vers l’avenir avec optimisme et détermination».

L’entretien avec Assad

M. Hariri était rentré en fin d’après-midi de Damas, où il avait eu un entretien de 4h30 avec le président Hafez el-Assad. Commentant pour les journalistes cet entretien inopiné, M. Hariri a affirmé que les tentatives israéliennes d’avancer le projet «Liban d’abord», ou d’évoquer la possibilité d’un déploiement de forces françaises au Sud, sont autant de manifestations d’une volonté de brouiller les pistes et de semer la confusion et le doute sur le plan libanais et dans les rapports entretenus par le Liban avec la Syrie et la France.
Selon le chef du gouvernement, la Syrie se félicite des positions de la France et «les relations syro-françaises n’ont jamais été aussi bonnes qu’elles le sont en ce moment». «Paris, a-t-il ajouté, ne coopérera jamais avec une quelconque action de nature à entraver le processus de paix, ou qui n’aboutirait pas à la reprise des négociations au point où elle étaient parvenues avant le coup d’arrêt» que leur a porté M. Netanyahu.
«La position du Liban est claire, stable, indiscutable et sans compromis, a déclaré M. Hariri. Les processus de paix syro-israélien et libano-israélien sont indissociables, échappent aux contingences et sont à l’abri de toute proposition passagère. C’est le fruit d’une décision officielle prise au plus haut niveau, jouissant d’un appui national unanime. Il s’agit d’une conviction commune libanaise et syrienne, qui s’approfondit chaque jour d’avantage».
M. Hariri, qui a rencontré à deux reprises, la semaine dernière, le président Jacques Chirac, assure qu’à aucun moment la France n’a été tentée de croire aux avances israéliennes, qui sont, selon M. Boueiz, autant «d’opérations esthétiques», destinées à donner «l’illusion du mouvement» et le change au sujet des véritables intentions d’Israël».
«Nous sommes un Etat épris de paix, a poursuivi M. Hariri, et nous ne pensons pas que la guerre peut résoudre les problèmes et les crises. Mais en échange, nous refusons de capituler et sommes attachés à nos droits à libérer notre territoire occupé, et à résister à cette occupation par tous les moyens disponibles».
Cet aspect dans les données traditionnelles du dossier régional avait été communiqué par M. Hariri au chef de l’Etat dès son retour au Liban, puis transmis au téléphone à M. Berry. M. Hariri a qualifié son entretien avec M. Hafez el-Assad de «très utile et très fructueux». Ce dossier, ainsi que les diverses options internes, seront examinées au cours d’un sommet libano-syrien élargi, qui se tiendrait dans les prochains jours, apprend-on.
Signalons pour finir que M. Nabih Berry doit se rendre en France à l’invitation de M. Philippe Seguin, son homologue français, le 24 mars prochain. Le chef de l’Assemblée nationale effectuera, début mars, une visite officielle au Koweit, à l’invitation de son homologue M. Ahmed el-Saadoun.
Refusant de se laisser entraîner sur une voie faite de polémiques et de défis, le président du Conseil a affirmé hier que «les tentatives d’enliser l’Etat dans des sables mouvants, pour le détourner des causes essentielles, et des grandes échéances qui l’attentent, échoueront».«L’Etat, a ajouté le chef du gouvernement, parviendra à trouver les solutions adéquates...