Clinton optimiste sur les négociations Israël-Syrie (photo)

WASHINGTON, 14 Février (AFP). — Le président américain Bill Clinton s’est déclaré jeudi optimiste sur les chances de relancer les négociations de paix israélo-syriennes, après une entrevue avec Benjamin Netanyahu, et a rassuré le premier ministre israélien sur un projet de vente d’avions américains F-16 à l’Arabie Séoudite. Par contraste avec leurs deux précédentes rencontres, qui s’étaient déroulées dans un climat tendu, les deux hommes ont échangé félicitations et compliments.
Au cours de leur conférence de presse conjointe à la Maison-Blanche, M. Netanyahu a qualifié le président américain de «champion de la paix» et «d’ami exceptionnel d’Israël» et a décrit leur entrevue comme «une discussion entre amis».
Juste avant la rencontre, M. Clinton avait félicité son interlocuteur pour avoir conclu le 15 janvier un accord à la fois «audacieux et sage» sur le retrait israélien d’Hébron (Cisjordanie), qui a redonné l’élan aux négociations israélo-palestiniennes.
«Nous avons l’occasion de profiter de ce nouvel élan, ne la gâchons pas», a déclaré à ce propos le président en appelant à une reprise des négociations israélo-syriennes, bloquées depuis près d’un an.
Il a ajouté qu’il «se sentait encouragé par les discussions qu’il a eues» avec M. Netanyahu. «Il y a des choses qui valent la peine d’être examinées», a-t-il dit, faisant apparemment référence à de nouvelles propositions israéliennes pour faire redémarrer ces pourparlers.
«Je crois que les deux pays souhaitent conclure un accord de paix et les Etats-Unis les aideront à y parvenir», a-t-il déclaré.
Il s’est cependant refusé à toute précision sur les raisons de cet optimisme.
Juste avant son arrivée mercredi à Washington pour cette visite de trois jours, M. Netanyahu avait déclaré être porteur de «principes généraux» pour tenter de ranimer le dialogue avec Damas.
Il avait cependant reconnu que «les Etats-Unis ne peuvent pas contraindre la Syrie à négocier».

Les F-16 à
l’Arabie Séoudite

Damas insiste pour que les discussions reprennent sur la base des résultats acquis avec le précédent gouvernement travailliste, c’est-à-dire la promesse d’un retrait israélien du plateau du Golan, occupé depuis 1967. Le gouvernement de droite de M. Netanyahu propose de laisser pour l’instant dans le vague le sort du Golan.

En réponse aux inquiétudes exprimées par M. Netanyahu sur la vente de F-16 à l’Arabie Séoudite, Bill Clinton a réaffirmé jeudi que les Etats-Unis ne feraient jamais rien pour «affaiblir la supériorité» militaire d’Israël sur ses voisins arabes.
Tout en précisant que Ryad «n’avait pas demandé» encore de F-16 à Washington, il a déclaré que le gouvernement américain «examinerait sérieusement toute demande» de ce type.
Mais la décision «devra être prise en accord avec notre engagement premier, qui est de ne rien faire qui pourrait affaiblir la supériorité des forces de sécurité d’Israël au Proche-Orient», a-t-il ajouté.
Reçu jeudi au Pentagone par le nouveau secrétaire à la Défense William Cohen, M. Netanyahu a déclaré aux journalistes qu’il était «inquiet» du projet de vente d’une centaine de F-16 à Ryad.
Selon la presse séoudienne, Ryad a pratiquement décidé de remplacer ses vieux chasseurs américains F-5 par des F-16, pour une somme estimée à plus de quatre milliards de dollars.
M. Netanyahu avait fait jeudi matin la connaissance du nouveau secrétaire d’Etat américain, Madeleine Albright. Il avait aussi été reçu par le représentant républicain Ben Gilman, qui préside la commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants.
Cette visite est la première d’une série de consultations entre les Etats-Unis et les principaux acteurs du processus de paix. Le dirigeant palestinien Yasser Arafat est attendu le 3 mars aux Etats-Unis, suivi une semaine plus tard par le président égyptien Hosni Moubarak et, le 18 mars, par le roi Hussein de Jordanie.